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Les Chansons des rues et des bois Les mouches aux ailes de crêpes Admiraient près de sa Phryné Ce frelon, officier des guêpes, Coiffé d'un képi galonné.

Publié le 12/04/2014

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mouches
Les Chansons des rues et des bois Les mouches aux ailes de crêpes Admiraient près de sa Phryné Ce frelon, officier des guêpes, Coiffé d'un képi galonné. Cachés par une primevère, Une caille, un merle siffleur, Buvaient tous deux au même verre Dans une belladone en fleur. Pensif, j'observais en silence, Car un coeur n'a jamais aimé Sans remarquer la ressemblance De l'amour et du mois de mai. III Les clochettes sonnaient la messe. Tout ce petit temple béni Faisait à l'âme une promesse Que garantissait l'infini. J'entendais, en strophes discrètes, Monter, sous un frais corridor, Le Te Deum des pâquerettes, Et l'hosanna des boutons d'or. Les mille feuilles que l'air froisse Formaient le mur tremblant et doux. Et je reconnus ma paroisse ; Et j'y vis mon rêve à genoux. J'y vis près de l'autel, derrière Les résédas et les jasmins, Les songes faisant leur prière, L'espérance joignant les mains. J'y vis mes bonheurs éphémères, Les blancs spectres de mes beaux jours, Parmi les oiseaux mes chimères, Parmi les roses mes amours. IV Un grand houx, de forme incivile, Du haut de sa fauve beauté, Regardait mon habit de ville ; Il était fleuri, moi crotté ; J'étais crotté jusqu'à l'échine. Le houx ressemblait au chardon Que fait brouter l'ânier de Chine LIVRE SECOND. SAGESSE 107 Les Chansons des rues et des bois À son âne de céladon. Un bon crapaud faisait la lippe Près d'un champignon malfaisant. La chaire était une tulipe Qu'illuminait un ver luisant. Au seuil priait cette grisette À l'air doucement fanfaron, Qu'à Paris on nomme Lisette, Qu'aux champs on nomme Liseron. Un grimpereau, cherchant à boire, Vit un arum, parmi le thym, Qui dans sa feuille, blanc ciboire, Cachait la perle du matin ; Son bec, dans cette vasque ronde, Prit la goutte d'eau qui brilla ; La plus belle feuille du monde Ne peut donner que ce qu'elle a. Les chenilles peuplaient les ombres ; L'enfant de choeur Coquelicot Regardait ces fileuses sombres Faire dans un coin leur tricot. Les joncs, que coudoyait sans morgue La violette, humble prélat, Attendaient, pour jouer de l'orgue, Qu'un bouc ou qu'un moine bêlât. Au fond s'ouvrait une chapelle Qu'on évitait avec horreur ; C'est là qu'habite avec sa pelle Le noir scarabée enterreur. Mon pas troubla l'église fée ; Je m'aperçus qu'on m'écoutait. L'églantine dit : C'est Orphée. La ronce dit : C'est Colletet. III Saison des semailles. Le soir C'est le moment crépusculaire. J'admire, assis sous un portail, Ce reste de jour dont s'éclaire La dernière heure du travail. Dans les terres, de nuit baignées, LIVRE SECOND. SAGESSE 108
mouches

« À son âne de céladon.

Un bon crapaud faisait la lippe Près d'un champignon malfaisant.

La chaire était une tulipe Qu'illuminait un ver luisant.

Au seuil priait cette grisette À l'air doucement fanfaron, Qu'à Paris on nomme Lisette, Qu'aux champs on nomme Liseron.

Un grimpereau, cherchant à boire, Vit un arum, parmi le thym, Qui dans sa feuille, blanc ciboire, Cachait la perle du matin ; Son bec, dans cette vasque ronde, Prit la goutte d'eau qui brilla ; La plus belle feuille du monde Ne peut donner que ce qu'elle a.

Les chenilles peuplaient les ombres ; L'enfant de choeur Coquelicot Regardait ces fileuses sombres Faire dans un coin leur tricot.

Les joncs, que coudoyait sans morgue La violette, humble prélat, Attendaient, pour jouer de l'orgue, Qu'un bouc ou qu'un moine bêlât.

Au fond s'ouvrait une chapelle Qu'on évitait avec horreur ; C'est là qu'habite avec sa pelle Le noir scarabée enterreur.

Mon pas troubla l'église fée ; Je m'aperçus qu'on m'écoutait.

L'églantine dit : C'est Orphée.

La ronce dit : C'est Colletet.

III Saison des semailles.

Le soir C'est le moment crépusculaire.

J'admire, assis sous un portail, Ce reste de jour dont s'éclaire La dernière heure du travail.

Dans les terres, de nuit baignées, Les Chansons des rues et des bois LIVRE SECOND.

SAGESSE 108. »

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