Les Index Noires C'est que je vous accompagnerai tous les deux pendant la première excursion que Nell fera à la surface du globe !
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
Donc, un mariage qui doit donner le bonheur aux époux et la sécurité à leurs amis, est un bon mariage, ou il
ne s'en fera jamais ici-bas ! »
Ainsi raisonnait, non sans quelque logique, l'ingénieur James Starr.
Ce raisonnement, il le communiqua
même au vieux Simoh, qui ne fut pas sans le goûter.
Rien ne semblait donc devoir s'opposer à ce qu'Harry
devînt l'époux de Nell.
Et qui donc l'aurait pu ? Harry et Nell s'aimaient.
Les vieux parents ne rêvaient pas d'autre compagne pour
leur fils.
Les camarades d'Harry enviaient son bonheur, tout en reconnaissant qu'il lui était bien dû.
La jeune
fille ne relevait que d'elle-même et n'avait d'autre consentement à obtenir que celui de son propre cur.
Mais, si personne ne semblait pouvoir mettre obstacle à ce mariage, pourquoi, lorsque les disques électriques
s'éteignaient à l'heure du repos, quand la nuit se faisait sur la cité ouvrière, lorsque les habitants de Coal-city
avaient regagné leur cottage, pourquoi, de l'un des coins les plus sombres de la Nouvelle Aberfoyle, un être
mystérieux se glissait-il dans les ténèbres ? Quel instinct guidait ce fantôme à travers certaines galeries si
étroites qu'on devait les croire impraticables ? Pourquoi cet être énigmatique, dont les yeux perçaient la plus
profonde obscurité, venait-il en rampant sur le rivage du lac Malcolm ? Pourquoi se dirigeait-il si
obstinément vers l'habitation de Simon Ford, et si prudemment aussi, qu'il avait jusqu'alors déjoué toute
surveillance ? Pourquoi venait-il appuyer son oreille aux fenêtres et essayait-il de surprendre des lambeaux
de conversation à travers les volets du cottage ?
Et, lorsque certaines paroles arrivaient jusqu'à lui, pourquoi son poing se dressait-il pour menacer la
tranquille demeure ? Pourquoi, enfin ces mots s'échappaient-ils de sa bouche, contractée par la colère :
« Elle et lui ! Jamais ! »
XVII.
Un lever de soleil
Un mois après \24 c'était le soir du 20 août \24, Simon Ford et Madge saluaient de leurs meilleurs « wishes »
quatre touristes qui s'apprêtaient à quitter le cottage.
James Starr, Harry et Jack Ryan allaient conduire Nell sur un sol que son pied n'avait jamais foulé, dans cet
éclatant milieu, dont ses regards ne connaissaient pas encore la lumière.
L'excursion devait se prolonger pendant deux jours.
James Starr, d'accord avec Harry, voulait qu'après ces
quarante-huit heures passées au-dehors, la jeune fille eût vu tout ce qu'elle n'avait pu voir dans la sombre
houillère, c'est-à-dire les divers aspects du globe, comme si un panorama mouvant de villes, de plaines, de
montagnes, de fleuves, de lacs, de golfes, de mers, se fût déroulé devant ses yeux.
Or, dans cette portion de l'Écosse, comprise entre Édimbourg et Glasgow, il semblait que la nature eût voulu
précisément réunir ces merveilles terrestres, et, quant aux cieux, ils seraient là comme partout, avec leurs
nuées changeantes, leur lune sereine ou voilée, leur soleil radieux, leur fourmillement d'étoiles.
L'excursion projetée avait donc été combinée de manière à satisfaire aux conditions de ce programme.
Simon Ford et Madge eussent été très heureux d'accompagner Nell; mais, on les connaît, ils ne quittaient pas
volontiers le cottage, et, finalement, ils ne purent se résoudre à abandonner, même pour un jour, leur
souterraine demeure.
James Starr allait là en observateur, en philosophe, très curieux, au point de vue psychologique, d'observer les
naïves impressions de Nell, \24 peut-être même de surprendre quelque peu des mystérieux événements Les Index Noires
XVII.
Un lever de soleil 76.
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