Victor Hugo est-il un penseur ?
Publié le 23/03/2011
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Matière. — Vers 1890, un philosophe écrivait : « Les préjugés et la réaction contre Hugo sont aujourd'hui une mode si tyrannique pour les littérateurs que des esprits à portée philosophique et au courant des systèmes comme MM. Brunetière et Faguet, prévenus contre le poète, persuadés d'avance qu'il doit dialoguer dès qu'il ouvre la bouche, ne veulent plus essayer de comprendre ce qu'il dit de profond. Toute idée de Hugo doit être un lieu commun, c'est chose arrêtée d'avance. En revanche, quand le lieu commun vient de Lamartine, on ne lui fait plus de reproche et même on s'efforce d'y voir des profondeurs. « Vous semble-t-il aujourd'hui qu'il convient ou non de réviser le jugement de critiques comme Brunetière et Faguet sur Hugo ? Y a-t-il dans son œuvre, tant en vers qu'en prose, des parties qui lui mériteraient peut-être le nom de penseur, et lesquelles à votre avis ?
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- Vous expliquerez cette phrase d'une lettre de Victor Hugo après la publication des Voix intérieures (1837) en l'appliquant soit à Victor Hugo seul, soit à d'autres écrivains, romantiques ou non : « Il vient une certaine heure dans la vie ou, l'horizon s'agrandissant sans cesse, un homme se sent trop petit pour continuer de parler en son nom. Il crée alors, poète, philosophe ou penseur, une figure dans laquelle il se personnifie ou s'incarne; c'est encore l'homme, ce n'est plus le moi.
- Victor Hugo écrit : «La nature procède par contrastes. C'est par les oppositions qu'elle fait saillir les objets. C'est par leurs contraires qu'elle fait sentir les choses, le jour par la nuit, le chaud par le froid, etc.; toute clarté fait ombre. De là le relief, le contour, la proportion, le rapport, la réalité. La création, la vie, le destin, ne sont pour l'homme qu'un immense clair-obscur. Le poète, ce philosophe du concret et ce peintre de l'abstrait, le poète, ce penseur suprême,
- « Vini, Vidi, Vixi », Les Contemplations, Victor Hugo
- lecture linéaire: Victor Hugo Pauca meae (livre 4)
- Victor Hugo, Les Contemplations 1856 IV « Pauca Meae », 12 « A quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt »