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COULEURS (symbole)

COULEURS la vie
Des six couleurs, trois sont fondamentales: le bleu, le jaune et le rouge ; trois autres résultent du mélange de deux fondamentales: le vert (bleu + jaune), l’orange (rouge + jaune) et le violet (bleu + rouge). La synthèse de ces couleurs donne le blanc. Les couleurs, qui occupent une place exceptionnelle dans la symbolique traditionnelle depuis le début de l’humanité, eurent la même signification chez tous les peuples de la haute antiquité. Leur langage, intimement lié à la religion, passe dans l'inde, en Chine, en Egypte, en Grèce, à Rome. ..reparaît dans le Moyen Age, et les vitraux des cathédrales gothiques trouvent leur explication dans les livres zends, les Vedas et les peintures des temples égyptiens (32-2). • Elles ont joué une fonction cosmique et ont représenté des divinités dans diverses cosmogonies: chez les Amérindiens (Mayas, Aztèques, Incas...), le rouge est associé à l’Est, pays du soleil; le bleu ou le blanc, au Nord (pays du froid); le noir, à l’Ouest, (pays de l’ombre); le jaune ou le blanc au sud (Wahala inca), en rapport avec les âges de la création (126-174).
• Les Japonais reconnaissent aux couleurs des significations particulièrement délicates dépassant ce que l'homme est capable de décrire. Les écoles shintoïstes enseignent à leurs initiés les correspondances suivantes: — Noir (Kuro) et violet (murasakï) — Nord — Ara-mitama — Primitif, origine, paradis. — Bleu ou vert (ao) — Est — Kushi-mitama — Vie, création. — Rouge (aka) — Sud — Sachi-itama — Harmonie et expansion. — Blanc (Shiro) — Ouest — Nigi-mitama — Intégration et propulsion. — Jaune (ki) — Centre — Nao-hi (rayons du soleil) — Créateur, unité. Cette série de 5 couleurs domine le rituel : lorsque l’Empereur fait à un Kami (dieu) un don d’étoffes, il doit y en avoir au moins une pièce de chaque couleur; les bannières sont composées de bandes de 5 couleurs ; les bandelettes de 5 couleurs pendent aux grelots portés par les danseurs lors de certaines danses sacrées (77-235). • A travers les sentiments de sympathie ou d’antipathie envers une ou plusieurs tonalités, nous pouvons déceler des émotions refoulées, des sentiments oubliés, des états d’âme confus qui ont laissé une trace profonde dans notre mémoire et tentent de pénétrer dans la conscience par le biais des couleurs.
Blanc Synthèse de toutes ces couleurs, le blanc est la lumière et les Anciens en avaient fait la couleur de la divinité : les Egyptiens enveloppaient les défunts dans un linceul blanc pour montrer que la mort délivre l’âme pure de son enveloppe charnelle périssable. • Chez les Hébreux, la tunique de lin blanc représentait la pureté du Sacrificateur et la justice divine. Le blanc était la couleur des vestales (prêtresses qui étaient brûlées vives lorsqu’elles manquaient à leur vœu de chasteté), des druides, des initiés. • Participent de la symbolique du blanc et emblèmes de pureté, vertu et chasteté : la robe blanche de la communiante et de la mariée, le bouquet de fleur d’oranger, le lis, la colombe, le lin, l’ivoire, le cygne, le diamant, la neige... • Sous son aspect maléfique: la lune (le blanc lunaire est celui de la lividité cadavérique et du linceul).

Rouge En Egypte, le rouge symbolisait l’amour divin. C’est la couleur du sang frais ou vicié, et du feu qui, selon les anciennes croyances, a créé le monde et le détruira. Il symbolise la vie, la chaleur et la génération, mais aussi la destruction. • Dans la langue sacrée des chrétiens, des Egyptiens, des Hébreux et des Arabes, cette couleur a toujours été associée au feu et à l’amour divin et a symbolisé la divinité et le culte. Couleur des généraux, de la noblesse, des patriciens et des empereurs à Rome, les cardinaux ont hérité ce symbole de la souveraineté. Au Pérou, elle était liée à la guerre et désignait les soldats. • Dans le blason, le rouge ou gueules exprime la vaillance, la fureur, la cruauté, la colère, le meurtre et le carnage. • Le rouge vif ou clair est la force vitale de l’éros triomphant, la richesse et 1’amour. Mais, sous son aspect infernal, le rouge correspond à l’égoïsme, à la haine et à l’amour infernal (couleur du diable). • Au niveau psychologique, le rouge représente la joie de vivre, l’optimisme, la vigueur, l’instinct combatif et ses tendances agressives, la pulsion sexuelle, le désir amoureux, la passion, le besoin de conquête. Nous reconnaissons ici l’Animus et sa force matérielle, son pouvoir de création et de procréation. C’est aussi la couleur de la fonction sentimentale. L ’âme est prête à l’action, le sentiment se présente sous forme de conquête ou de souffrance, de don total mais aussi de détresse (24-202).
Jaune Couleur de la lumière, emblème de l’or, associé au miel, le jaune était la couleur de la lumière céleste révélée aux hommes et de la doctrine religieuse enseignée dans les temples (32-63). • Mais le jaune lunaire, couleur de l’or terni et du soufre symbolise l’inconstance, la jalousie, les passions dépravées, l’adultère, la culpabilité, la trahison (dans plusieurs pays, les juifs devaient porter des vêtements jaunes parce qu’ils avaient trahi le seigneur ; en France, on barbouillait de jaune la porte des traîtres; dans l’iconographie Judas est vêtu de jaune). ♦ Au point de vue psychologique et dans les rêves, le jaune est la couleur de l’intuition et symbolise la capacité de renouvellement, l’entrain, la jeunesse et l’audace, mais aussi l’instabilité et la vanité (33-129).
Il révèle le besoin de supériorité et à l’extrême, la volonté de puissance aveugle manifestée en prétentions exagérées à une supériorité factice (souvent compensation à un sentiment d’infériorité mal liquidé ou inconscient).

Orange L’orangé qui procède du rouge et du jaune, désigne la révélation de l’amour divin à l’âme humaine et fut le symbole du mariage indissoluble, mais aussi, par renversement du symbole, de l’adultère, de la luxure, et dans la langue héraldique, de la dissimulation et de l’hypocrisie. • Dans les rêves, cette tonalité chaude et brillante, emblème de la luxure, exprime un intense besoin de jouissance et d’expansion et reflète un équilibre fragile et la nécessité de contrôler ses impulsions (33-129). • Attribut de Typhon (le monstre qui, en s’attaquant aux dieux de l’Olympe, engagea la lutte entre la lumière et les forces souterraines) le roux a symbolisé dans toutes les mythologies les tendances animales chez l’homme, la fécondité extravagante, la perversion, la concupiscence et leurs conséquences : intempérance, débauche, violence, égoïsme. • C’est la couleur de la fonction sensation, de l’instinct génésique avec ses exigences.

Vert Le vert, couleur de la nature et des eaux lustrales, est doué d’un pouvoir de régénération, car il capte l’énergie solaire et la transforme en énergie vitale. Il est le symbole de la régénération spirituelle. • Couleur des bourgeons printaniers signalant la fin de l’hiver, il symbolise l’espérance. • Dans le blason, le sinople témoignait de la courtoisie, de l’honneur, de la joie et de la vigueur du chevalier qu’il décrivait. • En Egypte, la couleur verte est attribuée à Phtah, le créateur et le stabilisateur, et à l’eau, parce que dans la cosmogonie égyptienne, l’eau était l’agent primordial de la création. Elle désignait la fondation du temps, la création du monde et symbolisait la naissance matérielle et spirituelle, c’est-à-dire les mystères de l’initiation (9-194).
• Produit de l’association du jaune et du bleu, le vert possède une dualité : c’est la couleur de Vénus symbole de renouveau mais aussi de la vengeance; du dieu-serpent aztèque, inventeur des arts identifié au Thot-Mercure égypto-latin et au Lug Gaulois médecin, magicien, satiriste et artisan, du Kisr musulman qui avait pour fonction de concilier les extrêmes (fonction synthétisée par le Caducée). • En Chine, le vert désigne l’Est, le printemps, le bois et la charité et dans le christianisme, la régénération dans les actes, c’est-à-dire la charité et par antinomie, la dégradation morale et la folie, le désespoir. • Teinté de jaune (couleur des yeux du dragon et des serpents), le vert est la couleur des eaux mortes, de la putréfaction et a une influence néfaste. • Sur le plan psychologique et dans les rêves, le vert, couleur de la vigueur sexuelle, reflète le besoin d’épanouissement, d’estime, de valorisation, de culture et de connaissance (33-131).

Bleu Le bleu est associé à la divinité dans toutes les mythologies : à Amon-Râ, dieu du soleil levant dans l’ancienne Egypte ; en Grèce, à Jupiter, père des dieux et des hommes, et à Junon, incarnation de la féminité féconde et épanouie; en Inde, à Vishnou le justicier... • En Chine, il symbolise le Tao, la Voie sacrée, le principe insondable des êtres. • Le bleu jupitérien, couleur froide du vide, est celle de la vérité pour les Egyptiens, de la vérité éternelle, de l’immortalité, la fidélité, la chasteté, la loyauté et la justice dans la tradition chrétienne. • Identifié à l’air, au vent, il symbolise la spiritualité, la contemplation, la passivité, et favorise la méditation, le repos. • Sur le plan psychologique et dans les rêves, le bleu est la couleur de la tolérance et représente l’équilibre, le contrôle de soi, les tendances à la générosité, à la bonté, un comportement réfléchi et le besoin de sérénité. Le bleu clair reflète l’inaccessible, le merveilleux, l’évasion (33-130).


Violet
Le rouge et le bleu s’équilibrent dans le violet qui signifie l’amour de la vérité et la vérité de l’amour. Il fut le symbole des noces mystiques du Seigneur et de l ’Eglise, de la Passion et des martyrs et représente l’identification totale du Père et du Fils. • C’est aussi la couleur des veuves, des évêques et des martyrs, et un symbole de mort pour les Chinois. ♦ En psychologie, le violet, couleur de la fusion amoureuse, de la soumission, traduit le besoin d’union, d’approbation et d’identification à un être aimé (33-132). Mais ce rouge refroidi renferme quelque chose d’éteint et peut exprimer un état d’esprit mélancolique s’accompagnant du besoin de tendresse et de douceur.

Rose Association du rouge et du blanc, le rose, couleur de la chair, de la rosée régénératrice, de la séduction, symbolise l’amour, la pureté, la fidélité (comme la fleur homonyme chantée par les ménestrels et poètes de tous les temps).

Noir Le noir, négation de la lumière, est symbole du néant, de Terreur, de ce qui n'est pas et s’associe à la nuit, à l’ignorance, au mal, à ce qui est faux. Il indique l'ignorance enfantée par le mal et par toutes les passions égoïstes et haineuses. (9-167) • Couleur du charbon, il évoque le processus de la combustion, prélude à la régénération et renferme une idée de résurrection. Les rites initiatiques de l’antiquité comportaient des épreuves nocturnes: le postulant traversait une mort symbolique dans un lieu obscur, pour devenir un homme nouveau et re-naître à la vie spirituelle. • Dans le blason, le sable signifie prudence, sagesse et constance dans la tristesse et les adversités. • On peut y voir l’expression du complexe d’abandon inséparable de la mélancolie et souvent accompagné de la peur de la vie et du désespoir, tendances reflétées dans les rêves, ainsi que le besoin d’indépendance.


Gris
Union du blanc de l’innocence et du noir de la culpabilité, le gris fut l’emblème chrétien de la mort terrestre et de l’immortalité spirituelle, de l’innocence calomniée, noircie, condamnée par l’opinion ou les lois (33- 282). • C’est aussi la tonalité de la tristesse de l’anxiété, de la rêverie vague (33-135). • Dans la Bible, c’est la couleur de la cendre, symbole de pénitence (autrefois le 1er jour du Carême, lors de la pénitence publique, l’évêque répandait de la cendre sur la tête des pécheurs pénitents) et de deuil (les Hébreux se couvraient de cendre pour exprimer leur chagrin lors de funérailles). • Couleur équivoque, le gris traduit le manque de vigueur des asthéniques, des déprimés, l’égoïsme, le refus de l’engagement, l’enclos narcissique, et dans les rêves, l’excès d’indifférence, l’ennui, la froideur, le besoin de tranquillité (33-102).

Brun Le brun, couleur de la terre, de la boue et du feuillage d’automne renferme des idées de dégradation, de mort (33-134). • Dans la symbolique chrétienne, le rouge-noir, mélange de feu, de fumée, de cendre et de suie, est le symbole de l’amour infernal et de la trahison (32- 245). • Couleur de la matérialité, le brun correspond au stade sado-anal avec l’agressivité latente ou déclarée, la méchanceté, l’obstination, l’avarice, l’égoïsme. Dans les rêves, il traduit le besoin de confort physique, de sécurité (33).

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