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Les Chansons des rues et des bois Un voyant parmi les fantômes, Un borgne parmi les vivants ; Pour un lotus bleu, don inepte, La blonde Starnabuzaï Le recevait, comme on accepte Un abbé qui n'est point haï.

Publié le 12/04/2014

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Les Chansons des rues et des bois Un voyant parmi les fantômes, Un borgne parmi les vivants ; Pour un lotus bleu, don inepte, La blonde Starnabuzaï Le recevait, comme on accepte Un abbé qui n'est point haï. Ségor, bonze à la peau brûlée, Nu dans les bois, lascif, bourru, Maigre, invitait Penthésilée À grignoter un oignon cru. Chramnès, prêtre au temple d'Électre, Demeurant, en de noirs pays, Dans un sépulcre avec un spectre, Conviait à souper Thaïs. Thaïs venait, et cette belle, Coupe en main, le roc pour chevet, Ayant le prêtre à côté d'elle Et le spectre en face, buvait. Dans ce passé crépusculaire, Les femmes se laissaient charmer Par les gousses d'ail et l'eau claire Dont se composait l'Art d'Aimer. IV Nos phyllyres, nos Gloriantes, Nos Lydés aux cheveux flottants Ont fait beaucoup de variantes À ce programme des vieux temps. Aujourd'hui monsignor Nonotte N'entre chez Blanche au coeur d'acier Qu'après avoir payé la note Qu'elle peut avoir chez l'huissier. Aujourd'hui le roi de Bavière N'est admis chez doña Carmen Que s'il apporte une rivière, De fort belle eau, dans chaque main. Les belles que sous son feuillage Retient Bade aux flots non bourbeux, Ne vont point dans ce vieux village Pour voir des chariots à boeufs. Sans argent, Bernis en personne, Balbutiant son quos ego, II. LES COMPLICATIONS DE L'IDÉAL 29 Les Chansons des rues et des bois Tremble au moment où sa main sonne À la porte de Camargo. D'Ems à Cythère, quel fou rire Si Hafiz, fumant son chibouck, Prétendait griser Sylvanire Avec du vin de peau de bouc ! V Le coeur ne fait plus de bêtises. Avoir des chèques est plus doux Que d'aller sous les frais cytises Verdir dans l'herbe ses genoux. Le soir mettre sous clef des piastres Cause à l'âme un plus tendre émoi Qu'une rencontre sous les astres Disant à voix basse : Est-ce toi ? Rien n'enchante plus une amante Et n'échauffe mieux un coeur froid Qu'une pile d'or qui s'augmente Pendant que la pudeur décroît. Les amours actuels abondent En combinaisons d'échiquiers. Doit, Avoir. Nos bergères tondent Moins de moutons que de banquiers. Le coeur est le compteur suprême. La femme enfin a deviné L'effrayant pouvoir de Barême Ayant le torse de Phryné. Tout en chantant Schubert et Webre, Elle en vient à réaliser L'application de l'algèbre À l'amour, à l'âme, au baiser. Berthe a l'air vierge ; on la vénère ; Dans l'azur du rêve elle a lu Que parfois un millionnaire, Lourd, vient se prendre à cette glu. Pour soulager un peu les riches De leur argent, pesant amas, Il sied que Paris ait les biches Et Londres les anonymas. VI À tant l'heure l'éventail joue. II. LES COMPLICATIONS DE L'IDÉAL 30
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« Tremble au moment où sa main sonne À la porte de Camargo.

D'Ems à Cythère, quel fou rire Si Hafiz, fumant son chibouck, Prétendait griser Sylvanire Avec du vin de peau de bouc ! V Le coeur ne fait plus de bêtises.

Avoir des chèques est plus doux Que d'aller sous les frais cytises Verdir dans l'herbe ses genoux.

Le soir mettre sous clef des piastres Cause à l'âme un plus tendre émoi Qu'une rencontre sous les astres Disant à voix basse : Est-ce toi ? Rien n'enchante plus une amante Et n'échauffe mieux un coeur froid Qu'une pile d'or qui s'augmente Pendant que la pudeur décroît.

Les amours actuels abondent En combinaisons d'échiquiers.

Doit, Avoir.

Nos bergères tondent Moins de moutons que de banquiers.

Le coeur est le compteur suprême.

La femme enfin a deviné L'effrayant pouvoir de Barême Ayant le torse de Phryné.

Tout en chantant Schubert et Webre, Elle en vient à réaliser L'application de l'algèbre À l'amour, à l'âme, au baiser.

Berthe a l'air vierge ; on la vénère ; Dans l'azur du rêve elle a lu Que parfois un millionnaire, Lourd, vient se prendre à cette glu.

Pour soulager un peu les riches De leur argent, pesant amas, Il sied que Paris ait les biches Et Londres les anonymas.

VI À tant l'heure l'éventail joue.

Les Chansons des rues et des bois II.

LES COMPLICATIONS DE L'IDÉAL 30. »

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