Devoir de Philosophie

Nouvelles découvertes en Ethiopie

Publié le 07/12/2011

Extrait du document

ethiopie

 

Après le site de l'Omo qui constitue depuis une dizaine d'années la plus extraordinaire réserve de fossiles humains découverts à ce jour, voilà que l'Ethiopie se révèle encore, avec le Kenya, une zone d'une richesse exceptionnelle dans le domaine de l'évolution. Les fouilles menées dans la région de l'Hadar, à environ six cents kilomètres au nord-est d'Addis- Abeba, par une équipe franco-américaine dirigée par Maurice Taieb, du CNRS, et le docteur Carl Johanson, du musée d'Histoire naturelle de Cleveland, aux Etats-Unis, ont permis la découverte, au cours de la dernière saison, grâce au flair d'un chercheur éthopien

ethiopie

« conduit à l'encontre de c~ qui est admis comme naturel et normal; ce qui lui confère, comme aux forgerons par exemple, des propriétés ma­ giques qui le rendent à la fois inquiétant et puissant.

La tâche du clown est donc de rappeler au cours des cérémonies que la violation rituel­ le qu'il commet est réalisée dans l'intérêt com­ mun, afin de donner au groupe la médecine et les objets magiques qui satisferont les besoins et les désirs de chacun pour devenir le fondement de la nouvelle vie rituelle.

Ces techniques de désacralisation sont celles aussi de nos carnavals européens sur lesquels Claude G.uGNEBET vient de publier une étude d'exploration qui est certainement appelée à faire date dans l'histoire des connaissances folkloriques : Le carnaval, essais de mytho­ logie populaire, aux éditions Payot.

Ce qu'on nomme « carnaval », c'est, selon l'auteur, le véritable cycle liturgique central d'une religion saisonnière.

Si, à la Chande­ leur, comme on dit, l'hiver finit ou prend rigueur, le proverbe ne fait que reprendre, sous une forme météorologique mieux adaptée aux conditions de vie des campagnes, ce qui était une vérité admise de nombreux peuples euro­ péens où les traditions anciennes s'étaient conservées.

Ainsi disait-on que ce jour là, l'ours sortait de sa tanière pour aller voir dehors le temps qu'il faisait, et en même temps décidait de la fin ou de la continuation de l'hiver; celle-ci pour une durée de quarante jours.

Ces quarante jours constituent le cycle habituel de ce calendrier magique et rural.

Quarante jours après Noël, c'est en effet le 2 février, jour de la Chandeleur qui est aussi la fête de la Purification de la Vierge, et la première date possible du Mardi Gras.

le Car­ naval considéré comme un fossile religieux, et en fin de compte, comme le dit Claude Gai­ gnebet, « comme une religion sans écritures », a gardé toute sa signification dans la trans­ mission orale qui s'est faite de sa réalité.

Il a survécu jusq11'en pleine civilisation du livre, dans un monde qui ne comprenait plus le sens de la fête, mais continuait à la célébrer avec la même ferveur.

Sans tenir compte d'explications ou de jus­ tifications historiques ou psychologiques qui servent depuis longtemps à définir le Carnaval, l'auteur a préféré étudier le phénomène en soi, dans ses expressions les plus évidentes et les plus constantes.

Il est allé de l'extérieur à l'intérieur en découvrant successivement les coutumes, et en particulier les déguisements, les barbouillages qui sont de rigueur, les danses qui font partie du rituel et les feux qui en sont peut-être la plus ancienne manifestation.

Les textes oraux, conservés par la mémoire populaire, lui ont aussi apporté une documen­ tation considérable : ce sont les contes, les légendes et les dictons que le temps a érodés et qui, à un regard moderne, risquent de ne paraître que des amusettes.

Mais ces amusettes gardent en elles un trésor culturel qu'il est en effet urgent de sauver et important d'in­ terpréter.

La méthode calendaire et comparative utilisée par l'auteur s'inspire de celle du folkloriste Saintyves; elle met en lumière les grandes lignes de ces liturgies populaires.

La religion de Carnaval, loin d'être le reflet direct ou inversé d'aucune autre, comme on le croit parfois, puise ses sources aux origines mêmes du rapport de l'homme au monde.

Tarap : une vallée dans l'Himalaya par Corneille Jest C'est une chose connue maintenant, que l'irruption de la civilisation technicienne dans une société traditionnelle a rapidement raison de celle-ci.

Les exemples abondent et c'est un des grands problèmes de notre monde.

A-t-on le droit, peut-on, au nom d'une culture dont la valeur ne peut pas être m:se en doute, parce que, depuis la Renaissance au moins, depuis la Grèce si on veut, elle a su créer un univers à la mesure de l'homme, peut-on donc obliger des continents entiers à vivre à l'heure de l'Europe.

Après tout d'autres peuples ont trouvé, avant les Européens parfois, un équilibre qui pourrait servir d'exemple à nos sociétés attein­ tes de dépression nerveuse.

C'est le cas des gens de Tarap auxquels Corneille JEST vient de consacrer un album où textes et photos s'entrecroisent pour restituer la réalité d'un peuple dont on ne peut qu'admirer la vitalité (Tarap, une vallée dans l'Himalua, aux éditions du Seuil).

On est ici au Népal, une province culturelle du Tibet.

Tout ce qui touche au Tibet est envoûtant : le contact de la terre, celui des montagnes qui portent le c'el, une religion fondée justement pour un peuple prêt à la com­ prendre et à la pratiquer, c'est cela qui fait que ce livre d'images constitue une sorte de révélation.

Il n'y a pas de paradis perdus, mais il y a des « réserves » où l'homme n'est pas encore totalement asservi.

La vallée de Tarap, où il ne fait peut-être pas bon vivre quand on a l'habitude des autoroutes et des drugsto­ res, en est une.

Comme on préserve la nature en créant des « parcs » il serait souhaitable de présèrver l'humanité en sauvant de notre atteinte des vallées comme celle-là.

Il y va de l'avenir de la race ! « La civilisation, ou ce que nous prenons pour tel, écrit André Leroi-Gourhan dans la préface .de l'ouvrage, tient aujourd'hui les deux issues de la vallée de Tarap et quel que soit le sort des hommes eux-mêmes, leur culture est dorénavant menacée de nos bienfaits.

Pourtant auront-ils de leur microcosme de pierres et de vent, peut-être laissé au bord d'un monde à reconstruire le message de leur sourire et le son de leurs fléaux sur l'aire à battre.

Lorsqu'on suit, au fil des pages, le déroulement de la vie de ces hommes qui ne sont déjà plus tout à fait du présent, on peut se demander si l'aventure humaine a gardé tout son sens ».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles