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Les Index Noires auxquels son enfance avait été mêlée.

Publié le 12/04/2014

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Les Index Noires auxquels son enfance avait été mêlée. Harry, lui, se demandait, non sans appréhension, si une autre jeune fille que celle qu'il aimait et qu'il avait connue jusqu'alors, n'allait pas se révéler pendant cette rapide initiation aux choses du monde extérieur. Quant à Jack Ryan, il était joyeux comme un pinson qui s'envole aux premiers rayons de soleil. Il espérait bien que sa contagieuse gaieté se communiquerait à ses compagnons de voyage. Ce serait une façon de payer sa bienvenue. Nell était pensive et comme recueillie. James Starr avait décidé, non sans raison, que le départ se ferait le soir. Mieux valait, en effet, que la jeune fille ne passât que par une gradation insensible des ténèbres de la nuit aux clartés du jour. Or, c'est le résultat qui serait obtenu, puisque, de minuit à midi, elle subirait ces phases successives d'ombre et de lumière, auxquelles son regard pourrait s'habituer peu à peu. Au moment de quitter le cottage, Nell prit la main d'Harry, et lui dit : « Harry, est-il donc nécessaire que j'abandonne notre houillère, ne fût-ce que quelques jours ? Oui, Nell, répondit le jeune homme, il le faut ! Il le faut pour toi et pour moi ! Cependant, Harry, reprit Nell, depuis que tu m'as recueillie, je suis heureuse autant qu'on peut l'être. Tu m'as instruite. Cela ne suffit-il pas ? Que vais-je faire là-haut ? » Harry la regarda sans répondre. Les pensées qu'exprimait Nell étaient presque les siennes. « Ma fille, dit alors James Starr, je comprends ton hésitation, mais il est bon que tu viennes avec nous. Ceux que tu aimes t'accompagnent, et ils te ramèneront. Que tu veuilles, ensuite, continuer de vivre dans la houillère, comme le vieux Simon, comme Madge, comme Harry, libre à toi ! Je ne doute pas qu'il en doive être ainsi, et je t'approuve. Mais, au moins, tu pourras comparer ce que tu laisses avec ce que tu prends, et agir en toute liberté. viens donc ! Viens, ma chère Nell, dit Harry. Harry, je suis prête à te suivre », répondit la jeune fille. A neuf heures, le dernier train du tunnel entraînait Nell et ses compagnons à la surface du comté. vingt minutes après, il les déposait à la gare où se reliait le petit embranchement, détaché du railway de Dumbarton à Stirling, qui desservait la Nouvelle Aberfoyle. La nuit était déjà sombre. De l'horizon au zénith, quelques vapeurs peu compactes couraient encore dans les hauteurs du ciel, sous la poussée d'une brise de nord-ouest qui rafraîchissait l'atmosphère. La journée avait été belle. La nuit devait l'être aussi. Arrivés à Stirling, Nell et ses compagnons, abandonnant le train, sortirent aussitôt de la gare. Devant eux, entre de grands arbres, se développait une route qui conduisait aux rives du Forth. La première impression physique qu'éprouva la jeune fille, fut celle de l'air pur que ses poumons aspirèrent avidement. XVII. Un lever de soleil 77 Les Index Noires « Respire bien, Nell, dit James Starr, respire cet air chargé de toutes les vivifiantes senteurs de la campagne ! Quelles sont ces grandes fumées qui courent au-dessus de notre tête ? demanda Nell. Ce sont des nuages, répondit Harry, ce sont des vapeurs à demi condensées que le vent pousse dans l'ouest. Ah ! fit Nell, que j'aimerais à me sentir emportée dans leur silencieux tourbillon ! Et quels sont ces points scintillants qui brillent à travers les déchirures des nuées ? Ce sont les étoiles dont je t'ai parlé, Nell. Autant de soleils, autant de centres de mondes, peut-être semblables au nôtre ! » Les constellations se dessinaient plus nettement alors sur le bleu-noir du firmament, que le vent purifiait peu à peu. Nell regardait ces milliers d'étoiles brillantes qui fourmillaient au-dessus de sa tête. « Mais, dit-elle, si ce sont des soleils, comment mes yeux peuvent-ils en supporter l'éclat ? Ma fille, répondit James Starr, ce sont des soleils, en effet, mais des soleils qui gravitent à une distance énorme. Le plus rapproché de ces milliers d'astres, dont les rayons arrivent jusqu'à nous, c'est cette étoile de la Lyre, Wega, que tu vois là presque au zénith, et elle est encore à cinquante mille milliards de lieues. Son éclat ne peut donc affecter ton regard. Mais notre soleil se lèvera demain à trente-huit millions de lieues seulement, et aucun il humain ne peut le regarder fixement, car il est plus ardent qu'un foyer de fournaise. Mais viens, Nell, viens ! » On prit la route. James Starr tenait la jeune fille par la main. Harry marchait à son côté. Jack Ryan allait et venait comme eût fait un jeune chien, impatient de la lenteur de ses maîtres. Le chemin était désert. Nell regardait la silhouette des grands arbres que le vent agitait dans l'ombre. Elle les eût volontiers pris pour quelques géants qui gesticulaient. Le bruissement de la brise dans les hautes branches, le profond silence pendant les accalmies, cette ligne d'horizon qui s'accusait plus nettement, lorsque la route coupait une plaine, tout l'imprégnait de sentiments nouveaux et traçait en elle des impressions ineffaçables. Après avoir interrogé d'abord, Nell se taisait, et, d'un commun propos, ses compagnons respectaient son silence. Ils ne voulaient point influencer par leurs paroles l'imagination sensible de la jeune fille. Ils préféraient laisser les idées naître d'elles-mêmes en son esprit. A onze heures et demie environ, la rive septentrionale du golfe de Forth était atteinte. Là, une barque, qui avait été frétée par James Starr, attendait. Elle devait, en quelques heures, les porter, ses compagnons et lui, jusqu'au port d'Edimbourg. Nell vit l'eau brillante qui ondulait à ses pieds sous l'action du ressac et semblait constellée d'étoiles tremblotantes. « Est-ce un lac ? demanda-t-elle. Non, répondit Harry, c'est un vaste golfe avec des eaux courantes, c'est l'embouchure d'un fleuve, c'est presque un bras de mer. Prends un peu de cette eau dans le creux de ta main, Nell, et tu verras qu'elle n'est pas douce comme celle du lac Malcolm. » La jeune fille se baissa, trempa sa main dans les premiers flots et la porta à ses lèvres. XVII. Un lever de soleil 78

« « Respire bien, Nell, dit James Starr, respire cet air chargé de toutes les vivifiantes senteurs de la campagne ! \24 Quelles sont ces grandes fumées qui courent au-dessus de notre tête ? demanda Nell. \24 Ce sont des nuages, répondit Harry, ce sont des vapeurs à demi condensées que le vent pousse dans l'ouest. \24 Ah ! fit Nell, que j'aimerais à me sentir emportée dans leur silencieux tourbillon ! \24 Et quels sont ces points scintillants qui brillent à travers les déchirures des nuées ? \24 Ce sont les étoiles dont je t'ai parlé, Nell.

Autant de soleils, autant de centres de mondes, peut-être semblables au nôtre ! » Les constellations se dessinaient plus nettement alors sur le bleu-noir du firmament, que le vent purifiait peu à peu. Nell regardait ces milliers d'étoiles brillantes qui fourmillaient au-dessus de sa tête. « Mais, dit-elle, si ce sont des soleils, comment mes yeux peuvent-ils en supporter l'éclat ? \24 Ma fille, répondit James Starr, ce sont des soleils, en effet, mais des soleils qui gravitent à une distance énorme.

Le plus rapproché de ces milliers d'astres, dont les rayons arrivent jusqu'à nous, c'est cette étoile de la Lyre, Wega, que tu vois là presque au zénith, et elle est encore à cinquante mille milliards de lieues.

Son éclat ne peut donc affecter ton regard.

Mais notre soleil se lèvera demain à trente-huit millions de lieues seulement, et aucun il humain ne peut le regarder fixement, car il est plus ardent qu'un foyer de fournaise. Mais viens, Nell, viens ! » On prit la route.

James Starr tenait la jeune fille par la main.

Harry marchait à son côté.

Jack Ryan allait et venait comme eût fait un jeune chien, impatient de la lenteur de ses maîtres. Le chemin était désert.

Nell regardait la silhouette des grands arbres que le vent agitait dans l'ombre.

Elle les eût volontiers pris pour quelques géants qui gesticulaient.

Le bruissement de la brise dans les hautes branches, le profond silence pendant les accalmies, cette ligne d'horizon qui s'accusait plus nettement, lorsque la route coupait une plaine, tout l'imprégnait de sentiments nouveaux et traçait en elle des impressions ineffaçables.

Après avoir interrogé d'abord, Nell se taisait, et, d'un commun propos, ses compagnons respectaient son silence.

Ils ne voulaient point influencer par leurs paroles l'imagination sensible de la jeune fille.

Ils préféraient laisser les idées naître d'elles-mêmes en son esprit. A onze heures et demie environ, la rive septentrionale du golfe de Forth était atteinte. Là, une barque, qui avait été frétée par James Starr, attendait.

Elle devait, en quelques heures, les porter, ses compagnons et lui, jusqu'au port d'Edimbourg. Nell vit l'eau brillante qui ondulait à ses pieds sous l'action du ressac et semblait constellée d'étoiles tremblotantes. « Est-ce un lac ? demanda-t-elle. \24 Non, répondit Harry, c'est un vaste golfe avec des eaux courantes, c'est l'embouchure d'un fleuve, c'est presque un bras de mer.

Prends un peu de cette eau dans le creux de ta main, Nell, et tu verras qu'elle n'est pas douce comme celle du lac Malcolm.

» La jeune fille se baissa, trempa sa main dans les premiers flots et la porta à ses lèvres.

Les Index Noires XVII.

Un lever de soleil 78. »

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