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Promenades et Intérieurs. Promenades et Intérieurs

Publié le 20/06/2011

Extrait du document

Dans les trois dizains qui suivent, Coppée analyse ses impressions de flâneur parisien. Il arrive à dégager la poésie cachée dans les choses les plus humbles et en apparence les plus prosaïques.

I

Prisonnier d'un bureau, je connais le plaisir De goûter, tous les soirs, un moment de loisir. Je rentre lentement chez moi, je me délasse Aux cris des écoliers qui sortent de la classe; Je traverse un jardin, où j'écoute, en marchant, Les adieux que les nids font au soleil couchant, Bruit pareil à celui d'une immense friture. Content comme un enfant qu'on promène en voiture, Je regarde, j'admire, et sens avec bonheur Que j'ai toujours la foi naïve du flâneur.

II

C'est vrai, j'aime Paris d'une amitié malsaine; J'ai partout le regret des vieux bords de la Seine. Devant la vaste mer, devant les pics neigeux, Je rêve d'un faubourg plein d'enfance et de jeux, D'un coteau tout pelé d'où ma muse s'applique A noter les tons fins d'un ciel mélancolique, D'un bout de Bièvre, avec quelques champs oublies, Où l'on tend une corde aux troncs des peupliers Pour y faire sécher la toile et la flanelle, Ou d'un coin pour pêcher dans l'île de Grenelle.

III

Champêtres et lointains quartiers, je vous préfère Sans doute par les nuits d'été, quand l'atmosphère S'emplit de l'odeur forte et tiède des jardins; Mais j'aime aussi vos bals en plein vent, d'où, soudain, S'échappent des éclats de rire à pleine bouche, Les polkas, le hoquet des cruchons qu'on débouche, Les gros verres trinquant sur les tables de bois, Et, parmi le chaos des rires et des voix Et du vent fugitif dans les ramures noires, Le grincement rythmé des lourdes balançoires.

(Promenades et Intérieurs, A. Lemerre, éditeur.)

QUESTIONS D'EXAMEN

I. — L'ensemble. — Une pièce d'un caractère familier, dans laquelle le poète exprime le plaisir qu'il éprouve à flâner dans certains quartiers de Paris et dans la banlieue. — Par quoi est constitué le fond même de cette poésie? (F. Coppée représente les vers de Promenades et Intérieurs comme les « graves historiens de ce que la plupart appelleraient des riens « ...); Des sujets de ce genre sont-ils d'ordinaire traités en poésie? Bien que P. Coppée appartînt à l'École parnassienne, ne trouve-t-on pas dans cette poésie l'expression de sentiments personnels? (Fournir quelques exemples à l'appui). II. — L'analyse de la poésie. — Les différentes parties du morceau ne sont-elles pas tout indiquées? Donnez un titre à chaque dizain : a) Tous les soirs, je rentre chez moi en flâneur; - b) ...; Quel trajet parcourt-il chaque soir ? Sur quoi se porte son attention? Justifiez l'emploi du mot flâneur, dans le 1er dizain; Pourquoi F. Coppée aime-t-il tant Paris ? (Il est né à Paris. « Je suis, a-t-il dit, dans les Intimités, un pâle enfant du vieux Paris «...); Quelles images évoque-t-il quand il est loin de Paris ? A quelle époque de l'année aime-t-il surtout, quand il est à Paris, les « lointains quartiers « de la banlieue? Quelles distractions champêtres sont l'objet de ses préférences? Noter les sensations de l'odorat, de la vue et de l'ouïe.

III. — Le style ; — les expressions. — Montrez la simplicité du style, dans cette poésie, — le prosaïsme de l'expression, approprié au réalisme des détails, — le pittoresque, — (dans le 3e dizain) ; Expliquez les expressions suivantes : prisonnier d'un bureau, — bruit pareil à celui d'une immense friture, — d'une amitié malsaine.

IV. — La grammaire.— Indiquez l'étymologie du mot bureau, — du mot faubourg; Trouvez sept mots de la même famille que ramures; Indiquez les compléments de préfère (1er vers du 3e dizain); nature de chacun d'eux.

Rédaction. — Décrivez quelques distractions populaires du dimanche, à la campagne ou dans une banlieue de grande ville. Faites connaître vos impressions.   

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