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Michel Strogoff. Moscou-Irkoutsk de Jules Verne

Publié le 24/10/2018

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Michel Strogoff. Moscou-Irkoutsk. Roman de Jules Verne (1828-1905), publié à Paris en feuilleton dans le Magasin d'éducation et de récréation du 1er janvier au 15 décembre 1876, et en volume chez Hetzel la même année.

Le sous-titre inscrit parfaitement l'œuvre dans le projet d'ensemble des « Voyages extraordinaires », couronné

quatre ans plus tôt par l'Académie française : l'immensité des étendues sibériennes constitue, autant que l'Afrique (Cinq Semaines en ballon, 1863) ou les espaces vierges de l'océan et des pôles (Voyages et Aventures du capitaine Hatteras, 1866 ; *Vingt Mille Lieues sous les mers), un défi à l'aventure. Épreuve d'autant plus probante qu'elle va s'effectuer sans recours à d'autres forces que celles dont est capable l'individu.

 

Première partie. Une invasion tartare menace de couper la Sibérie du reste de la Russie. L'ennemi est commandé par un officier russe renégat, Ivan Ogareff. Le misérable projette de s'introduire traîtreusement dans Irkoutsk pour livrer la ville et le grand-duc son gouverneur, frère du tsar. Un homme connu pour sa bravoure. Michel Strogoff, est envoyé en toute hâte pour déjouer ce plan. Natif de Sibérie, il connaît tous les dangers de sa mission (chap. I). Deux journalistes, le Français Alcide Jolivet et l'Anglais Harry Blourrt semblent suivre la même route, ainsi qu’une mystérieuse jeune fille. Le train les emporte vers Novgorod, à travers un pays frappé de terreur où le soupçon est dans tous les regards. La belle personne se nomme Nadia Fédor. Elle désire rejoindre son père, exilé. Strogoff la fait passer pour sa sœur et poursuit son voyage avec elle, par les fleuves et les chemins. Ils affrontent tornades et bêtes féroces dans les montagnes sauvages de l'Oural et atteignent Ekaterinenbourg. Sous l'identité du marchand Nicolas Korpanoff, le messager du tsar échappe à la vigilance des espions d'Ogareff. Mais tandis qu'on traverse l'Ir-tyche. les Tartares attaquent le bac et capturent les voyageurs (4-13). Laissé pour mort. Michel Strogoff est recueilli et soigné par un moujik d'Omsk. sa ville natale, occupée par les envahisseurs. Malheureusement sa vieille mère, Marfa. le reconnaît et le signale involontairement à l’attention des sbires d'Ogareff. Sa mission devient donc beaucoup plus périlleuse, et il finit par tomber aux mains de l'ennemi, en même temps que les deux intrépides journalistes (14-17).

Deuxième partie. Mais les Tartares ne l'identifient pas dans la masse de leurs prisonniers. Jolivet et Blount sont libérés. Quant à Strogoff, il est mêlé au même convoi que sa mère et Nadia Les deux femmes, épiées par la bohémienne San-

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« garre, créature d'Ogareff, font mine de ne pas Je reconnaftre.

Le renégat décide alors de soumet­ tre Marfa Strogoff au supplice du knout, pour obliger le héros à se dénoncer lui-même.

Il le condamne à avoir les yeux brûlés par la lame d'un sabre chauffée à blanc.

S'étant emparé de la lettre du tsar dont Strogoff était porteur, Ogareff veut prendre sa place.

L'aveugle, désormais inof­ fensif, est abandonné à lui-même.

Mais Nadia s'évade et le guide vers Irkoutsk.

Un jeune homme, Nicolas Pigassov, les aide à traverser le lenissei et à arriver à Nijni-Oudinsk.

Hélas ! les Tartares les capturent de nouveau.

Par miracle, Strogoff et Nadia parviennent à tromper leur sur­ veillance.

Quant au pauvre Pigassov, ils le retrou­ vent dans la steppe, horriblement supplicié ( 1-9).

Ils s'embarquent avec des Russes en exode sur un radeau pour tenter de rejoindre Irkoutsk à travers les eaux du lac Ba'1kal et de l'Angara.

Les deux journalistes croisent de nouveau leur route.

Il faut repousser des loups affamés et forcer le siège de la ville, courageusement défendue par le grand-duc Même les exilés politiques, comman­ dés par Wassili Fédor, père de Nadia, participent à la lutte.

Mais Ivan Ogareff, se faisant passer pour Strogoff, est déjà dans la place.

Il a fait enflammer du pétrole à la surface de l'Angara, pour incen­ dier une partie de la ville et semer le trouble parmi ses défenseurs.

Pourtant contre toute attente, Nadia et le vrai Michel Strogoff arrivent à temps pour le démasquer.

Le misérable croit qu'il aura tôt fait d'assassiner un aveugle.

Mais il découvre avec terreur que cette cécité était feinte : au moment où le fer incandescent aurait dû lui ôter la vue, les larmes de Strogoff, se volati­ lisant sur la cornée, ont fait écran, et annihilé l'ef­ fet de la chaleur.

C'est lui qui tue Ogareff.

Nadia retrouve son père, réhabilité par le grand-duc pour avoir repoussé l'attaque des Tartares, défi­ nitivement mis en déroute par l'intervention d'une armée de secours.

Nadia et Strogoff se marient avec la bénédiction de Fédor et de la mère du héros ( 1 0-15).

Dans l'univers de Jules Verne, la Rus­ sie tsariste apparaît comme l'antithèse totale de l'Angleterre ou des États-Unis, terres de la modernité triomphante.

Il s'agit d'un monde de lourdes tradi­ tions, caractérisé par l'archaïsme et la tyrannie.

À la fureur tartare s'oppose en fait un État à peine moins contesta­ ble, selon les critères de la civilisation humaniste.

Le pouvoir autocratique du tsar est largement dénoncé tout au long de l'œuvre.

Ainsi la police, omni­ présente, est"elle évoquée sans com­ plaisance : «Avec la police russe, qui est très péremptoire; il est absolument inutile de vouloir raisonner.

Ses employés sont revêtus de grades mili­ taires, et ils opèrent militairement.

>> La déportation en Sibérie des opposants au régime apparaît comme la marque la plus évidente du despotisme.

Sur­ tout si l'on considère l'arbitraire qui en décide, comme tend à le prouver l'exemple de Wassili Fédor, médecin honnête et valeureux,.

dont l'idéalisme est le seul tort : > Qu'importe si les machines manquent dans cemonde, puisque les hommes peuvent démontrer assez de. »

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