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Peter Baumann, Helmut Uhlig, Pas de place pour les hommes sauvages.

Publié le 27/04/2011

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 Sauvez les derniers peuples primitifs. La jeune science de l'être vivant et de ses relations avec l'environnement, l'écologie, nous contraint à comprendre en profondeur les animaux sauvages que nous voulons préserver pour les générations futures. (...) Les peuples primitifs ne bénéficient même pas d'une aide de ce genre. Où l'on voit, une fois de plus, combien l'homme s'intéresse peu à l'homme. Plus d'une fois, les questions que l'on pose au sujet des indigènes reçoivent cette réponse : « Us sont paresseux, on ne peut rien en tirer. « Des aventuriers blancs, que leurs délits criminels avaient amenés à s'enfouir en Nouvelle-Guinée, nous ont dit : « Les Papous ne sont pas des hommes, ce sont des bêtes. « Quand l'opinion est plus modérée, voire amicale envers les indigènes, on rencontre presque partout la conviction que le seul moyen de venir en aide à ces hommes, c'est de les intégrer à la civilisation, de les faire profiter des bénédictions de la société de consommation. Entre-temps, les recherches ethnologiques et les expériences des aides au développement ont montré que cette voie, quand elle est praticable, aura une longueur considérable, et que la plupart des populations concernées courent de grands dangers à sauter ainsi les échelons du développement. Cela signifie que nous, les Blancs, nous avons abordé le problème des peuples primitifs et de leur intégration dans la société moderne comme s'il s'agissait d'êtres humains qui ne souhaiteraient rien de mieux que de devenir nos semblables le plus rapidement possible. C'est précisément cette conception, nous le voyons aujourd'hui, qui nous éloigne de la réalité. Mais comment sortir de ce dilemme? Simplement en étudiant à fond le biotope des derniers peuples primitifs — leur espace de vie particulier (1) — et en le renforçant là où notre influence lui a déjà fait perdre son équilibre. Il faut élaborer une sorte d'écologie des peuples primitifs, qui contribuera au maintien des formes de vies originelles. Elle devra considérer, par exemple, que les « sauvages « de l'Europe du Nord ont attendu mille ans avant de passer de la chasse au renne (comparable à la culture des chasseurs de caribou qui était celle des Athapascan au Canada) à une civilisation industrielle, en passant par une civilisation agricole. Il faut, au cours de cette longue marche, accorder une aide prudente à l'ensemble d'une peuplade et non à des individus isolés. « Il vaut mieux, dit un proverbe sioux, faire avancer cent Indiens d'un pas qu'un seul Indien de cent pas. « Bien entendu, on peut inverser entièrement les points de vue et demander : le chemin que nous avons pris, qui mène à la civilisation, vaut-il seulement tant d'efforts? Ne surestimons-nous pas d'une manière dangereuse notre niveau de vie quand nous prétendons faire de tous les hommes des membres de cette société de rendement et de consommation? Ce n'est plus un mystère que l'humanité, en route vers la civilisation, a comprimé, oublié, perdu bien des éléments de son être. Les psychanalystes savent parler de ces pertes et de leurs conséquences. Nous avons dû payer notre richesse matérielle par un appauvrissement en d'autres domaines, même si de nombreux hommes aujourd'hui encore n'ont ont pas conscience. Il faut enfin se décider à prendre au sérieux les expériences et les réalisations d'une autre conscience que la nôtre, telles qu'elles s'expriment dans l'espace religieux de nombreux peuples primitifs. Il faut non seulement procéder à leur classification ethnographique, mais examiner le sens qu'elles peuvent contenir pour tous les hommes. Peter Baumann, Helmut Uhlig, Pas de place pour les hommes sauvages. Vous ferez à votre choix, soit un résumé de ce texte, soit une analyse. Vous choisirez ensuite dans le texte un problème qui offre une réelle consistance et qui vous aura intéressé(e). Vous en préciserez les données et vous présenterez votre avis personnel sous la forme d'une argumentation ordonnée, menant à une conclusion précise.

(1) Cette expression explique le terme « biotope «.

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