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Salluste, Guerre de Jugurtha (extrait)

Publié le 13/04/2013

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Ancien gouverneur de la Numidie, Salluste utilise son expérience de la région et les témoignages des contemporains pour écrire, au milieu du Ier siècle av. J.-C., Guerre de Jugurtha. Sur fond du conflit avec la Numidie (111-105 av. J.-C.), l’auteur peint la situation politique romaine, empreinte de corruption. Issu d’une famille plébéienne et entré dans la carrière des honneurs en tant qu’homme nouveau — comme Marius —, Salluste ne masque pas ses opinions hostiles à la noblesse : tout en gardant ses distances avec trop de démagogie, il oppose à cette classe aristocratique le corps des plébéiens, lequel sait choisir celui qui la servira au mieux.

Guerre de Jugurtha de Salluste ou l’ascension politique de Marius

 

Marius a posé sa candidature au consulat malgré l’avis de son chef Metellus, commandant l’armée contre Jugurtha.

 

 

À Rome, les plébéiens ayant pris connaissance des lettres envoyées au sujet de Metellus et de Marius, avaient accueilli d’un esprit favorable ce qu’elles disaient des deux hommes. Pour le général, sa noblesse, auparavant titre d’honneur, était un motif de haine ; pour l’autre, l’humilité de sa naissance augmentait sa faveur. Du reste, pour l’un et l’autre, c’était l’esprit de parti plus que leurs qualités ou leurs défauts qui conduisait l’opinion. En outre, des magistrats séditieux excitaient la foule : dans toutes les assemblées ils accusaient Metellus de crime capital, ils célébraient avec outrance les mérites de Marius. La plèbe fut enfin à ce point échauffée que tous les ouvriers et tous les paysans, qui n’avaient pour tout bien et tout crédit que leurs bras, abandonnaient leurs travaux, se rassemblaient autour de Marius et plaçaient leurs besoins après son honneur. La noblesse ainsi ébranlée, le consulat revint, après de longues années, à un homme nouveau. Puis le peuple, à qui un tribun de la plèbe, Titus Manlius, demandait qui il voulait voir conduire la guerre contre Jugurtha, désigna Marius à une énorme majorité.

 

 

Source : Rougé (Jean), les Institutions romaines, Paris, Armand Colin, coll. « U 2 «, 1969.

 

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