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Télédétection et connaissance de la Terre

Publié le 16/12/2011

Extrait du document

 

La possibilité de s'élever au-dessus du sol a

donné naissance à une nouvelle manière d'appréhender

et de connaître notre globe. Depuis de nombreuses

années, la photo aérienne s'est ainsi largement

développée pour de nombreux usages, allant

de la cartographie à la géologie. Mais depuis le

début des annees 70, cet ensemble de techniques

que l'on appelle la Télédétection a pris une nouvelle

dimension grâce à l'amélioration considérable

des moyens spatiaux : lanceurs plus puissants permettant

des satellites plus lourds, donc mieux équipés

en matériels divers, orbites mieux contrôlées et

parfaitement stables, matériels embarqués beaucoup

plus précis et sensibles.

Ainsi apparaît maintenant comme possible, et

déjà en partie opérationnelle, l'utilisation de ces

nouveaux moyens pour un sondage permanent et à

grande échelle du visage de notre planète.

« visualiser en « fausses couleurs » les images digita­ lisées en faisant correspondre chaque couleur (dans un spectre de par exemple 64 couleurs) à un niveau d'intensité de l'image prise par le capteur dans une longueur d'onde donnée.

Un manipulateur habile et entraîné peut ainsi, en choississant bien ces corres­ pondances (par tâtonnements successifs) faire apparaître des structures et des caractéristiques de l'image qui seraient sinon très difficiles de détecter.

Par ailleurs, un ordinateur couplé avec écrans de télévision peut effectuer un certain nombre de cal­ culs statistiques sur l'image et séparer, dans une certaine mesure, les différentes zones du terrain en les classifiant par exemple en forêts, prés, zones marécageuses, terrains labourés, etc.

Chaque fois que les caractéristiques «spectrales» (c'est-à-dire l'intensité de la lumière réfléchie dans la zone de longueur d'onde de chaque canal) sont suffisam­ ment homogènes et différentes d'un type de terrain ou d'objet à un autre, on peut ainsi faire faire le tri automatiquement par l'ordinateur.

Des applications multiples Bien qu'elles n'en soient pour le moment qu'au stade expérimental, les possibilités offertes par ces nouvelles techniques de télédétection sont innom­ brables et sans doute loin d'être toutes envisagées.

Comme dans de nombreux domaines de techno­ logie « de pointe », les premiers demandeurs -et les bénéficiaires des moyens les plus évolués -ont été les militaires pour qui les satellites, à la suite des avions à très haute altitude, constituent des espions remarquables.

On peut affirmer, sans risque de se tromper, que toutes les nations qui se sont assuré la maîtrise technologique de l'espace (U.S.A., U.R.S.S., pays européens, et maintenant la Chine) l'ont fait avec de semblables applications militaires pour objectif.

On se souvient d'ailleurs de la détec­ tion par les américains des installations de fusées russes sur le sol de Cuba.

De ce point de vue, on peut dire que les applications civiles n'en consti­ tuent là aussi, qu'une « retombée ».

Parmi les multiples applications civiles actuelle­ ment en développement, citons : - en cartographie, l'établissement de càrtes dites « thématiques » permettant de dresser automati­ quement le plan de régions entières en ce qui con­ cerne l'occupation et la nature des sols : urbanisé, cultivé, forestier, désertique, etc, avec éventuelle­ ment le détail du type de culture ou de végétation.

Les géographes et géomètres seront ainsi de gros utilisateurs de télédétection : - en géologie, la recherche de « structures » jusque-là passées plus ou moins -inaperçues, parce qu'à des échelles trop grandes pour être percepti­ bles vues d'avion (et a fortiori au niveau du sol).

L'étude et la prévision des seismes, aujourd'hui très à la mode pourrait y trouver un complément fort utile de ses techniques purement terrestres : - en minéralogie, la recherche de ressources nouvelles, gisements miniers ou pétroliers, pouvant se faire grâce à l'étude de caractéristiques géologi­ ques, très particulières, qui leur sont généralement associées (faibles, structures circulaires, affieure­ ments, etc).

Des gisements (en particulier de cuivre) ont ainsi été découverts au Pakistan.

On peut ainsi espérer « reconnaître » les divers types de roches à partir de leurs caractéristiques spectrales ; - en hydrologie, les applications sont nombreu­ ses : étude des cours d'eau, prévision des crues, niveau des lacs, degré d'humidité des sols, recherche de nappes souterraines : une véritable «gestion en temps réel» de l'eau douce pourrait ainsi être mise sur pied.

Ajoutons que la télédétec­ tion permet assez facilement d'étudier le degré de pollution des eaux et leur évolution dans le temps et l'espace ; - en océanographie, des essais ont été faits de cartographie des fonds marins au large des Baha­ mas, en liaison avec des bateaux dont la Cqlypso du commandant Cousteau.

La télédétection permet également d'étudier la turbidité des eaux, la diffu­ sion des eaux des fleuves dans l'océan, la pénétra­ tion des marées dans les fleuves, les frontières entre les courants marins, l'action des vents sur la surfa­ ce de l'eau, la cartographie des glaciers, etc.

La mesure de la température des eaux et la détection du plancton pourront également présenter un inté­ rêt considérable pour la pêche ; - enfin, en agriculture et sylviculture, de gros efforts ont été faits et on attend beaucoup de la télé­ détection pour l'étude des ressources dans ce domaine.

Les expériences américaines semblent permettre la prévision de récoltes, pour certaines cultures (par exemple les céréales) avec un très faible taux d'erreur (de l'ordre de quelques %) plu­ sieurs mois avant la moisson.

Le Kenya utilise la télédétection pour la gestion de ses pâturages.

L'état des forêts- en particulier la détection· de zones malades et la surveillance des risques d'in­ cendie- a également fait l'objet de plusieurs expé­ riences.

Mais avant de pouvoir sortir du stade expérimental et des succès isolés, les techniques de dépouillement automatique des images devront devenir beaucoup plus précises et fiables.

L'intérêt des satellites rési­ de dans leurs observations permanentes et répétées, aussi impossibles à traiter « à la main » que les cli­ chés de chambres à bulle dont le nombre astrono­ mique à chaque expérience à obligé à recourir à l'ordinateur.

Or, cette analyse automatique des images est en fait très délicate : elle fait appel aux théories les plus avancées de l'informatique, celles de l'« intelligence artificielle», et pour le moment, il est encore nécessaire de constituer un véritable catalogue des caractéristiques spectrales des diver­ ses natures du sol, de végétations, de roches, etc ...

Catalogue d'autant plus difficile à constituer que les caractéristiques varient souvent avec la locali­ sation, la saison, l'état de l'atmosphère ...

et nécessi­ tent le recours presque systématique à la « vérité terrain », donc une exploration longue, coûteuse et parfois délicate sur le terrain.. »

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