Devoir de Philosophie

            « Mon champ, dit Goethe, c'est le temps.

Publié le 04/11/2013

Extrait du document

goethe
            « Mon champ, dit Goethe, c'est le temps. « Voilà bien la parole absurde. Qu'est-ce en effet que 'homme absurde ? Celui qui, sans le nier, ne fait rien pour l'éternel. Non que la nostalgie lui soit étrangère. Mais il lui préfère son courage et son raisonnement. Le premier lui apprend à vivre sans appel et se suffire de ce qu'il a, le second l'instruit de ses limites. Assuré de sa liberté à terme, de sa révolte sans avenir et de sa conscience périssable, il poursuit son aventure dans le temps de sa vie. Là est son hamp, là son action qu'il soustrait à tout jugement hormis le sien. Une plus grande vie ne peut signifier pour lui une autre vie. Ce serait déshonnête. Je ne parle même pas ici de cette éternité dérisoire qu'on appelle postérité. Madame Roland s'en remettait à elle. Cette imprudence a reçu sa leçon. La postérité cite volontiers ce mot, mais oublie d'en juger. Madame Roland est indifférente à la postérité. Il ne peut être question de disserter sur la morale. J'ai vu des gens mal agir avec beaucoup de morale et je constate tous les jours que l'honnêteté n'a pas besoin de règles. Il n'est qu'une morale que l'homme bsurde puisse admettre, celle qui ne se sépare pas de Dieu : celle qui se dicte. Mais il vit justement hors e ce Dieu. Quant aux autres morales (j'entends aussi l'immoralisme), l'homme absurde n'y voit que des ustifications et il n'a rien à justifier. Je pars ici du principe de son innocence. Cette innocence est redoutable. « Tout est permis « s'écrie Ivan Karamazov. Cela aussi sent son bsurde. Mais à condition de ne pas l'entendre vulgairement. Je ne sais si on l'a bien remarqué : il ne 'agit pas d'un cri de délivrance et de joie, mais d'une constatation amère. La certitude d'un Dieu qui onnerait son sens à la vie surpasse de beaucoup en attrait le pouvoir impuni de mal faire. Le choix ne erait pas difficile. Mais il n'y a pas de choix et l'amertume commence alors. L'absurde ne délivre pas, il ie. Il n'autorise pas tous les actes. Tout est permis ne signifie pas que rien n'est défendu. L'absurde rend eulement leur équivalence aux conséquences de ces actes. Il ne recommande pas le crime, ce serait puéril, ais il restitue au remords son inutilité. De même, si toutes les expériences sont indifférentes, celle du evoir est aussi légitime qu'une autre. On peut être vertueux par caprice. Toutes les morales sont fondées sur l'idée qu'un acte a des conséquences qui le légitiment ou 'oblitèrent. Un esprit pénétré d'absurde juge seulement que ces suites doivent être considérées avec érénité. Il est prêt à payer. Autrement dit, si, pour lui, il peut y avoir des responsables, il n'y a pas de oupables. Tout au plus, consentira-t-il à utiliser l'expérience passée pour fonder ses actes futurs. Le emps fera vivre le temps et la vie servira la vie. Dans ce champ à la fois borné et gorgé de possibles, tout n lui-même, hors sa lucidité, lui semble imprévisible. Quelle règle pourrait donc sortir de cet ordre éraisonnable ? La seule vérité qui puisse lui paraître instructive n'est point formelle : elle s'anime et se éroule dans les hommes. Ce ne sont donc point des règles éthiques que l'esprit absurde peut chercher au out de son raisonnement, mais des illustrations et le souffle des vies humaines. Les quelques images qui uivent sont de celles-là. Elles poursuivent le raisonnement absurde en lui donnant son attitude et leur haleur. Ai-je besoin de développer l'idée qu'un exemple n'est pas forcément un exemple à suivre (moins encore 'il se peut dans le monde absurde), et que ces illustrations ne sont pas pour autant des modèles ? Outre u'il y faut la vocation, on se rend ridicule, toutes proportions gardées, à tirer de Rousseau qu'il faille marcher à quatre pattes et de Nietzsche qu'il convienne de brutaliser sa mère. « Il faut être absurde, crit un auteur moderne, il ne faut pas être dupe. « Les attitudes dont il sera question ne peuvent prendre tout leur sens qu'à la considération de leurs contraires. Un surnuméraire aux Postes est l'égal d'un conquérant si la conscience leur est commune. Toutes les expériences sont à cet égard indifférentes. Il en est qui servent ou desservent l'homme. Elles le servent s'il est conscient. Sinon, cela n'a pas d'importance : les défaites d'un homme ne jugent pas les circonstances, mais lui-même. Je choisis seulement des hommes qui ne visent qu'à s'épuiser ou dont j'ai conscience pour eux qu'ils s'épuisent. Cela ne va pas plus loin. Je ne veux parler pour l'instant que d'un monde où les pensées comme les vies sont privées d'avenir. Tout ce qui fait travailler et s'agiter l'homme utilise l'espoir. La seule ensée qui ne soit pas mensongère est donc une pensée stérile. Dans le monde absurde, la valeur d'une otion ou d'une vie se mesure à son infécondité.
goethe

« tout leursens qu'àlaconsidération deleurs contraires.

Unsurnuméraire auxPostes estl'égal d'un conquérant sila conscience leurestcommune.

Touteslesexpériences sontàcet égard indifférentes.

Ilen est quiservent oudesservent l'homme.Ellesleservent s'ilest conscient.

Sinon,celan'apas d'importance : lesdéfaites d'unhomme nejugent paslescirconstances, maislui-même. Je choisis seulement deshommes quinevisent qu'às'épuiser oudont j'aiconscience poureuxqu'ils s'épuisent.

Celanevapas plus loin.

Jeneveux parler pourl'instant qued'un monde oùles pensées comme les vies sont privées d'avenir.

Toutcequi fait travailler ets'agiter l'homme utilisel'espoir.

Laseule pensée quinesoit pasmensongère estdonc unepensée stérile.

Danslemonde absurde, lavaleur d'une notion oud'une viesemesure àson infécondité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles