Une machine ne pense point, il n'y a ni mouvement
Publié le 03/11/2013
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Une machine ne pense point, il n'y a ni mouvement ni figure qui produise la réflexion : quelque chose en toi cherche à briser les liens qui le compriment ; l'espace n'est pas ta mesure, l'univers entier n'est pas assez grand pour toi : tes sentiments, tes désirs, ton inquiétude, ton orgueil même, ont un autre principe que ce corps étroit dans lequel tu te sens enchaîné. Nul être matériel n'est actif par lui-même, et moi je le suis. On a beau me disputer cela, je le sens, et ce sentiment qui me parle est plus fort que la raison qui le combat. J'ai un corps sur lequel les autres agissent et qui agit sur eux ; cette action réciproque n'est pas douteuse ; mais ma volonté est indépendante de mes sens ; je consens ou je résiste, je succombe ou je suis vainqueur, et je sens parfaitement en moi-même quand je fais ce que j'ai voulu faire, ou quand je ne fais que céder à mes passions. J'ai toujours la puissance de vouloir, non la force d'exécuter. ROUSSEAU, Émile
Liens utiles
- Paul Valéry écrit dans le Préambule pour le Catalogue
- Couramment on vient consulter sur un point difficile des hommes incompétents, parce qu'ils sont arrivés à la notoriété en de tout autres matières. Bergson, La pensée et le mouvement, page 86. Commentez cette citation.
- Marx • "Dans la manufacture et le métier, l'ouvrier se sert de son outil ; dans la fabrique il sert la machine. Là le mouvement de l'instrument de travail part de lui ; ici il ne fait que le suivre. Dans la manufacture les ouvriers forment autant de membres d'un mécanisme vivant. Dans la fabrique ils sont incorporés à un mécanisme mort qui existe indépendamment d'eux." > Karl Marx, Le Capital (1867), Livre I, IVe section, chapitre XV, IV (La fabrique). Commentez cette citation.
- Le principe fondamental de toute morale […] est que l'homme est un être naturellement bon, aimant la justice et l'ordre ; qu'il n'y a point de perversité originelle dans le coeur humain, et que les premiers mouvement de la nature sont toujours droits […]. Dans cet état [de nature] l'homme ne connaît que lui ; il ne voit opposé ni conforme à celui de personne ; il ne hait ni n'aime rien ; borné au seul instinct physique, [l'homme] est nul, il est bête : c'est ce que j'ai fait voir dans
- « L'existence, au sens moderne, c'est le mouvement par lequel l'homme est au monde, s'engage dans une situation physique et sociale qui devient son point de vue sur le monde. » Merleau-Ponty, Sens et Non-sens, 1948. Commentez cette citation.