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Les Chansons des rues et des bois Buvez !

Publié le 12/04/2014

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Les Chansons des rues et des bois Buvez ! riez !moi je m'obstine Aux songes de l'amour ancien ; Je sens en moi l'âme enfantine D'Homère, vieux musicien. Je vis aux champs ; j'aime et je rêve ; Je suis bucolique et berger ; Je dédie aux dents blanches d'Ève Tous les pommiers de mon verger. Je m'appelle Amyntas, Mnasyle, Qui vous voudrez ; je dis : Croyons. Pensons, aimons ! et je m'exile Dans les parfums et les rayons. À peine en l'idylle décente Entend-on le bruit d'un baiser. La prairie est une innocente Qu'il ne faut point scandaliser. Tout en soupirant comme Horace, Je vois ramper dans le champ noir, Avec des reflets de cuirasse, Les grands socs qu'on traîne le soir. J'habite avec l'arbre et la plante ; Je ne suis jamais fatigué De regarder la marche lente Des vaches qui passent le gué. J'entends, debout sur quelque cime, Le chant qu'un nid sous un buisson Mêle au blêmissement sublime D'un lever d'astre à l'horizon. Je suis l'auditeur solitaire ; Et j'écoute en moi, hors de moi, Le Je ne sais qui du mystère Murmurant le Je ne sais quoi. J'aime l'aube ardente et rougie, Le midi, les cieux éblouis, La flamme, et j'ai la nostalgie Du soleil, mon ancien pays. Le matin, toute la nature Vocalise, fredonne, rit, Je songe. L'aurore est si pure, Et les oiseaux ont tant d'esprit ! Tout chante, geai, pinson, linotte, II. LES COMPLICATIONS DE L'IDÉAL 33 Les Chansons des rues et des bois Bouvreuil, alouette au zénith, Et la source ajoute sa note, Et le vent parle, et Dieu bénit. J'aime toute cette musique, Ces refrains, jamais importuns, Et le bon vieux plain-chant classique Des chênes aux capuchons bruns. Je vous mets au défi de faire Une plus charmante chanson Que l'eau vive où Jeanne et Néère Trempent leurs pieds dans le cresson. III. POUR JEANNE SEULE I Je ne me mets pas en peine Du clocher ni du beffroi ; Je ne sais rien de la reine, Et je ne sais rien du roi ; J'ignore, je le confesse, Si le seigneur est hautain, Si le curé dit la messe En grec ou bien en latin ; S'il faut qu'on pleure ou qu'on danse, Si les nids jasent entr'eux ; Mais sais-tu ce que je pense ? C'est que je suis amoureux. Sais-tu, Jeanne, à quoi je rêve ? C'est au mouvement d'oiseau De ton pied blanc qui se lève Quand tu passes le ruisseau. Et sais-tu ce qui me gêne ? C'est qu'à travers l'horizon, Jeanne, une invisible chaîne Me tire vers ta maison. Et sais-tu ce qui m'ennuie ? C'est l'air charmant et vainqueur, Jeanne, dont tu fais la pluie III. POUR JEANNE SEULE 34

« Bouvreuil, alouette au zénith, Et la source ajoute sa note, Et le vent parle, et Dieu bénit.

J'aime toute cette musique, Ces refrains, jamais importuns, Et le bon vieux plain-chant classique Des chênes aux capuchons bruns.

Je vous mets au défi de faire Une plus charmante chanson Que l'eau vive où Jeanne et Néère Trempent leurs pieds dans le cresson.

III.

POUR JEANNE SEULE I Je ne me mets pas en peine Du clocher ni du beffroi ; Je ne sais rien de la reine, Et je ne sais rien du roi ; J'ignore, je le confesse, Si le seigneur est hautain, Si le curé dit la messe En grec ou bien en latin ; S'il faut qu'on pleure ou qu'on danse, Si les nids jasent entr'eux ; Mais sais-tu ce que je pense ? C'est que je suis amoureux.

Sais-tu, Jeanne, à quoi je rêve ? C'est au mouvement d'oiseau De ton pied blanc qui se lève Quand tu passes le ruisseau.

Et sais-tu ce qui me gêne ? C'est qu'à travers l'horizon, Jeanne, une invisible chaîne Me tire vers ta maison.

Et sais-tu ce qui m'ennuie ? C'est l'air charmant et vainqueur, Jeanne, dont tu fais la pluie Les Chansons des rues et des bois III.

POUR JEANNE SEULE 34. »

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