Michel Strogoff nuit, et celle-là pourrait bien savoir.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
Et il fonctionne toujours jusqu'à Kolyvan?
Cela, je l'ignore, mais je puis vous assurer, par exemple, qu'il fonctionne de Kazan à Paris!
Vous avez adressé une dépêche...
à votre cousine?...
Avec enthousiasme.
Vous avez donc appris?...
Tenez, mon petit père, pour parler comme les Russes, répondit Alcide Jolivet, je suis bon enfant, moi, et je
ne veux rien avoir de caché pour vous.
Les Tartares, Féofar-Kan à leur tête, ont dépassé Sémipalatinsk et
descendent le cours de l'Irtyche.
Faites-en votre profit!»
Comment! Une si grave nouvelle, et Harry Blount ne la connaissait pas, et son rival, qui l'avait
vraisemblablement apprise de quelque habitant de Kazan, l'avait aussitôt transmise à Paris! Le journal anglais
était distancé! Aussi, Harry Blount, croisant ses mains derrière son dos, alla-t-il s'asseoir à l'arrière du
steam-boat, sans ajouter une parole.
Vers dix heures du matin, la jeune Livonienne, ayant quitté sa cabine, monta sur le pont.
Michel Strogoff, allant à elle, lui tendit la main.
«Regarde, soeur,» lui dit-il après l'avoir amenée jusque sur l'avant du Caucase.
Et, en effet, le site valait qu'on l'examinât avec quelque attention.
Le Caucase arrivait, en ce moment, au confluent du Volga et de la Kama.
C'est la qu'il allait quitter le grand
fleuve, après l'avoir descendu pendant plus de quatre cents verstes, pour remonter l'importante rivière sur un
parcours de quatre cent soixante verstes (490 kilomètres).
En cet endroit, les eaux des deux courants mêlaient leurs teintes un peu différentes, et la Kama, rendant à la
rive gauche le même service que l'Oka avait rendu à sa rive droite en traversant Nijni-Novgorod, l'assainissait
encore de son limpide affluent.
La Kama s'ouvrait largement alors, et ses rives boisées étaient charmantes.
Quelques voiles blanches
animaient ses belles eaux, tout imprégnées de rayons solaires.
Les coteaux, plantés de trembles, d'aunes et
parfois de grands chênes, fermaient l'horizon par une ligne harmonieuse, que l'éclatante lumière de midi
confondait en certaine points avec le fond du ciel.
Mais ces beautés naturelles ne semblaient pas pouvoir détourner, même un instant, les pensées de la jeune
Livonienne.
Elle ne voyait qu'une chose, le but à atteindre, et la Kama n'était pour elle qu'un chemin plus
facile pour y arriver.
Ses yeux brillaient extraordinairement en regardant vers l'est, comme si elle eût voulu
percer de son regard cet impénétrable horizon.
Nadia avait laissé sa main dans la main de son compagnon, et bientôt, se retournant vers lui:
«A quelle distance sommes-nous de Moscou? lui demanda-t-elle.
A neuf cents verstes! répondit Michel Strogoff.
Michel Strogoff
CHAPITRE VIII.
EN REMONTANT LA KAMA.
46.
»
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