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Les Index Noires C'est que je vous accompagnerai tous les deux pendant la première excursion que Nell fera à la surface du globe !

Publié le 12/04/2014

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Les Index Noires C'est que je vous accompagnerai tous les deux pendant la première excursion que Nell fera à la surface du globe ! Oui, Jack, je te le promets », répondit Harry. Une nouvelle pulsation de l'appareil mit encore un intervalle plus considérable entre les deux amis. Leur voix n'arrivait plus que très affaiblie de l'un à l'autre. Et, cependant, Harry put encore entendre Jack crier : « Et lorsque Nell aura vu les étoiles, la lune et le soleil, sais-tu bien ce qu'elle leur préférera ? Non, Jack ! Ce sera toi, mon camarade, toi encore, toi toujours ! » Et la voix de Jack Ryan s'éteignit enfin dans un dernier hurrah ! Cependant, Harry consacrait toutes ses heures inoccupées à l'éducation de Nell. Il lui avait appris à lire, à écrire, toutes choses dans lesquelles la jeune fille fit de rapides progrès. On eût dit qu'elle « savait » d'instinct. Jamais intelligence plus vive ne triompha plus vite d'une aussi complète ignorance. C'était un étonnement pour ceux qui l'approchaient. Simon et Madge se sentaient chaque jour plus étroitement liés à leur enfant d'adoption, dont le passé ne laissait pas de les préoccuper, cependant. Ils avaient bien reconnu la nature des sentiments d'Harry pour Nell, et cela ne leur déplaisait point. On se rappelle que lors de sa première visite à l'ancien cottage, le vieil overman avait dit à l'ingénieur : « Pourquoi mon fils se marierait-il ? Quelle créature de là-haut conviendrait à un garçon dont la vie doit s'écouler dans les profondeurs d'une mine ! » Eh bien, ne semblait-il pas que la Providence lui eût envoyé la seule compagne qui pût véritablement convenir à son fils ? N'était-ce pas là comme une faveur du Ciel ? Aussi, le vieil overman se promettait-il bien que, si ce mariage se faisait, ce jour-là, il y aurait à Coal-city une fête qui ferait époque pour les mineurs de la Nouvelle-Aberfoyle. Simon Ford ne savait pas si bien dire ! Il faut ajouter qu'un autre encore désirait non moins ardemment cette union de Nell et d'Harry. C'était l'ingénieur James Starr. Certes, le bonheur de ces deux jeunes gens, il le voulait par-dessus tout. Mais un mobile, d'un intérêt plus général, peut-être, le poussait aussi dans ce sens. On le sait, James Starr avait conservé certaines appréhensions, bien que rien dans le présent ne les justifiât plus. Cependant, ce qui avait été pouvait être encore. Ce mystère de la nouvelle houillère, Nell était évidemment la seule à le connaître. Or, si l'avenir devait réserver de nouveaux dangers aux mineurs d'Aberfoyle, comment se mettre en garde contre de telles éventualités, sans en savoir au moins la cause ? « Nell n'a pas voulu parler, répétait souvent James Starr, mais ce qu'elle a tu jusqu'ici à tout autre, elle ne saurait le taire longtemps à son mari ! Le danger menacerait Harry comme il nous menacerait nous-mêmes. XVI. Sur l'échelle oscillante 75 Les Index Noires Donc, un mariage qui doit donner le bonheur aux époux et la sécurité à leurs amis, est un bon mariage, ou il ne s'en fera jamais ici-bas ! » Ainsi raisonnait, non sans quelque logique, l'ingénieur James Starr. Ce raisonnement, il le communiqua même au vieux Simoh, qui ne fut pas sans le goûter. Rien ne semblait donc devoir s'opposer à ce qu'Harry devînt l'époux de Nell. Et qui donc l'aurait pu ? Harry et Nell s'aimaient. Les vieux parents ne rêvaient pas d'autre compagne pour leur fils. Les camarades d'Harry enviaient son bonheur, tout en reconnaissant qu'il lui était bien dû. La jeune fille ne relevait que d'elle-même et n'avait d'autre consentement à obtenir que celui de son propre cur. Mais, si personne ne semblait pouvoir mettre obstacle à ce mariage, pourquoi, lorsque les disques électriques s'éteignaient à l'heure du repos, quand la nuit se faisait sur la cité ouvrière, lorsque les habitants de Coal-city avaient regagné leur cottage, pourquoi, de l'un des coins les plus sombres de la Nouvelle Aberfoyle, un être mystérieux se glissait-il dans les ténèbres ? Quel instinct guidait ce fantôme à travers certaines galeries si étroites qu'on devait les croire impraticables ? Pourquoi cet être énigmatique, dont les yeux perçaient la plus profonde obscurité, venait-il en rampant sur le rivage du lac Malcolm ? Pourquoi se dirigeait-il si obstinément vers l'habitation de Simon Ford, et si prudemment aussi, qu'il avait jusqu'alors déjoué toute surveillance ? Pourquoi venait-il appuyer son oreille aux fenêtres et essayait-il de surprendre des lambeaux de conversation à travers les volets du cottage ? Et, lorsque certaines paroles arrivaient jusqu'à lui, pourquoi son poing se dressait-il pour menacer la tranquille demeure ? Pourquoi, enfin ces mots s'échappaient-ils de sa bouche, contractée par la colère : « Elle et lui ! Jamais ! » XVII. Un lever de soleil Un mois après c'était le soir du 20 août , Simon Ford et Madge saluaient de leurs meilleurs « wishes » quatre touristes qui s'apprêtaient à quitter le cottage. James Starr, Harry et Jack Ryan allaient conduire Nell sur un sol que son pied n'avait jamais foulé, dans cet éclatant milieu, dont ses regards ne connaissaient pas encore la lumière. L'excursion devait se prolonger pendant deux jours. James Starr, d'accord avec Harry, voulait qu'après ces quarante-huit heures passées au-dehors, la jeune fille eût vu tout ce qu'elle n'avait pu voir dans la sombre houillère, c'est-à-dire les divers aspects du globe, comme si un panorama mouvant de villes, de plaines, de montagnes, de fleuves, de lacs, de golfes, de mers, se fût déroulé devant ses yeux. Or, dans cette portion de l'Écosse, comprise entre Édimbourg et Glasgow, il semblait que la nature eût voulu précisément réunir ces merveilles terrestres, et, quant aux cieux, ils seraient là comme partout, avec leurs nuées changeantes, leur lune sereine ou voilée, leur soleil radieux, leur fourmillement d'étoiles. L'excursion projetée avait donc été combinée de manière à satisfaire aux conditions de ce programme. Simon Ford et Madge eussent été très heureux d'accompagner Nell; mais, on les connaît, ils ne quittaient pas volontiers le cottage, et, finalement, ils ne purent se résoudre à abandonner, même pour un jour, leur souterraine demeure. James Starr allait là en observateur, en philosophe, très curieux, au point de vue psychologique, d'observer les naïves impressions de Nell, peut-être même de surprendre quelque peu des mystérieux événements XVII. Un lever de soleil 76

« Donc, un mariage qui doit donner le bonheur aux époux et la sécurité à leurs amis, est un bon mariage, ou il ne s'en fera jamais ici-bas ! » Ainsi raisonnait, non sans quelque logique, l'ingénieur James Starr.

Ce raisonnement, il le communiqua même au vieux Simoh, qui ne fut pas sans le goûter.

Rien ne semblait donc devoir s'opposer à ce qu'Harry devînt l'époux de Nell. Et qui donc l'aurait pu ? Harry et Nell s'aimaient.

Les vieux parents ne rêvaient pas d'autre compagne pour leur fils.

Les camarades d'Harry enviaient son bonheur, tout en reconnaissant qu'il lui était bien dû.

La jeune fille ne relevait que d'elle-même et n'avait d'autre consentement à obtenir que celui de son propre cur. Mais, si personne ne semblait pouvoir mettre obstacle à ce mariage, pourquoi, lorsque les disques électriques s'éteignaient à l'heure du repos, quand la nuit se faisait sur la cité ouvrière, lorsque les habitants de Coal-city avaient regagné leur cottage, pourquoi, de l'un des coins les plus sombres de la Nouvelle Aberfoyle, un être mystérieux se glissait-il dans les ténèbres ? Quel instinct guidait ce fantôme à travers certaines galeries si étroites qu'on devait les croire impraticables ? Pourquoi cet être énigmatique, dont les yeux perçaient la plus profonde obscurité, venait-il en rampant sur le rivage du lac Malcolm ? Pourquoi se dirigeait-il si obstinément vers l'habitation de Simon Ford, et si prudemment aussi, qu'il avait jusqu'alors déjoué toute surveillance ? Pourquoi venait-il appuyer son oreille aux fenêtres et essayait-il de surprendre des lambeaux de conversation à travers les volets du cottage ? Et, lorsque certaines paroles arrivaient jusqu'à lui, pourquoi son poing se dressait-il pour menacer la tranquille demeure ? Pourquoi, enfin ces mots s'échappaient-ils de sa bouche, contractée par la colère : « Elle et lui ! Jamais ! » XVII.

Un lever de soleil Un mois après \24 c'était le soir du 20 août \24, Simon Ford et Madge saluaient de leurs meilleurs « wishes » quatre touristes qui s'apprêtaient à quitter le cottage. James Starr, Harry et Jack Ryan allaient conduire Nell sur un sol que son pied n'avait jamais foulé, dans cet éclatant milieu, dont ses regards ne connaissaient pas encore la lumière. L'excursion devait se prolonger pendant deux jours.

James Starr, d'accord avec Harry, voulait qu'après ces quarante-huit heures passées au-dehors, la jeune fille eût vu tout ce qu'elle n'avait pu voir dans la sombre houillère, c'est-à-dire les divers aspects du globe, comme si un panorama mouvant de villes, de plaines, de montagnes, de fleuves, de lacs, de golfes, de mers, se fût déroulé devant ses yeux. Or, dans cette portion de l'Écosse, comprise entre Édimbourg et Glasgow, il semblait que la nature eût voulu précisément réunir ces merveilles terrestres, et, quant aux cieux, ils seraient là comme partout, avec leurs nuées changeantes, leur lune sereine ou voilée, leur soleil radieux, leur fourmillement d'étoiles. L'excursion projetée avait donc été combinée de manière à satisfaire aux conditions de ce programme. Simon Ford et Madge eussent été très heureux d'accompagner Nell; mais, on les connaît, ils ne quittaient pas volontiers le cottage, et, finalement, ils ne purent se résoudre à abandonner, même pour un jour, leur souterraine demeure. James Starr allait là en observateur, en philosophe, très curieux, au point de vue psychologique, d'observer les naïves impressions de Nell, \24 peut-être même de surprendre quelque peu des mystérieux événements Les Index Noires XVII.

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