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Paul CLAUDEL. Cinq grandes odes (extrait)

Publié le 22/03/2011

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claudel

   Ainsi subitement du milieu de la nuit que mon poème de tous côtés frappe comme l'éclat la foudre trifourchue ! Et nul ne peut prévoir où soudain elle fera fumer le soleil, Chêne, ou mât de navire, ou l'humble cheminée, liquéfiant le pot comme un astre !    O mon âme impatiente ! nous n'établirons aucun chantier ! nous ne pousserons, nous ne roulerons aucune trirème    Jusqu'à une grande Méditerranée de vers horizontaux,......    Rien de tout cela ! toute route à suivre nous ennuie ! toute échelle à escalader !    O mon âme ! le poème n'est point fait de ces lettres que je plante comme des clous, mais du blanc qui reste sur le papier.    O mon âme ! il ne faut concerter aucun plan ! ô mon âme sauvage, il faut nous tenir libres et prêts,    Comme les immenses bandes fragiles d'hirondelles quand sans voix retentit l'appel automnal !    O mon âme impatiente, pareille à l'aigle sans art ! comment ferions-nous pour ajuster aucun vers? à l'aigle qui ne sait pas faire son nid même ?    Que mon vers ne soit rien d'esclave ! mais tel que l'aigle marin qui s'est jeté sur un grand poisson.    Et l'on ne voit rien qu'un éclatant tourbillon d'ailes et l'éclaboussement de l'écume !    Dans un commentaire composé, mettez en valeur les idées, les images et l'art avec lesquels Claudel exprime sa conception de la poésie.

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