Devoir de Philosophie

Les Chansons des rues et des bois Aux sureaux pleins de

Publié le 12/04/2014

Extrait du document

Les Chansons des rues et des bois Aux sureaux pleins de mouches sombres, Aux genêts du bord, tous divers Aux joncs échevelant leurs ombres Dans la lumière des flots verts, Elle accrochait des loques blanches, Je ne sais quels haillons charmants Qui me jetaient, parmi les branches, De profonds éblouissements. Ces nippes, dans l'aube dorée, Semblaient, sous l'aulne et le bouleau, Les blancs cygnes de Cythérée Battant de l'aile au bord de l'eau. Des cupidons, fraîche couvée, Me montraient son pied fait au tour ; Sa jupe semblait relevée Par le petit doigt de l'amour. On voyait, je vous le déclare, Un peu plus haut que le genou. Sous un pampre un vieux faune hilare Murmurait tout bas : Casse-cou ! Je quittai ma chambre d'auberge, En souriant comme un bandit ; Et je descendis sur la berge Qu'une herbe, glissante, verdit. Je pris un air incendiaire Je m'adossai contre un pilier, Et je lui dis:" Ô lavandière ! (Blanchisseuse étant familier) " L'oiseau gazouille, l'agneau bêle, " Gloire à ce rivage écarté ! " Lavandière, vous êtes belle. " Votre rire est de la clarté. " Je suis capable de faiblesses. " Ô lavandière, quel beau jour ! " Les fauvettes sont des drôlesses " Qui chantent des chansons d'amour. " Voilà six mille ans que les roses " Conseillent, en se prodiguant, " L'amour aux coeurs les plus moroses. " Avril est un vieil intrigant. " Les rois sont ceux qu'adorent celles IV. POUR D'AUTRES 53 Les Chansons des rues et des bois " Qui sont charmantes comme vous ; " La Marne est pleine d'étincelles ; " Femme, le ciel immense est doux. " Ô laveuse à la taille mince " Qui vous aime est dans un palais. " Si vous vouliez, je serais prince ; " Je serais dieu, si tu voulais." La blanchisseuse, gaie et tendre, Sourit, et, dans le hameau noir, Sa mère au loin cessa d'entendre Le bruit vertueux du battoir. Les vieillards grondent et reprochent, Mais, ô jeunesse ! il faut oser. Deux sourires qui se rapprochent Finissent par faire un baiser. Je m'arrête. L'idylle est douce, Mais ne veut pas, je vous le dis, Qu'au delà du baiser on pousse La peinture du paradis. VIII Le lendemain Un vase, flanqué d'un masque, En faïence de Courtrai, Vieille floraison fantasque Où j'ai mis un rosier vrai, Sur ma fenêtre grimace, Et, quoiqu'il soit assez laid, Ce matin, du toit d'en face, Un merle ami lui parlait. Le merle, oiseau leste et braque, Bavard jamais enrhumé, Est pitre dans la baraque Toute en fleurs, du mois de mai. Il contait au pot aux roses Un effronté boniment, Car il faut de grosses choses Pour faire rire un Flamand. Sur une patte, et l'air farce, Et comme on vide un panier, Il jetait sa verve éparse De son toit à mon grenier. IV. POUR D'AUTRES 54

« " Qui sont charmantes comme vous ; " La Marne est pleine d'étincelles ; " Femme, le ciel immense est doux.

" Ô laveuse à la taille mince " Qui vous aime est dans un palais.

" Si vous vouliez, je serais prince ; " Je serais dieu, si tu voulais.\24" La blanchisseuse, gaie et tendre, Sourit, et, dans le hameau noir, Sa mère au loin cessa d'entendre Le bruit vertueux du battoir.

Les vieillards grondent et reprochent, Mais, ô jeunesse ! il faut oser.

Deux sourires qui se rapprochent Finissent par faire un baiser.

Je m'arrête.

L'idylle est douce, Mais ne veut pas, je vous le dis, Qu'au delà du baiser on pousse La peinture du paradis.

VIII Le lendemain Un vase, flanqué d'un masque, En faïence de Courtrai, Vieille floraison fantasque Où j'ai mis un rosier vrai, Sur ma fenêtre grimace, Et, quoiqu'il soit assez laid, Ce matin, du toit d'en face, Un merle ami lui parlait.

Le merle, oiseau leste et braque, Bavard jamais enrhumé, Est pitre dans la baraque Toute en fleurs, du mois de mai.

Il contait au pot aux roses Un effronté boniment, Car il faut de grosses choses Pour faire rire un Flamand.

Sur une patte, et l'air farce, Et comme on vide un panier, Il jetait sa verve éparse De son toit à mon grenier.

Les Chansons des rues et des bois IV.

POUR D'AUTRES 54. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles