Devoir de Philosophie

Nos ancêtres les Auvergnats

Publié le 06/12/2011

Extrait du document

 

Les fouilles du site préhistorique de la Canne de l'Arago, près de Tautavel, dans les PyrénéesOrientales ont permis cet été la mise au jour d'un os iliaque appartenant à un homo erectus, qu'on a pu dater d'environ quatre cent mille ans. C'est dans cette même grotte qu'a été trouvé, en 1971, le crâne complet d'un Homo erectus. Les deux trouvailles coïncident et on a ainsi la preuve que l'être appelé Pithécanthrope vivait en Europe à une date bien antérieure à celle qui était d'abord admise. L'os iliaque qu'on a exhumé révèle, à n'en pas douter, la position verticale de l'individu auquel il appartenait ; l'homme de Tautavel est donc, jusqu'à présent, notre plus lointain ancêtre. Les restes humains découverts à la fin du siècle dernier dans la grotte de Grimaldi, à la frontière francoitalienne, ont environ cent vingt mille ans.

« Itinéraires de cet homme solitaire, passionné pour un travail qui était un perpétuel dialogue et un moyen de découverte des autres.

Ces souvenirs, qui couvrent la période de 1935 à 1953, semblent déjà appartenir a un autre temps.

Métraux n'est plus à la mode ; l'exploration, comme il la concevait, n'est plus de mise.

Il faut maintenant des fiches, de sèches nomenclatures, des relations anonymes à la place de ces interven­ tions où un homme, en regardant vivre un autre homme, tente de le comprendre intuitivement, inté­ rieurement, par sympathie.

L'ethnologue de la nou­ velle vague enregistre et n'intervient pas.

La décolonisation est passée par là.

Le Tiers Monde a été lassé d'être considéré comme un spec­ tacle en même temps que comme une proie.

De là est venue toute la confusion.

On la comprend fort bien d'ailleurs.

Margaret Mead, une des premières spécialistes de l'Océanie, a écrit voilà une vingtaine d'années, un amusant essai sur les.

Français qu'elle s'était ingéniée à étudier de la même façon qu'elle étudiait les habitants des Tohamutu, des Marquises ou de l'archipel calédonien.

On en tirait une impression excécrable, d'autant plus que l'image qu'elle donnait du Français ne ressemblait absolu­ ment pas à celle qu'il avait de lui-même.

Il y a tou­ jours un miroir dans les yeux des autres, mais ce miroir-là déformait, au moins en apparence.

Ce qui posait finalement la question de la valeur analy­ tique de la méthode employée.

L'optique était un peu celle des Américains de Daninos débarquant dans un village français avec leurs idées pré­ conçues, leurs préjugés et leur surprise.

Les Français qui voyagent ne se conduisent pas autre­ ment, si ce n'est qu'on ne leur montre, là où ils vont, que ce qu'ils sont venus voir.

Alors, comment manier l'ethnographie ? L'usage aujourd'hui veut qu'on mène l'enquête comme on ferait une histoire non-événementielle, sur la mor­ talité des enfants dans le Bas-Poitou, par exemple, à la fin du XVIII" siécle.

Les registres de paroisse de l'ancienne France renseignent mais, dans leur sécheresse naturelle, émeuvent rarement celui qui en fait le relevé.

Il est beaucoup plus difficile au contraire d'être confronté avec des Indiens qui vivent leur vie quotidienne, de partager celle-ci en voulant se borner à une étude statistique de leur existence.

C'est là que le dialogue intervient.

Métraux le savait.

Pendant ses longues années d'enquête en Amérique, il a voulu s'insérer dans un milieu humain qu'il aimait et admirait pour mieux le comprendre.

S'il a commis des contresens, ils viennent de là ; sa propre personne, sa propre cul­ ture définissaient sa réflexion comme elles inflé­ chissaient sa compréhension des autres.

Les ami­ tiés qu'il a pu lier n'y changeaient rien.

C'est cela qu'on lui reproche aujourd'hui.

Mais il y a chez cet impénitent voyageur un regard qui ne trompe pas, où la curiosité se mêle à l'humilité.

Il n'eut jamais le sentiment d'être supérieur aux hommes ou aux femmes qu'il visitait et dont il partageait, pour des mois ou des années, le modeste train de vie.

Au contraire, il se naturalisait comme une plante qu'on transporte d'un climat à un autre.

Il était l'homme de la compréhension, de l'ouverture.

Il venait apprendre.

C'était une autre conception de l'ethno­ logie, mais on ne peut pas nier sa valeur.

Entrer dans la vie C'est le titre d'un ouvrage collectif publié par J.

Gélis, M.

Laget et M.-F.

Morel, dans la collection « Archives », chez Gallimard-Julliard.

Le sous-titre en résume le contenu : Naissances et erifances dans la France traditionnelle.

Il s'agit de celle qui dura du Grand Siècle aux approches de l'industrialisa­ tion et de l'urbanisation d'avant la Grande guerre.

Ce monde-là nous paraît loin ; il ne l'est pas .

tellement.

La recherche historique s'y est beaucoup intéressée et on s'aperçoit que, depuis le travail qui fait date dans ce domaine, l'Brifant et la vie de famille sous l'Ancien Régime de Philippe Ariès, l'état de la question a beaucoup évolué.

En quelque vingt années, on est passé du stade de l'étude pure­ ment textuelle d'une période donnée à partir de documents littéraires, romans ou souvenirs person­ nels, lettres ou relations historiques, à une étude chiffrée fondée sur les références d'état-civil, comme les registres de paroisse.

La naissance et la vie ont toujours été une sorte de drame et comme, voilà deux ou trois siècles, les jeunes enfants mouraient souvent vite, sans avoir longtemps vécu, que les familles étaient assez nom­ breuses pour permettre la reproduction de l'espéce, on en avait assez vite conclu que la vie des petits comptait peu et qu'il y avait à leur égard, chez le père ou chez la mère une sorte d'indifférence.

Il y avait, tout au plus une sorte de soumission à la nature, une incapacité affolée devant une situation qu'il était impossible de résoudre.

La mauvaise hygiène, une malnutrition due autant à l'ignorance qu'à la situation économique du pays, les épidé­ mies enfin faisaient de tout nouveau-né un survi­ vant.

On se flattait, non sans raison, d'avoir décou­ vert l'enfant comme Colomb avait découvert l'Amérique.

Rousseau était tout de même passé avant lui.

La médecine, à partir du milieu du XVIII" siècle, met l'accent sur les soins qu'on doit donner à l'accouchée et au bébé.

Jusqu'alors, la naissance et les premières années de la vie étaient réglées par des préceptes qui nous paraissent dater d'un lointain passé, pour la simple raison que l'âge néolithique a duré jusqu'au lendemain de la Révo­ lution et qu'on a vécu, dans une France en pleine transformation, comme on y vivait trois ou quatre mille ans plus tôt, et pas seulement dans les zones rurales les plus isolées.

La naissance, comme les autres instants de la vie, était insérée dans un rituel qui en conditionnait les différents aspects.

L'esprit humain n'échappe pas aux systé­ matisations.

Celles de .

nos grands-parents nous étonnent.

Elles datent d'hier.

C'est nous qui venons de naître.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles