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Les Chansons des rues et des bois " Horace n'était pas un loup ; " Lise aujourd'hui se baigne aux sources, " Et Tibur s'appelle Saint-Cloud.

Publié le 12/04/2014

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Les Chansons des rues et des bois " Horace n'était pas un loup ; " Lise aujourd'hui se baigne aux sources, " Et Tibur s'appelle Saint-Cloud. " Les arguments dont je te crible " Te sauveront, toi-même aidant, " De la stupidité terrible, " Robe de pierre du pédant. " Guette autour de toi si quelque être " Ne sourit pas innocemment ; " Un chant dénonce une fenêtre, " Un pot de fleurs cherche un amant. " La grisette n'est point difforme, " On donne aux noirs soucis congé " Pour peu que le soir on s'endorme " Sur un oreiller partagé. " Aime. C'est ma dernière botte. " Et je mêle à mes bons avis " Cette fillette qui jabote " Dans la mansarde vis-à-vis. " Or je n'écoutai point ce drôle, Et je le chassai. Seulement, Aujourd'hui que sur mon épaule Mon front penche, pâle et clément, Aujourd'hui que mon oeil plus blême Voit la griffe du sphinx à nu, Et constate au fond du problème Plus d'infini, plus d'inconnu, Aujourd'hui que, hors des ivresses, Près des mers qui vont m'abîmer, Je regarde sur les sagesses Les religions écumer, Aujourd'hui que mon esprit sombre Voit sur les dogmes, flot changeant, L'épaisseur croissante de l'ombre, Ô ciel bleu, je suis indulgent Quand j'entends, dans le vague espace Où toujours ma pensée erra, Une belle fille qui passe En chantant traderidera. IV. POUR D'AUTRES 59 Les Chansons des rues et des bois V. SILHOUETTES DU TEMPS JADIS I Le chêne du parc détruit I -- Ne me plains pas, me dit l'arbre, Autrefois, autour de moi, C'est vrai, tout était de marbre, Le palais comme le roi. Je voyais la splendeur fière Des frontons pleins de Césars, Et de grands chevaux de pierre Qui se cabraient sous des chars. J'apercevais des Hercules, Des Hébés et des Psychés, Dans les vagues crépuscules Que font les rameaux penchés. Je voyais jouer la reine ; J'entendais les hallalis ; Comme grand seigneur et chêne, J'étais de tous les Marlys. Je voyais l'alcôve auguste Où le dauphin s'accomplit, Leurs majestés jusqu'au buste, Lauzun caché sous le lit. J'ai vu les nobles broussailles ; J'étais du royal jardin ; J'ai vu Lachaise à Versailles Comme Satan dans Éden. Une grille verrouillée, Duègne de fer, me gardait ; Car la campagne est souillée Par le boeuf et le baudet, L'agriculture est abjecte, L'herbe est vile, et vous saurez Qu'un arbre qui se respecte Tient à distance les prés. Ainsi parlait sous mes voûtes Le bon goût, sobre et direct, V. SILHOUETTES DU TEMPS JADIS 60
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SILHOUETTES DU TEMPS JADIS I Le chêne du parc détruit I -- Ne me plains pas, me dit l'arbre, Autrefois, autour de moi, C'est vrai, tout était de marbre, Le palais comme le roi.

Je voyais la splendeur fière Des frontons pleins de Césars, Et de grands chevaux de pierre Qui se cabraient sous des chars.

J'apercevais des Hercules, Des Hébés et des Psychés, Dans les vagues crépuscules Que font les rameaux penchés.

Je voyais jouer la reine ; J'entendais les hallalis ; Comme grand seigneur et chêne, J'étais de tous les Marlys.

Je voyais l'alcôve auguste Où le dauphin s'accomplit, Leurs majestés jusqu'au buste, Lauzun caché sous le lit.

J'ai vu les nobles broussailles ; J'étais du royal jardin ; J'ai vu Lachaise à Versailles Comme Satan dans Éden.

Une grille verrouillée, Duègne de fer, me gardait ; Car la campagne est souillée Par le boeuf et le baudet, L'agriculture est abjecte, L'herbe est vile, et vous saurez Qu'un arbre qui se respecte Tient à distance les prés.

Ainsi parlait sous mes voûtes Le bon goût, sobre et direct, Les Chansons des rues et des bois V.

SILHOUETTES DU TEMPS JADIS 60. »

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