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Quel est l'âge de l'homme ?

Publié le 07/12/2011

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Les premiers jours du mois de juin ont rassemblé à Paris, dans un colloque consacré à l'évolution des vertébrés, un certain nombre de spécialistes réunis par le C.N.R.S. L'origine de l'espèce humaine était en cause et c'est, comme on sait, un domaine où les découvertes se succèdent et où les hypothèses se multiplient. On a parlé, pour les ancêtres de l'homme, d'un âge de trois millions d'années. Sur quoi peut-on fonder une telle ancienneté ? Non point sur des restes d'individus, évidemment, mais sur des outils qu'on commence à retrouver dansdes couches profondes, en particulier dans la vallée ethiopienne de l'Omo qui a fourni jusqu'à présent la plus grande quantité d'hominiens. En 1970, le préhistorien Chavaillon exhumait un outil taillé qu'il datait de 2 700 000 ans, ce qui parut assez incroyable à l'époque, malgré l'extraordinaire précision de datation que permettent les couches de l'Omo. La présence de ces outils à ces niveaux prouve que, à une distance aussi grande de nous dans le temps, des êtres qui n'étaient peut-être même pas encore des hominidés, étaient capables de dépasser les fatalités de la nature en se dotant de moyens d'actions destinés à accroître leur force.

« porteur d'une culture.

Sentiment unique, com­ parable peut-être à celui qu'éprouve le sculp­ teur pour l'argile qu'il travaille ».

Ce travail de l'archéologue apparaît ici dans toute sa trou­ blante et subtile intelligence.

Déterrant un jour une de ces huttes souterraines comme on les a toujours construites dans le Grand Nord, Giddings retrouva le squelette d'une femme et de ses enfants qui, voulant sans doute fuir l'incendie dévastant leur pauvre domaine, mou-.

rurent en essayant de creuser un trou dans la cloison glacée.

II y a de cela plus de devx mille ans.

Un village et son terroir Continuant, comme c'est son rôle, l'investiga­ tion du domaine traditionnel français, le Musée des Arts et traditions populaires présente une exposition consacrée à un village du Châtillon.

nais : Minot (arrondissement de Montbart, en Côte-d'Or) et sur les cent dernières années de sa vie.

Cette exposition vient au terme d'une étude ethnologique poursuivie dans le cadre du Laboratoire d'Anthropologie sociale du Col­ lège de France et de l'Ecole pratique des Hautes Etudes.

Le but initial des organisateurs de cette manifestation où ont été rassemblées plus de cent-cinquante photos anciennes et récentes a été d'offrir aux habitants de Minot une image d'eux-mêmes dans leur espace, leurs travaux et leurs fêtes, mais aussi de fixer, en regard de l'évolution rapide des genres de vie, les éta­ pes de leur histoire.

Les fontaines de pierre, les toitures de lave, les murs, les porches et les portes, témoins du lent et beau travail des arti­ sans de la pierre et du bois, disparaissent peu à peu, tout comme les ruelles et les vieux quartiers autour desquels s'ordonnait la vie du village.

La rupture de l'assolement triennal séculaire a changé le découpage de l'espace et le rythme du temps.

Le paysage évolue : dans la forêt, le pin noir tend à remplacer le hêtre et le chêne; les nouveaux défrichements, l'ara­ sement des haies et des murets détruisent peu à peu les repères du finage et menacent les lieux coutumiers de cueillette.

L'exposition, en montrant la beauté des visages et des ges­ tes d'autrefois, en rappelant les rassemblements de groupes au sein de la fête ou lors des grands travaux sur le finage ou dans la forêt, souligne admirablement la perennité de la communauté villageoise.

Ainsi sont évoqués l'espace de la• communauté où droits et usages sont inscrits dans la configuration du terroir, partagé entre le finage qui entoure le village cultivé, appro­ prié, aux champs ouverts et la forêt communale.

Les habitants : quelques notables locaux qui possédaient la plus grande partie des terres et détenaient le pouvoir politique, les gens du finage (agriculteurs, artisans, petits propriétai­ res), qui tous avaient accès directement à la terre, les gens du bois (bûcherons, maçons, charbonniers) qui, sur les marches du terroir, travaillaient le bois et la pierre ou, au village, « faisaient de la bricole » (manouvriers, jour­ naliers, bricoliers).

Dernière évocation : le temps de la communauté avec les événements et les fêtes qui le rythment et qui rassem­ blent au village familles et classes d'âge, gens du finage et gens du bois.

On n'avait pas encore su saisir avec autant de vérité et d'émotion, avec aussi autant d'esprit scientifique ce que fut, jusqu'au début de ce siècle, la vie d'un village français et de son peuple.

Les ombres d'un univers disparu Du Gargantua rabelaisien à la Vouivre de Marcel Aymé, nous sommes depuis longtemps habitués à ces personnages fantastiques qui, sous une forme ou une autre, alimentent de siècle en siècle la littérature et accompagnent nos rêves comme des créatures bien connues en chair et en os.

Ces êtres fabuleux, d'autres avec eux, les fées, par exemple, ou les dracs, qui hantent les bois, les ravines ou les gorges profondes, occupent tout le territoire géogra­ phique de la France.

Henri DoNTENVILLE en a fait le recensement dans son dernier ouvra­ ge : Histoire et géographie mythiques de la France (Editions Maisonneuve et Larose, 380 pa­ ges, 45 F), véritable somme du légendaire gau­ lois qui nous fait pénétrer à travers l'ono­ mastique et le folklore dans ce qu'on pourrait appeler le subconscient du pays tant, sans y prêter toujours garde, nous sommes nourris de cette immense mythologie qui ne se reflète pas seulement dans les contes de bonnes fem­ mes mais trouve aussi à se répercuter dans nos gestes quotidiens.

II serait trop long de reprendre ici l'étonnant répertoire rassemblé par Henri Dontenville, mais on peut noter au passage la perpétuation d'antiques cultes, comme celui de l'Apollon celte, Belenos, dans des lieux - ou même des noms de personnes - comme Belin, Beaune, Saint-Bonnet, Saint-Blin, Balayn en Ardèche ou même La Baleine, dans la Manche.

La fée Mélusine, de son côté, fée lavandière qui fut surnommée la Hargneuse, se rencontre dans un grand nombre de régions en France, des pays du centre aux Alpes.

Asso­ ciée aux Lusignans qui la mirent dans leurs armes, elle est surtout en relation avec la ra­ cine qui signifie la lumière et, plus encore, elle est liée à toute une somme de croyances relatives aux sirènes, aux oiseaux nocturnes et aux monstres femelles.

Mi-femme, mi-ser­ pent, elle a laissé son nom inscrit sur une foule de rochers, de lieux-dits, de bois, de fontaines, de sources et de rivières.

Elle appartient au plus vieux folklore français, et aussi bien au plus vieux folklore européen; c'est-à-dire qu'elle est comme le double occidental des monstres divins qui hantent la vieille mythologie pré­ hellénique et qu'on retrouve dans la tradition crétoise comme dans l'Odyssée et sur les fron­ tons des premiers temples grecs.

Il y a là le souvenir de lointaines religions, définitivement rejetées par les Romains avant de l'être par le christianisme mais qui, ayant la vie dure, sont toujours vivantes pour qui sait lire le pay­ sage français.

Par elles, sans doute touchons­ nous aux racines mêmes de la France et à sa préhistoire dont la peinture, justement, repré­ sente déjà cette étrange faune qui, jusqu'à nous, peuplera les livres d'enfants.. »

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