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INCONSCIENT INDIFFÉRENCE INDIVIDU INFINI INFORMATION INJUSTICE

INCONSCIENT Ce mot, à la fois adjectif et substantif, est un nœud de difficultés sémantiques. Est inconscient, d’abord, ce qui est dépourvu de conscience ; on parlera, par ex., de mécanismes inconscients pour désigner le jeu des forces naturelles. Inconscient, ensuite, celui qui a perdu conscience (le blessé) ; on dit en ce sens “perdre connaissance” : la conscience est toujours connaissance (dans conscience, il y a science). Inconscient, enfin, celui qui n’a pas une juste conscience des réalités (des dangers le plus souvent) : “il est complètement inconscient”. On remarque que l’adjectif “inconscient” est toujours pris, dans les acceptions précédentes, privativement : est inconscient celui à qui manque quelque chose. Dans aucun de ces cas, il n’est question d’un inconscient, et le substantif ne s’applique donc pas. Parler, comme Freud et la psychanalyse, d'un inconscient, c’est évoquer non pas un manque, une privation, mais un être, un quelque chose qui serait observable, susceptible de produire des effets. Qu’est-ce, en ce sens, que l'inconscient ? Toute l’œuvre de Freud et de ses disciples est une tentative pour répondre à cette question, et d’abord pour établir l’existence de cette instance du psychisme. Disons seulement que Freud définit l’inconscient par le refoulement de certains contenus psychiques. INDIFFÉRENCE 1. Etat dans lequel se trouve l’esprit lorsque, également sollicité de part et d’autre (par des mobiles sensibles ou des motifs rationnels), il ne penche d’aucun côté : « Indifférence me semble signifier proprement cet état dans lequel la volonté se trouve, lorsqu’elle n’est point portée par la connaissance de ce qui est vrai, ou de ce qui est bon, à suivre un parti plutôt que l’autre » (Descartes). 2. L’indifférence est aussi l’état de celui qui ne tient pas quelque chose pour important, et ne s’y intéresse pas. Ce qui peut correspondre à deux états d’esprit bien distincts : a) l’indifférence passive, par négligence. Indifférence à la souffrance d’autrui, par ex., des pays riches à la misère du monde ; b) l’indifférence réfléchie et volontaire de celui qui refuse de tenir compte de quelque chose. C’est l’indifférence, par ex., du sage stoïcien à ce qui ne dépend pas de lui. INDIVIDU L'individu est l’être singulier, et donc le plus concret.


INDUCTION Raisonnement qui, à partir d’une série finie d’énoncés singuliers, aboutit à légitimer un énoncé universel ; l’induction procède du particulier au général. Des faits, le raisonnement inductif tire une loi. Le mouvement inverse s’appelle déduction. INEFFABLE Ce qui ne peut être dit, ce qui échappe au pouvoir de la parole. Soit à cause de sa richesse : il y aurait trop à dire (ex. l’amour). Soit par sa pauvreté : il n’y a rien à dire (ex. la mort). INÉGALITÉ Une inégalité suppose une différence. Aucune inégalité ne peut exister entre deux êtres identiques. Mais toute différence ne constitue pas une inégalité. Il n’y a inégalité qu’à partir du moment où une différence confère un certain avantage, étant donné certaines circonstances. Par ex. : entre le blond et le brun, il y a une différence ; cette différence peut déboucher sur une inégalité ; être brun est un avantage pour qui désire s’exposer au soleil ; être blond est préférable dans une société qui prétend, comme dans l’Allemagne hitlérienne, promouvoir une prétendue “race aryenne”. INERTE Est inerte ce qui n’est pas vivant. On parle en ce sens de “choses”, par opposition aux “êtres”. INFÉRENCE Syn. de raisonnement. Inférer, c’est déduire. INFINI « Est infini ce qui ne se trouve limité par rien qui lui soit extérieur et le restreigne » (Eric Weil). INFORMATION Ce n’est pas seulement une nouvelle que j’apprends. Est information ce qui donne forme à de la matière. Par ex. : le code génétique contient une information, qui va structurer l’organisme vivant. Il y a de l’information dans tout message linguistique, même s’il ne m’apprend rien. INJUSTICE L’injustice « consiste à fausser l’égalité dans nos rapports avec les autres personnes, c’est-à-dire à ne pas respecter l’égalité qu’il convient d’établir entre chacun de nos actes et chacun de leurs droits » (Gilson).

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