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Victor HUGO (1802-1885). « Heidelberg ». (Journal de voyage, Lettre 28.)

Publié le 22/03/2011

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hugo

     Je suis sorti du palais par le jardin, et en redescendant je me suis encore arrêté un instant sur une des terrasses inférieures. Derrière moi, la ruine, cachant la lune, faisait à mi-côte un gros buisson d'ombre d'où jaillissaient dans toutes les directions à la fois de longues lignes sombres et lumineuses rayant le fond vague et vaporeux du paysage. Au-dessous de moi gisait Heidelberg, assoupie, étendue au fond de la vallée le long de la montagne, toutes lumières éteintes, toutes portes fermées ; sous Heidelberg, j'entendais passer le Neckar qui semblait parler à demi-voix à la colline et à la plaine ; et les pensées qui m'avaient rempli toute la soirée, le néant de l'homme dans le passé, l'infirmité de l'homme dans le présent, la grandeur de l'homme et l'éternité de Dieu, me revenaient toutes ensemble, comme représentées par une triple figure, tandis que je descendais à pas lents dans les ténèbres, entre cette rivière toujours éveillée et vivante, cette ville endormie et ce palais mort.

   Vous ferez un commentaire composé de ce texte dans lequel V. Hugo évoque sa visite au château d'Heidelberg, dans l'Allemagne romantique. Le château en ruine domine la ville d'Heidelberg.    Vous pourrez par exemple montrer comment la description du paysage le transfigure poétiquement    Mais ces indications ne sont pas contraignantes. Vous avez toute latitude pour orienter librement votre lecture.

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