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Les mystères de Paris

Publié le 14/12/2011

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Le 19 juin 1842, le très sérieux Journal des Débats entreprenait la publication d'un nouveau feuilleton destiné, dans l'esprit des directeurs, à renflouer des finances qui couraient au désastre. L'auteur avait quelque renom, puisqu'il avait déjà publié différents ouvrages romanesques au succès incertain; il s'appelait Eugène SuE. On le connaissait surtout comme dandy et fashionable; on allait désormais le connaître comme le double d'un personnage énigmatique et envoûtant dont la haute silhouette devait hanter pendant plus de quatre cents numéros le feuilleton des Débats, Rodolphe, protecteur de Fleur-de-Marie. Le roman s'appelait les Mystères de Paris. Ce fut, de toute l'histoire de la presse du xixe siècle, le plus fantastique succès jamais enregistré.

« Décès de Maurice Dekobra Représentant d'une époque passée, le roman­ cier Maurice Dekobra est mort le t~r juin, à Paris, âgé de quatre-vingt-huit ans.

Il était né le 26 mai 1885.

De son vrai nom Maurice Tessier, Dekobra, qui était venu à la littérature à l'âge de quinze ans et qu'une vie errante devait conduire, très jeune, à travers toute l'Europe, fut, au lendemain de la première guerre mondiale, l'envoyé spécial de La Liberté et du Journal en Amérique, en Afrique et en Asie.

Ces longs déplacements furent à l'origine de la plupart des romans qu'il écrivit entre 1920 et 1940 et qui, s'ils relèvent surtout de la littérature populaire, n'en correspondaient pas moins à la sensibilité du temps avec leur mélange d'exotisme et d'aventure.

La Madone des sleepings (1932) eut près d'un million d'exemplaires et fut traduit en trente-deux langues.

Son œuvre compte quatre-vingts titres et mêle les romans aux récits de voyages, au théâtre et au cinéma : Mon cœur au ralenti - La gondole aux chimères - Les tigres passion­ nés - Macao l'enfer du jeu - Anicia, espion de Moukden - L'amazone de Prétoria - La madone des Bœing, etc.

Réfugié pendant la seconde guerre mondiale aux Etats-Unis, il avait eu l'occasion de travailler à Hollywood où plusieurs films tirés de ses romans furent réalisés.

Cet amateur de sentimentalité voya­ geuse peut se placer dans la lignée d'écrivains comme Paul Morand ou Joseph Kessel, sans prétendre les égaler.

André Roussin à l'Académie française André Roussin a été élu à l'Académie fran­ çaise au fauteuil de Pierre-Henri Simon.

Ainsi l'auteur de la Petite hutte (1947) assure-t-il, avec Marcel Achard, la présence victorieuse du Boulevard au Palais Mazarin.

André Roussin, né à Marseille en 1911, a fait figure de créa­ teur d'avant-garde quand, en 1931, alors qu'il avait tout juste vingt ans, il fonda dans le même esprit que les Cahiers du sud, le Rideau gris, avec Louis Ducreux.

La jeune troupe par­ tait en guerre contre le théâtre de digestion en montant des œuvres de qualité, telles que : Contes de· bonne femme, œuvre élisabéthaine, Macbeth, l'Orphée de Cocteau.

A l'exposition de 1937, la troupe, pleine d'audace, affrontait le public parisien avec La duchesse d'Amalfi, de Webster.

La guerre rejette Roussin dans le Midi.

Micheline Presle joue sa première pièce : Am stram gram; Claude Dauphin, Madeleine Robinson et Gérard Philipe interprètent Une grande fille toute simple.

C'est le succès.

Paris accueille le jeune auteur pour lui assurer cen­ tième sur centième : La sainte famille - Lors­ que l'enfant paraît - les œufs de l'autruche - Bobosse - Jean-Baptiste le mal-aimé - Le mari, la femme et la mort - L'amour fou - La mamma - La claque, etc.

Plusieurs de ces œuvres ont été adaptées à l'écran.

On reste con­ vaincu que Roussîn avait des ambitions et des moyens, mais peut-être a-t-il parfois cédé à sa.

facilité et le succès l'a mis devant un p1· blic qui a exigé sans cesse de retrouver en lui le même auteur avec les mêmes formules et le même esprit.

Le critique Robert Kemp voyait en lui le Molière de ce siècle.

C'est sans doute ce que l'Académie a pensé aussi.

les grands prix de l'Académie française Le Grand Prix de littérature de l'Académie française a été décerné à Louis GuiLLoux.

Cet auteur, dont le père était cordonnier et la mère issue d'une famille de marins, est né à Saint-Brieuc le 15 novembre 1899.

Militant, maître d'internat, comptable, voyageur de com­ merce, répétiteur et marchand de gui, Louis Guilloux devait devenir en 1935 secrétaire gé­ néral du Congrés mondial des écrivains anti­ fascistes.

Après La maison du peuple (1927), il publie, cette année-là, Sa- g noir.

Suivent Le pain des rêves (1942, prix populiste), Le jeu de patience (1949, prix Théophraste Renaudot), Les batailles perdues (1960), La confrontation (1968).

Louis Guilloux a reçu en 1967 le grand Prix national des lettres.

Le Grand Prix de poésie est allé à André FRENAUD.

Né le 26 juillet 1907 à Montceau­ les-Mines, André Frenaud, qui fut lecteur de français en Pologne, après de nombreux voyages en Europe de l'est et en Scandinavie, devait être fait prisonnier en 1940.

De faux papiers lui rendirent la liberté.

Ses premiers poèmes furent publiés dans Poésie 42, et en 1943, il publie Les rois mages, recueil qui lui vaut une immédiate notoriété.

Ses poèmes, publiés régu­ lièrement sous forme de plaquettes, devaient être réédités en un seul volume chez Gallimard, en 1962, sous le titre : Il n'y a pas de para­ dis.

De son côté, la fondation Cino Del Duca a décerné à Jean GuÉHENNO le Prix mondial Cino­ del-Duca d'un montant de 150 000 F, destiné à récompenser et à faire mieux connaître une œuvre porteuse d'un message d'humanisme mo­ derne.

Né à Fougères, le 25 mars 1890, d'un père chansonnier, Jean Guéhenno, qui devait quitter l'école à quatorze ans pour l'atelier parvint à entrer néanmoins à l'Ecole normale supérieure.

Après la grande guerre, il entra dans l'enseignement et commença à publier différents ouvrages Caliban parle (1928), Le journal d'un homme de quarante ans (1934), Changer de vie (1961), Ce que je crois (1964).

Directeur d'Europe jusqu'en 1936, il publia clandestinement durant l'occupation, un écrit intitulé : Dans la prison, qu'il signa Cévennes.

Elu à l'Académie française en 1962, Jean Guéhenno a reçu le prix des Ambassadeurs en 1953 et le grand prix littéraire de la ville de Paris en 1955.. »

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