maître, tant ; chambre de laquais, tant ; attendu que si nous n'avons pas de laquais nous comptons en prendre.
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
«
–
Beaucoup dehuguenots, oui,monsieur, réponditbrusquement LaHurière ; puissereprenant : Ah !
pardon, dit-il ;cesmessieurs sontpeut-être delareligion ?
– Moi, delareligion ! s’écriaCoconnas ; allonsdonc ! jesuis catholique commenotresaint-père lepape.
La Hurière seretourna versLaMole comme pourl’interroger ; maisouLaMole necomprit passon regard,
ou ilne jugea pointàpropos d’yrépondre autrement queparune autre question.
– Si vous neconnaissez pointSaMajesté leroi deNavarre, maîtreLaHurière, dit-il,peut-être connaissez-
vous M.l’amiral ? J’aientendu direqueM. l’amiral jouissaitdequelque faveuràla cour ; etcomme jelui étais
recommandé, jedésirerais, sison adresse nevous écorche paslabouche, savoiroùilloge.
– Il
logeait rue
deBéthisy, monsieur, iciàdroite, répondit l’hôteavecunesatisfaction intérieurequineput
s’empêcher dedevenir extérieure.
– Comment, illogeait ? demanda LaMole ; est-ildoncdéménagé ?
– Oui, decemonde peut-être.
– Qu’est-ce àdire ? s’écrièrent ensemblelesdeux gentilshommes, l’amiraldéménagé decemonde !
– Quoi ! monsieur deCoconnas, poursuivitl’hôteavecunmalin sourire, vousêtesdeceux deGuise, etvous
ignorez cela ?
– Quoi cela ?
– Qu’avant-hier, enpassant surlaplace Saint-Germain-l’Auxerrois, devantlamaison duchanoine Pierre
Piles, l’amiral areçu uncoup d’arquebuse.
– Et ilest tué ? s’écria LaMole.
– Non, lecoup luiaseulement cassélebras etcoupé deuxdoigts ; maisonespère quelesballes étaient
empoisonnées.
–Comment, misérable ! s’écriaLaMole, onespère ! …
– Je veux direqu’on croit,reprit l’hôte ; nenous fâchons paspour unmot : lalangue m’afourché.
Et maître LaHurière, tournant ledos àLa Mole, tiralalangue àCoconnas delafaçon laplus goguenarde,
accompagnant cegeste d’uncoup d’œil d’intelligence.
– En vérité ! ditCoconnas rayonnant.
– En vérité ! murmura LaMole avecunestupéfaction douloureuse.
– C’est comme j’ail’honneur devous ledire, messieurs, réponditl’hôte.
– En cecas, ditLaMole, jevais auLouvre sansperdre unmoment.
Ytrouverai-je leroi Henri ?
– C’est possible, puisqu’ilyloge.
– Et moi aussi jevais auLouvre, ditCoconnas.
Ytrouverai-je leduc deGuise ?
– C’est probable, carjeviens delevoir passer iln’y aqu’un instant, avecdeux cents gentilshommes.
– Alors, venez, monsieur deCoconnas, ditLaMole.
– Je vous suis,monsieur, ditCoconnas.
– Mais votre souper, mesgentilshommes ? demandamaîtreLaHurière.
– Ah ! ditLaMole, jesouperai peut-être chezleroi deNavarre.
– Et moi chez leduc deGuise, ditCoconnas.
– Et moi, ditl’hôte, aprèsavoirsuividesyeux lesdeux gentilshommes quiprenaient lechemin duLouvre,
moi, jevais fourbir masalade, émécher monarquebuse etaffiler mapertuisane.
Onnesait pascequi peut
arriver..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Suffit-il de prendre conscience de quelque chose pour s'en rendre maître ?
- RAVAILLAC, François (1578-1610) Valet de chambre, maître d'école puis moine convers, il assassine, seul, Henri IV rue de la Ferronnerie en mai 1610.
- DELALANDE, Michel-Richard (1657-1726) Compositeur, il est le surintendant et compositeur de la Chambre, sous-maître et compositeur de la Chapelle.
- Les parents, en général, ne voient point les défauts de leurs enfants, et ne savent pas gré à qui les leur fait remarquer. Quelles précautions doit prendre un maître pour faire connaitre à un père et à une mère que leur enfant est paresseux et dissimulé ?
- « Prendre conscience de ce qui est atroce et en rire, c'est devenir maître de ce qui est atroce. » Eugène Ionesco, Ibid. Commentez cette citation.