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Les Chansons des rues et des bois " Et grandirait les héros.

Publié le 12/04/2014

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Les Chansons des rues et des bois " Et grandirait les héros. " Que me sert le dithyrambe " Qu'on va chantant devant eux, " Et que Dieu m'ait fait ingambe " Si les rois me font boiteux ? " Ils ne me connaissent guère " S'ils pensent qu'il me suffit " D'avoir les coups de la guerre " Quand ils en ont le profit. " Foin des beaux portails de marbre " De la Flèche et de Saint-Cyr ! " Lorsqu'avril fait pousser l'arbre, " Je n'éprouve aucun plaisir, " En voyant la branche, où flambe " L'aurore qui m'éveilla, " À dire : " C'est une jambe " Peut-être qui me vient là ! " " L'invalide altier se traîne, " Du poids d'un bras déchargé ; " Mais moi je n'ai nulle haine " Pour tous les membres que j'ai. " Recevoir des coups de sabre, " Choir sous les pieds furieux " D'un escadron qui se cabre, " C'est charmant ; boire vaut mieux. " Plutôt gambader sur l'herbe " Que d'être criblé de plomb ! " Le nez coupé, c'est superbe ; " J'aime autant mon nez trop long. " Décoré par mon monarque, " Je m'en reviens, ébloui, " Mais bancal, et je remarque " Qu'il a ses deux pattes, lui. " Manchot, fier, l'hymen m'attire ; " Je vois celle qui me plaît " En lorgner d'autres et dire : " Je l'aimerais mieux complet. " " Fils, c'est vrai, je ne savoure " Qu'en douteur voltairien " Cet effet de ma bravoure " De n'être plus bon à rien. III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 117 Les Chansons des rues et des bois " La jambe de bois est noire ; " La guerre est un dur sentier ; " Quant à ce qu'on nomme gloire, " La gloire, c'est d'être entier. " L'infirme adosse son râble, " En trébuchant, aux piliers ; " C'est une chose admirable, " Fils, que d'user deux souliers. " Fils, j'aimerais que mon prince, " En qui je mets mon orgueil, " Pût gagner une province " Sans me faire perdre un oeil. " Un discours de cette espèce " Sortant de mon hiatus, " Prouve que la langue épaisse " Ne fait pas l'esprit obtus. " Ainsi parla Jean Sévère, Ayant dans son coeur sans fiel La justice, et dans son verre Un vin bleu comme le ciel. L'ivresse mit dans sa tête Ce bon sens qu'il nous versa. Quelquefois Silène prête Son âne à Sancho Pança. III Célébration du 14 Juillet Dans la forêt Qu'il est joyeux aujourd'hui Le chêne aux rameaux sans nombre, Mystérieux point d'appui De toute la forêt sombre ! Comme quand nous triomphons, Il frémit, l'arbre civique ; Il répand à plis profonds Sa grande ombre magnifique. D'où lui vient cette gaieté ? D'où vient qu'il vibre et se dresse, Et semble faire à l'été Une plus fière caresse ? III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 118

« " La jambe de bois est noire ; " La guerre est un dur sentier ; " Quant à ce qu'on nomme gloire, " La gloire, c'est d'être entier.

" L'infirme adosse son râble, " En trébuchant, aux piliers ; " C'est une chose admirable, " Fils, que d'user deux souliers.

" Fils, j'aimerais que mon prince, " En qui je mets mon orgueil, " Pût gagner une province " Sans me faire perdre un oeil.

" Un discours de cette espèce " Sortant de mon hiatus, " Prouve que la langue épaisse " Ne fait pas l'esprit obtus.

" Ainsi parla Jean Sévère, Ayant dans son coeur sans fiel La justice, et dans son verre Un vin bleu comme le ciel.

L'ivresse mit dans sa tête Ce bon sens qu'il nous versa.

Quelquefois Silène prête Son âne à Sancho Pança.

III Célébration du 14 Juillet Dans la forêt Qu'il est joyeux aujourd'hui Le chêne aux rameaux sans nombre, Mystérieux point d'appui De toute la forêt sombre ! Comme quand nous triomphons, Il frémit, l'arbre civique ; Il répand à plis profonds Sa grande ombre magnifique.

D'où lui vient cette gaieté ? D'où vient qu'il vibre et se dresse, Et semble faire à l'été Une plus fière caresse ? Les Chansons des rues et des bois III.

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 118. »

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