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L'or de la steppe

Publié le 17/12/2011

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Maîtres d'un immense empire, qui s'étendait des confins de l'Europe à ceux de la Chine, les Scythes furent, vers la fin de l'Antiquité classique un des peuples les plus fascinants de l'histoire. Les Grecs les connaissaient et commerçaient avec eux. Cavaliers infatigables, ils se faisaient enterrer avec Leurs femmes, leurs esclaves et leurs trésors. Les trésors ont été retrouvés au cours des fouilles faites dans leurs nécropoles. L'Ermitage, à Leningrad, la Laure, à Kiev, en rassemblent le plus grand nombre. Au terme des accords culturels franco-soviétiques, quelques pièces parmi les plus belles ou les plus intéressantes ont été présentées à Paris au Grand Palais durant l'automne. Pour la première fois on a vu en France cet « Or des Seythes « c'est-à-dire un résumé éhlouissant des arts de l'Asie centraie et de la Sibérie.

« incapable de se renouveler, ils inventaient une esthétique barbare dominée par la profusion des ors, des incrustations de pierres de couleurs, de perles, de verreries et par des entrelacs d'ani­ maux fantastiques qui constituent le décor des pièces d'orfèvrerie trouvées à N ovotcherlkassk.

Lors des grandes invasions qui vont déferler sur l'Empire romain, ces formes s'imposeront aux peuples occidentaux.

Le Moyen Age va en faire grand usage, non seulement dans ses bijoux et ses étoffes, mais dans son orfèvrerie et sa sculpture.

L'art roman en subit l'influence directe.

Vitraux en péril Les vitraux de la cathédrale de Canterbury, qui datent de la fin du xii• siècle et du début du XIII 0 et qui sont les plus beaux et les plus anciens d'Angleterre, avaient échappé à la guerre et aux bombardements.

Ils sont mena­ cés de destruction complète aujourd'hui, du fait de la pollution.

Et leur cas n'est pas unique : toutes les cathédrales se trouvent dans une si­ tuation analogue.

C'est en quoi Canterbury est en train de vivre un drame ·qui concerne la France comme l'Allemagne, l'Espagne comme l'Italie.

Après l'étude de l'état des vitraux de la ca­ thédrale, en 19.71, il fut décidé que le huitième colloque du Corpus vitrarium medii aevi se tiendrait à Canterhu ry.

Soixante-dix spécialis­ tes, restaurateurs de vitraux, historiens et cher­ cheurs d'Europe et d'Amérique firent un exa­ men comnlet du vitrail dit « adam delvin » (Adam creusant la terre).

Le Dr.

Frenzel, de Nuremberg, qui avait travaillé à la restauration des vitraux d' Augs:bourg, déclara sans ménage­ ment que les verrieres de Canterbury ne dure­ raient pas vingt ans de plus, s.i on n'entrepre­ nait rien pour les sauver.

L'humidité du climat anglais fut le principal responsable de cette détérioration, avec le vent.

Mais la civilisation industrielle est venue ajou­ ter ses méfaits L'anhydride sulfureux et l'oxyde de carbone qui saturent notre atmosphère quo­ tidienne, forment, combinés avec l'humidité, un acide corrosif qui attaque la surface du ver­ re.

Le chauffage central crée à l'intérieur d.es églises une atmosphère sèche qui contraste for­ tement avec l'extérieur.

Les usines chimiques et les gaz des voitures ajoutent à la pollution.

II se produit, sous l'effet de celle-ci, de mi­ nuscules perforations dans le verre qui, en se multipliant, le rendent opaque.

Le v.erre du Moyen Age n'avait pas la soli­ dité du verre fabri•qué à l'époque romaine, par exemple, mais ce sont les tâtonnements et la variété des matériaux utilisés par les artisans du XII• siècle qui ont donné à leurs œuvres leur individualité et qui produisent des effets subtils qu'on ne retrouve pas dans les verres lisses et brillants des époques suivantes, dans nos vitraux modernes précisément.

Le traitement des vitraux exige une technique avancée : on prend un calque de chaque pan­ neau; après quoi les panneaux sont trempés dans un bain d'eau désionisée et démontés en­ tièrement pour être examinés au microscope.

Les morceaux, qui se comptent par milliers, sont nettoyés un par un puis traités avant d'être enchâssés de nouveau dans les plombs afin de prévenir toute nouvelle détérioration.

Pour met­ tr2 les vitraux à l'abri des atteintes extérieures, on les place maintenant derrière une vitre qui les isole.

La cathédrale de Canterbury est atteinte aussi dans son architecture même.

Si la pierre de Caen qui en constitue le principal matériau résiste bien aux intempéries, la pierre anglaise utilisée en différents endroits souffre énormément du climat.

Pour remplacer cette pierre rongée, on importe actuellement de la région de Vienne une pierre française, la lépine.

Ce sont les sul­ fates que contient l'air qui rongent la pierre.

Cne fois abîmée, celle-ci laisse pénétrer plus facilement la pluie.

La pierre devient alors si friable qu'un seul coup peut y perc.er un trou.

C'est ainsi que tout l'ensemble du grand cloître est à refaire.

Pour ces travaux de restauration, Canterbury a créé sa propre école de maçons.

Artistes en voyage Un guide touristique dont les auteurs s'appe­ lent Dürer, Bruegel, Zuccaro, etc., c'est ce que le Louvre a présenté c.et automne avec l'ex­ position intitulée Voyageurs au xvi• siècle.

« Le voyage me semble un exercice profitable, disait Montaigne; l'âme y a une continuelle excitation à remarquer des choses inconnues et nouvelles, et je ne sache point meilleure école, comme j'ai dit souvent, à façonner la vie que de lui pro­ poser incessamment la diversité de tant d'autres vi.es, fantaisies et usances.

« Comme les hu­ manistes, les artistes de la Renaissance ont participé à ce grand mouvement de curiosité et de recherches qui est un des traits majeurs de l'époque.

Non seulement le voyage est désor­ mais considéré comme le complément obligatoire de l'apprentissage dans un atelier, mais encore des raisons politiques et religieuses contraignent souvent les artistes à s'expatrier vers ces cen­ tres artistiques qui se développent grâce ,à la présence de mécènes et à des circonstances éco­ nomiques particulièrement favorables.

A Rome, lieu d'échange privilégié à Fontainebleau dont le grand chantier attire Italiens et Flamands, à Vienne sous le règne de Maximilien II, à Prague que domine la p·~rsonnalité d.e Rodolphe II, enfin à Madrid à l'Escurial, où travaillent de nombreux Italiens.

Plus rapide à exécuter que la peinture, plus aisément transportable, le dessin s.e révèle le moyen d'expression par excel­ lence de l'artiste voyageur.

C'est sur le feuil­ let, en quelques traits de pierre noire ou de plume, souvent aussi à l'aquarelle, qu'il fixe dans leur spontanéité les impressions ressen­ ties devant -la beauté ou l'étrangeté des sites visités.

Quatre-vingt-quinze pièces ont ainsi été ras­ semblées : ce sont, autant qu'un tableau de l'u­ nivers à la Renaissance, une image des curiosi­ tés, des goûts, des angoisses des hommes dans une des plus remuantes périodes de leur his­ toire.. »

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