Les Chansons des rues et des bois Sitôt levé, je me recouche ; Et je suis comme si j'avais De la terre au fond de la bouche ; Je trouve le souffle mauvais.
Publié le 12/04/2014
                            
                        
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À un ami 
Sur l'effrayante falaise, 
Mur par la vague entrouvert, 
Roc sombre où fleurit à l'aise 
Un charmant petit pré vert, 
Ami, puisque tu me laisses 
Ta maison loin des vivants 
Entre ces deux allégresses, 
Les grands flots et les grands vents, 
Salut ! merci ! les fortunes 
Sont fragiles, et nos temps, 
Comme l'algue sous les dunes, 
Sont dans l'abîme, et flottants.
                                                            
                                                                                
Nos âmes sont des nuées 
Qu'un vent pousse, âpre ou béni, 
Et qui volent, dénouées, 
Du côté de l'infini.
                                                            
                                                                                
L'énorme bourrasque humaine, 
Dont l'étoile est la raison, 
Prend, quitte, emporte et ramène 
L'espérance à l'horizon.
                                                            
                                                                                
Cette grande onde inquiète 
Dont notre siècle est meurtri 
Écume et gronde, et me jette 
Parfois mon nom dans un cri.
                                                            
                                                                                
La haine sur moi s'arrête.
                                                            
                                                                                
Ma pensée est dans ce bruit 
Comme un oiseau de tempête 
Parmi les oiseaux de nuit.
                                                            
                                                                                
Pendant qu'ici je cultive 
Ton champ comme tu le veux, 
Dans maint journal l'invective 
Grince et me prend aux cheveux.
                                                            
                                                                                
La diatribe m'écharpe ; 
Je suis âne ou scélérat ; 
Je suis Pradon pour Laharpe, 
Et pour de Maistre Marat.
                                                            
                                                                                
Qu'importe ! les coeurs sont ivres.
                                                            
                                                                                
Les temps qui viennent feront 
Ce qu'ils pourront de mes livres   Les Chansons des rues et des bois
III.
                                                            
                                                                                LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ  138.
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