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Les Chansons des rues et des bois Aux papillons, grands et petits, Tâchait de vendre des calices Que l'églantier donnait gratis.

Publié le 12/04/2014

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Les Chansons des rues et des bois Aux papillons, grands et petits, Tâchait de vendre des calices Que l'églantier donnait gratis. Là, point d'orangers en livrée ; Point de grenadiers alignés ; Là, point d'ifs allant en soirée, Pas de buis, par Boileau peignés. Pas de lauriers dans des guérites ; Mais, parmi les prés et les blés, Les paysannes marguerites Avec leurs bonnets étoilés. Temple où les fronts se rassérènent, Où se dissolvent les douleurs, Où toutes les vérités prennent La forme de toutes les fleurs ! C'est là qu'avril oppose au diable, Au pape, aux enfers, aux satans, Cet alléluia formidable, L'éclat de rire du printemps. Oh ! la vraie église divine ! Au fond de tout il faisait jour. Une rose me dit : Devine. Et je lui répondis : Amour. VI L'hiver L'autre mois pourtant, je dois dire Que nous ne fûmes point reçus ; L'église avait cessé de rire ; Un brouillard sombre était dessus ; Plus d'oiseaux, plus de scarabées ; Et par des bourbiers, noirs fossés, Par toutes les feuilles tombées, Par tous les rameaux hérissés, Par l'eau qui détrempait l'argile, Nous trouvâmes barricadé Ce temple qu'eût aimé Virgile Et que n'eût point haï Vadé. On était au premier novembre. Un hibou, comme nous passions, Nous cria du fond de sa chambre : Fermé pour réparations. III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 145 Les Chansons des rues et des bois AU CHEVAL I Monstre, à présent reprends ton vol. Approche, que je te déboucle. Je te lâche, ôte ton licol, Rallume en tes yeux l'escarboucle. Quitte ces fleurs, quitte ce pré. Monstre, Tempé n'est point Capoue. Sur l'océan d'aube empourpré, Parfois l'ouragan calmé joue. Je t'ai quelque temps tenu là. Fuis !Devant toi les étendues, Que ton pied souvent viola, Tremblent, et s'ouvrent, éperdues. Redeviens ton maître, va-t'en ! Cabre-toi, piaffe, redéploie Tes farouches ailes, titan, Avec la fureur de la joie. Retourne aux pâles profondeurs. Sois indomptable, recommence Vers l'idéal, loin des laideurs, Loin des hommes, la fuite immense. Cheval, devance l'aquilon, Toi, la raison et la folie, L'échappé du bois d'Apollon, Le dételé du char d'Élie. Vole au-dessus de nos combats, De nos succès, de nos désastres, Et qu'on aperçoive d'en bas Ta forme sombre sous les astres. II Mais il n'est plus d'astre aux sommets ! Hélas, la brume sur les faîtes Rend plus lugubre que jamais L'échevèlement des prophètes. Toi, brave tout ! qu'au ciel terni Ton caprice énorme voltige ; Quadrupède de l'infini, III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 146

« AU CHEVAL I Monstre, à présent reprends ton vol.

Approche, que je te déboucle.

Je te lâche, ôte ton licol, Rallume en tes yeux l'escarboucle.

Quitte ces fleurs, quitte ce pré.

Monstre, Tempé n'est point Capoue.

Sur l'océan d'aube empourpré, Parfois l'ouragan calmé joue.

Je t'ai quelque temps tenu là.

Fuis !\24Devant toi les étendues, Que ton pied souvent viola, Tremblent, et s'ouvrent, éperdues.

Redeviens ton maître, va-t'en ! Cabre-toi, piaffe, redéploie Tes farouches ailes, titan, Avec la fureur de la joie.

Retourne aux pâles profondeurs.

Sois indomptable, recommence Vers l'idéal, loin des laideurs, Loin des hommes, la fuite immense.

Cheval, devance l'aquilon, Toi, la raison et la folie, L'échappé du bois d'Apollon, Le dételé du char d'Élie.

Vole au-dessus de nos combats, De nos succès, de nos désastres, Et qu'on aperçoive d'en bas Ta forme sombre sous les astres.

II Mais il n'est plus d'astre aux sommets ! Hélas, la brume sur les faîtes Rend plus lugubre que jamais L'échevèlement des prophètes.

Toi, brave tout ! qu'au ciel terni Ton caprice énorme voltige ; Quadrupède de l'infini, Les Chansons des rues et des bois III.

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 146. »

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