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Pottier, l'Internationale

Publié le 14/04/2013

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Écrite par Eugène Pottier en juin 1871 — au lendemain de l’écrasement de la Commune de Paris par les Versaillais —, mise en musique par Pierre Degeyter en 1888, l’Internationale commence à se diffuser dans les milieux ouvriers du nord de la France. Chantée au quatorzième congrès du Parti ouvrier français (POF), réuni à Lille en 1896, elle devient l’hymne du mouvement ouvrier (1899) avant d’être adoptée par l’ensemble des délégués du Congrès socialiste de Paris, en 1900. Traduite en russe en 1902, puis dans toutes les langues à partir de 1910 (Congrès de la IIe Internationale à Copenhague), elle devient l’hymne des partis socialistes et communistes du monde entier. L’Union soviétique en a fait son hymne officiel de sa création à 1941.

L’Internationale

 

Debout ! les damnés de la terre ! Debout ! les forçats de la faim ! La raison tonne en son cratère, C’est l'éruption de la fin. Du passé faisons table rase. Foule esclave, debout ! debout ! Le monde va changer de base : Nous ne sommes rien, soyons tout ! Refrain : C'est la lutte finale Groupons-nous, et demain, L'lnternationale Sera le genre humain (bis) Il n'est pas de sauveurs suprêmes : Ni Dieu, ni César, ni tribun, Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes ! Décrétons le salut commun ! Pour que le voleur rende gorge, Pour tirer l'esprit du cachot, Soufflons nous-mêmes notre forge, Battons le fer quand il est chaud ! L'État opprime et la loi triche ; L'impôt saigne le malheureux ; Nul devoir ne s'impose au riche ; Le droit du pauvre est un mot creux. C'est assez languir en tutelle, L'Égalité veut d'autres lois ; « Pas de droits sans devoirs, dit-elle, Égaux, pas de devoirs sans droits ! « Hideux dans leur apothéose, Les rois de la mine et du rail Ont-ils jamais fait autre chose Que dévaliser le travail ? Dans les coffres-forts de la bande, Ce qu'il a créé s'est fondu, En décrétant qu'on le lui rende, Le peuple ne veut que son dû. Les rois nous soûlaient de fumées, Paix entre nous, guerre aux tyrans ! Appliquons la grève aux armées, Crosse en l'air et rompons les rangs ! S'ils s'obstinent, ces cannibales, À faire de nous des héros, lls sauront bientôt que nos balles Sont pour nos propres généraux ! Ouvriers, paysans, nous sommes Le grand parti des travailleurs ; La terre n'appartient rien qu'aux hommes, L'oisif ira loger ailleurs. Combien de nos chairs se repaissent ! Mais si les corbeaux, les vautours, Un de ces matins, disparaissent, Le soleil brillera toujours !

 

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