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Les Chansons des rues et des bois L'être insondable est sans frontière.

Publié le 12/04/2014

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Les Chansons des rues et des bois L'être insondable est sans frontière. Il est juste, étant l'unité. La création tout entière Attendrit sa paternité. Dieu, qui fit le souffle et la roche, Oeil de feu qui voit nos combats, Oreille d'ombre qui s'approche De tous les murmures d'en bas, Dieu, le père qui mit dans les fêtes Dans les éthers, dans les sillons, Qui fit pour l'azur les comètes Et pour l'herbe les papillons, Et qui veut qu'une âme accompagne Les êtres de son flanc sortis, Que l'éclair vole à la montagne Et la mouche au myosotis, Dieu, parmi les mondes en fuite, Sourit, dans les gouffres du jour, Quand une fleur toute petite Lui conte son premier amour. VIII La méridienne du lion Le lion dort, seul sous sa voûte. Il dort de ce puissant sommeil De la sieste, auquel s'ajoute, Comme un poids sombre, le soleil. Les déserts, qui de loin écoutent, Respirent ; le maître est rentré. Car les solitudes redoutent Ce promeneur démesuré. Son souffle soulève son ventre ; Son oeil de brume est submergé, Il dort sur le pavé de l'antre, Formidablement allongé. La paix est sur son grand visage, Et l'oubli même, car il dort. Il a l'altier sourcil du sage Et l'ongle tranquille du fort. Midi sèche l'eau des citernes ; Rien du sommeil ne le distrait ; III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 135 Les Chansons des rues et des bois Sa gueule ressemble aux cavernes, Et sa crinière à la forêt. Il entrevoit des monts difformes, Des Ossas et des Pélions, À travers les songes énormes Que peuvent faire les lions. Tout se tait sur la roche plate Où ses pas tout à l'heure erraient. S'il remuait sa grosse patte, Que de mouches s'envoleraient ! IV NIVÔSE ------ I -- Va-t'en, me dit la bise. C'est mon tour de chanter. Et, tremblante, surprise, N'osant pas résister, Fort décontenancée Devant un Quos ego, Ma chanson est chassée Par cette virago. Pluie. On me congédie Partout, sur tous les tons. Fin de la comédie. Hirondelles, partons. Grêle et vent. La ramée Tord ses bras rabougris ; Là-bas fuit la fumée, Blanche sur le ciel gris. Une pâle dorure Jaunit les coteaux froids. Le trou de ma serrure Me souffle sur les doigts. II Pendant une maladie On dit que je suis fort malade, Ami ; j'ai déjà l'oeil terni ; Je sens la sinistre accolade Du squelette de l'infini. III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 136

« Sa gueule ressemble aux cavernes, Et sa crinière à la forêt.

Il entrevoit des monts difformes, Des Ossas et des Pélions, À travers les songes énormes Que peuvent faire les lions.

Tout se tait sur la roche plate Où ses pas tout à l'heure erraient.

S'il remuait sa grosse patte, Que de mouches s'envoleraient ! IV NIVÔSE ------ I -- Va-t'en, me dit la bise.

C'est mon tour de chanter.\24 Et, tremblante, surprise, N'osant pas résister, Fort décontenancée Devant un Quos ego, Ma chanson est chassée Par cette virago.

Pluie.

On me congédie Partout, sur tous les tons.

Fin de la comédie.

Hirondelles, partons.

Grêle et vent.

La ramée Tord ses bras rabougris ; Là-bas fuit la fumée, Blanche sur le ciel gris.

Une pâle dorure Jaunit les coteaux froids.

Le trou de ma serrure Me souffle sur les doigts.

II Pendant une maladie On dit que je suis fort malade, Ami ; j'ai déjà l'oeil terni ; Je sens la sinistre accolade Du squelette de l'infini.

Les Chansons des rues et des bois III.

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 136. »

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