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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III [Footnote 55: M.

Publié le 12/04/2014

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napoleon
Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III [Footnote 55: M. Pitt prétendait que toute l'Europe allait s'armer pour l'Angleterre.] Il faut que chaque citoyen paie au trésor public, dans une année, le revenu de deux années, et vous n'en êtes cependant qu'aux trois premiers mois d'une guerre qui dans ses commencemens, est constamment avantageuse à votre marine. Malheur au peuple dont les gouvernans sont assez faibles pour ne se déterminer que par des sentimens d'orgueil et de boursouflure! La sagesse, la raison et les calculs, voilà la seule garantie de la prospérité des nations. Et pourquoi êtes-vous menacés d'une invasion? c'est parce que vous voulez interdire à la France son commerce et l'empêcher de rétablir ses manufactures, et de vivre au sein de la paix. Vous la déshonorez en voulant qu'elle consente à ce que vous puissiez exécuter ou non les traités que vous faites avec elle; vous êtes menacés d'une invasion, et vous déclarez la guerre sans la faire précéder par des discussions et par des négociations requises en pareilles circonstances. A peine avez-vous donné sept jours, puis trente-six heures, pour répondre à vos impérieux ultimatum! Et pourquoi vous jetez-vous à la guerre avec tant de précipitation, avec tant d'inconsidération? Parce que quelques vaisseaux appartenant à de paisibles marchands peuvent rentrer. Misérables pirates! vous paierez cher les millions que vous avez pillés à de pauvres pêcheurs hollandais, et à des spéculateurs paisibles! Et vous M. Fox[56], vous qui êtes-le premier dans le petit nombre des hommes qui ont jusqu'ici échappé à l'esprit de vertige, et qui, vous plaçant hors de l'atmosphère des passions et de ce nuage errant et furibond que quelques insensés font planer sur votre pays, avez vu d'un coup d'oeil les causes et les suites de la guerre, pourquoi n'avez-vous pas dit avec énergie à votre nation: «Vous pouvez faire la paix, vous le pouvez à des conditions honorables. La raison de nos dissentimens est l'inexécution d'un traité; il faut l'exécuter; il faut sacrifier l'honneur à la patrie et au bien du peuple; il faut exécuter fidèlement les engagemens pris à Amiens». Doué de plus de talens que la plupart de tous vos contemporains, vous avez assez de perspicacité pour saisir tant de funestes résultats, mais pas assez de courage pour vous exposer à l'indignation des hommes passionnés et pour crier sans relâche: «l'univers veut la paix; le traité d'Amiens l'a rétablie: qu'il soit exécuté». Ils vous déchireraient dans leur fureur, sans doute; mais qu'importe? La postérité dans cette affaire-ci est bien près de nous. [Footnote 56: M. Fox dit qu'il avait toujours été partisan de la paix, mais que du moment où l'Angleterre était menacée d'une invasion, il devait se rendre à son poste.] [57]Ce nouveau message ne dit rien de nouveau: aurait-il pour objet d'ordonner aux membres de la chambre d'être d'accord sur les mesures de finances mal conçues et mal dirigées que le ministère a proposées. Si l'on s'en tient à ses propres expressions, on voit: 1°. qu'il invite la chambre à arrêter les dispositions nécessaires pour faire face aux dépenses extraordinaires de l'année; mais c'est l'échiquier qui a présenté toutes les mesures qui ont été adoptées jusqu'à présent; S. M. veut-elle les annuler et investir la chambre des communes des pouvoirs de l'échiquier? 2°. Le message invite la chambre a prendre toutes les mesures que l'urgence des circonstances peut demander. Si le roi donne à la chambre des communes l'initiative sur les mesures que l'urgence des circonstances peut commander, il faut nous attendre à lire de belles extravagances. Tout ce qui vient aujourd'hui du parlement anglais porte un caractère d'irréflexion qui frappe même les hommes les moins attentifs. [Footnote 57: Georges venait d'adresser a la chambre des communes un message, où il réclamait une levée extraordinaire d'argent.] [58] Des souscriptions!... Mais que peut donner une nation qu'on impose à cinq pour cent de ses propriétés, ou à deux années de son revenu? Si le gouvernement français avait pris de telles mesures, elles auraient produit une augmentation de 2,100,000,000. Paris, le 12 thermidor an 11 (31 juillet 1803). 193 Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III [Footnote 58: Le Times annonçait des souscriptions de toutes parts pour la guerre.] [59] Message, en vérité, de nature à exciter une grande curiosité! et que nous ne pouvons nous empêcher de recommander à la méditation de tous les souverains du continent. Après la paix d'Amiens, lorsque le prince d'Orange se trouvait dans une situation tout-à-fait pénible, Le ministère lui refusa tout ce que ce prince était en droit de lui demander. Pendant les deux années de paix qui suivirent, on lui répondit sans cesse qu'on ne pouvait ni devait rien lui donner. La guerre se déclare, et un message sollicite en sa faveur la générosité nationale. Espérons que bientôt un autre message invitera la chambre à payer les dettes de la nation à l'égard du roi de l'île de Sardaigne, en s'acquittant avec ce prince des subsides qui lui sont encore dus. [Footnote 59: Autre message du roi d'Angleterre où Georges cherchait à apitoyer la nation sur le sort de la maison d'Orange.] [60]Ces prisonniers dont on a tant parlé sont une jeune demoiselle de quatorze ans et un enfant de douze ans, partis de la Martinique, où ils sont nés, pour venir achever leur éducation en France. Tels sont les personnages dangereux qu'il faut soigneusement garder, et que S. M. britannique confie à la fidélité du capitaine Thesiger. On leur permet de se promener dans un bourg et de se procurer eux-mêmes ce qui leur est nécessaire. Comparez cette manière de traiter deux enfans à l'entière liberté dont jouissent à Paris et dans les villes de la France les prisonniers de guerre anglais. Avec son système de finance qui se détériore; avec le rang élevé dont elle tombe, la nation anglaise perd encore les qualités sociales qui l'avaient long-temps distinguée. [Footnote 60: Cette note s'explique sans commentaires.] Paris, le 30 thermidor an 11 (18 août 1803). Aux citoyens landamman et membres de la diète générale de la Suisse. Citoyens landamman et membres de la diète générale de la Suisse, vous me rappelez l'un des plus heureux momens de ma vie, lorsque vous m'écrivez que l'acte de médiation vous a épargné la guerre civile. C'est dans cette vue que j'avais déféré au voeu de la Suisse entière, et que j'étais intervenu dans ses dissensions. L'expérience a servi de guide pour la base de vos institutions actuelles; elle peut en servir pour la continuation des rapports qui subsistèrent constamment entre la France et votre pays. Ces rapports sont fondés sur des senti mens d'affection et d'estime, dont j'aimerai toujours à donner des témoignages à votre nation. BONAPARTE. Paris, le 30 thermidor an 11 (18 avril 1803). Aux citoyens membres du grand-conseil du canton de Vaud. Citoyens membres du grand-conseil du canton de Vaud, j'ai lu avec sensibilité le décret du 14 avril, par lequel vous m'exprimez votre reconnaissance. Lorsque j'ai accepté d'être votre médiateur, mon but a été de rapprocher les esprits, et de prévenir le retour des anciennes divisions. Je vois avec satisfaction que ce but est rempli. Paris, le 30 thermidor an 11 (18 août 1803). 194
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« [Footnote 58: Le Times annonçait des souscriptions de toutes parts pour la guerre.] [59] Message, en vérité, de nature à exciter une grande curiosité! et que nous ne pouvons nous empêcher de recommander à la méditation de tous les souverains du continent.

Après la paix d'Amiens, lorsque le prince d'Orange se trouvait dans une situation tout-à-fait pénible, Le ministère lui refusa tout ce que ce prince était en droit de lui demander.

Pendant les deux années de paix qui suivirent, on lui répondit sans cesse qu'on ne pouvait ni devait rien lui donner.

La guerre se déclare, et un message sollicite en sa faveur la générosité nationale.

Espérons que bientôt un autre message invitera la chambre à payer les dettes de la nation à l'égard du roi de l'île de Sardaigne, en s'acquittant avec ce prince des subsides qui lui sont encore dus. [Footnote 59: Autre message du roi d'Angleterre où Georges cherchait à apitoyer la nation sur le sort de la maison d'Orange.] [60]Ces prisonniers dont on a tant parlé sont une jeune demoiselle de quatorze ans et un enfant de douze ans, partis de la Martinique, où ils sont nés, pour venir achever leur éducation en France.

Tels sont les personnages dangereux qu'il faut soigneusement garder, et que S.

M.

britannique confie à la fidélité du capitaine Thesiger. On leur permet de se promener dans un bourg et de se procurer eux-mêmes ce qui leur est nécessaire. Comparez cette manière de traiter deux enfans à l'entière liberté dont jouissent à Paris et dans les villes de la France les prisonniers de guerre anglais.

Avec son système de finance qui se détériore; avec le rang élevé dont elle tombe, la nation anglaise perd encore les qualités sociales qui l'avaient long-temps distinguée. [Footnote 60: Cette note s'explique sans commentaires.] Paris, le 30 thermidor an 11 (18 août 1803). Aux citoyens landamman et membres de la diète générale de la Suisse. Citoyens landamman et membres de la diète générale de la Suisse, vous me rappelez l'un des plus heureux momens de ma vie, lorsque vous m'écrivez que l'acte de médiation vous a épargné la guerre civile. C'est dans cette vue que j'avais déféré au voeu de la Suisse entière, et que j'étais intervenu dans ses dissensions. L'expérience a servi de guide pour la base de vos institutions actuelles; elle peut en servir pour la continuation des rapports qui subsistèrent constamment entre la France et votre pays. Ces rapports sont fondés sur des senti mens d'affection et d'estime, dont j'aimerai toujours à donner des témoignages à votre nation. BONAPARTE. Paris, le 30 thermidor an 11 (18 avril 1803). Aux citoyens membres du grand-conseil du canton de Vaud. Citoyens membres du grand-conseil du canton de Vaud, j'ai lu avec sensibilité le décret du 14 avril, par lequel vous m'exprimez votre reconnaissance. Lorsque j'ai accepté d'être votre médiateur, mon but a été de rapprocher les esprits, et de prévenir le retour des anciennes divisions.

Je vois avec satisfaction que ce but est rempli.

Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III Paris, le 30 thermidor an 11 (18 août 1803).

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