Âges de l’humanité

Les Anciens divisaient l'histoire légendaire de l'humanité en quatre périodes :

1 - Du temps où Cronos régnait au ciel, conte Hésiode, les hommes vivaient les délices de l’âge d’or, dans la familiarité des dieux, « le cœur exempt de soucis, étrangers aux fatigues, à la douleur et à la vieillesse ». Après avoir joui paisiblement et en toute justice des biens que la terre leur offrait en abondance,.« ils mouraient comme envahis par le sommeil ».

Cette première race d'hommes allait disparaître avec l'avènement de Zeus : celui-ci les transforma en génies bienfaisants, chargés de veiller sur les actions de leurs frères mortels.

2 - Les hommes qui leur succédèrent connurent l’âge d'argent En tout inférieurs aux précédents, ils végétaient, sans ressort, dans l'inertie d'une sorte d'enfance perpétuelle, «vivant sous terre comme les fourmis au fond de grottes fermées au soleil, agissant en tout sans jamais recourir à la raison » (Eschyle, Prométhée enchaîne), lorsque Prométhée, ému de leur faiblesse, déroba à leur profit le feu divin dont ils étaient privés. Dès qu'ils furent en possession du précieux élément, c'est-à-dire à la fois de la chaleur et de la lumière, les hommes sortirent de leur apathie ; ils triomphèrent des intempéries ; fondant le métal, ils forgèrent des armes pour se défendre contre les bêtes et les dompter; ils quittèrent les cavernes et améliorèrent leurs conditions de vie et d'habitat.

3 — Devenus robustes, les hommes ne purent éviter de devenir également violents et injustes. Maîtres du feu, ils se considérèrent assez forts pour mépriser les dieux. C'est l’âge d’airain, auquel Zeus, irrité, allait mettre fin, après avoir châtié Prométhée, en déchaînant sur l'humanité le déluge qui l'anéantit. Seuls échappèrent au cataclysme le fils de Prométhée, Deucalion, et sa femme, Pyrrha. Par leurs supplications et leurs sacrifices, ils obtinrent de Zeus le pardon et la permission de recréer la race humaine : chaque pierre jetée par eux derrière leur épaule se métamorphosa en homme ou en femme.

4 — À l'âge d'airain va succéder l’âge de fer C'est celui des temps historiques, c'est le nôtre. La nouvelle race, toujours animée par la flamme de Prométhée, a définitivement trouvé les moyens de dominer l'adversité, mais ne respecte « ni la foi des serments, ni la justice, ni la vertu». Tout en étant marquée par une marche continue vers le progrès des techniques, c'est une époque de misères, de crimes et de guerres.

Les Anciens ajoutaient que si les hommes de l'âge de fer, par leur travail et leur intelligence, mais aussi par leur piété, réussissaient à triompher de leur injustice et à se rapprocher des dieux, alors ils retrouveraient l'âge d'or des premiers temps, la paix, la pureté naturelle et l'incorruptible félicité.