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Paris 1889, l'exposition du centenaire

Publié le 14/04/2013

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Le 29 avril 1886, Georges Berger, commissaire général de la Société centrale des architectes, prononce le discours préparatoire à l’Exposition universelle de Paris en 1889. Son enthousiasme l’incite à croire que la célébration du centenaire de la Révolution marquera un retour triomphal des idéaux des premières années se développant dans un cadre institutionnel nouveau, celui de la République. Un vœu en grande partie comblé à l’heure où le régime républicain est consolidé, même si l'expérience française est boudée par les monarchies européennes, dont beaucoup ont décliné l'invitation célébrant cet événement.

Discours préparatoire à l'Exposition universelle de 1889

 

Tout le monde semble d’accord, les pouvoirs publics les premiers, pour admettre que l’Exposition de 1889 aura pour principal caractère politique celui qu’elle tiendra de l’état républicain actuel de notre pays. On méconnaîtrait étrangement la grandeur des événements de 1789, en tolérant que l’esprit de parti vint apporter des restrictions mesquines à la célébration libérale et noble de l’anniversaire centenaire de ces événements d’où est sortie la régénération progressive de tous les états sociaux. Au-dessus des divisions, des disputes, des passions politiques, plane, bien haut et avec un superbe dédain, l’image d’une civilisation nouvelle basée sur l’immortel principe des droits de l’homme, c’est-à-dire de la liberté et de la responsabilité individuelles. Les nations étrangères semblent, prétend-on, peu disposées à répondre à l’invitation que notre gouvernement se prépare à leur adresser ? Je ne le crois pas ; elles viendront parce que la France est la France, parce que la sympathie vaincra chez elles le préjugé, parce que nous les convierons sans arrière-pensée à célébrer avec nous une nouvelle fête pacifique et fraternelle du travail universel, parce que leur intérêt commercial solidarisé avec le nôtre leur conseillera aussi de ne pas s’abstenir. […] En 1889, nous montrerons à nos fils ce que leurs pères ont fait en un siècle, par le progrès de l’instruction, l’amour du travail et le respect de la liberté ; nous leur ferons voir de haut la pente abrupte qui a été escaladée depuis les ténèbres du passé, et s’il leur faut un jour redescendre vers quelque vallée d’erreur et de misère, ils se souviendront, feront se souvenir leurs enfants, et les générations futures ne seront que plus acharnées à gravir plus haut encore que nous n’avions gravi, car la loi du progrès est immortelle comme le progrès lui-même est l’infini. […]

 

 

Source : Berger (Georges), « les Expositions universelles et internationales «, conférence préparatoire à l’Exposition universelle de 1889, 29 avril 1886.

 

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