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Marx et Engels, Manifeste du Parti communiste (extrait)

Publié le 14/04/2013

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Cet ouvrage, publié en 1848, constitue un appel à la solidarité ouvrière — il renferme en effet la phrase devenue célèbre « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous « — et contient déjà les théories que Marx et Engels vont systématiser dans le Capital. La vision historique de l’économie, la lutte des classes et les conditions de l’exploitation du prolétariat ouvrier qui annoncent la théorie de la plus-value, les contradictions internes du régime capitaliste et le rôle prophétique du prolétariat dans la conduite de la révolution constituent autant de thèmes qui, parce qu’ils sont en accord avec les conditions économiques et sociales de l’époque, vont rencontrer un large écho.

Manifeste du Parti communiste (extrait), de Karl Marx et Friedrich Engels

 

À mesure que grandit la bourgeoisie, c’est-à-dire le capital, le prolétariat se développe aussi, classe des ouvriers modernes, qui ne vivent qu’en trouvant du travail, et qui n’en trouvent que si le travail accroît le capital. Ces ouvriers, contraints de se vendre au jour le jour, sont une marchandise, un article de commerce comme un autre — et se trouvent ainsi exposés à toutes les vicissitudes de la concurrence, à toutes les fluctuations du marché.

 

 

Le travail des prolétaires a perdu tout attrait avec le développement du machinisme et la division du travail. Le travailleur devient un simple accessoire de la machine ; on n’exige de lui que l’opération la plus simple, la plus monotone, la plus vite apprise. Par conséquent, le coût du travailleur se limite à peu près à ce qu’il lui faut pour vivre et perpétuer sa descendance. Le prix d’un objet, donc le prix du travail est égal à son coût de production. Au fur et à mesure que le travail devient plus désagréable, le salaire diminue. Il y a plus : la somme de travail s’accroît avec le développement du machinisme et la division du travail, soit par l’augmentation des heures effectuées, soit par l’augmentation du travail exigé dans un temps donné, l’accélération du rythme des machines, etc.

 

 

L’industrie moderne a transformé le petit atelier du maître artisan patriarcal en grande fabrique du capitalisme industriel. Des masses d’ouvriers entassés dans la fabrique sont organisées militairement. Simples soldats de l’industrie, ils sont placés sous la surveillance d’une hiérarchie complète de sous-officiers et d’officiers. Ils ne sont pas seulement les valets de la classe bourgeoise, de l’État bourgeois, — mais encore chaque jour, chaque heure, les valets de la machine, du contremaître, et surtout du bourgeois fabricant lui-même. Ce despotisme est d’autant plus mesquin, odieux, exaspérant, qu’il proclame ouvertement le profit comme son but unique.

 

 

Moins le travail manuel exige ‘d’habileté et de force — c’est-à-dire plus l’industrie moderne progresse — et plus le travail des hommes est supplanté par celui des femmes. Les distinctions d’âge et de sexe n’ont plus d’importance sociale pour la classe ouvrière. Il n’y a plus que des instruments de travail dont le coût varie suivant l’âge et le sexe.

 

 

Source : Marx et Engels, Manifeste du Parti communiste, Paris, UGE, coll. « 10/18 «, 1962.

 

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