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L'Angoisse du roi Salomon Émile AJAR (Romain GARY) 1979

Après Gros-Câlin (1974), La Vie devant soi (1975) et Pseudo (1976), ce roman est le quatrième publié par Romain Gary sous le nom de Emile Ajar, nom qui est resté celui d’un mystérieux inconnu jusqu’à la révélation de la supercherie après sa mort. Le narrateur est un certain Jeannot, bon garçon à tête de voyou, chauffeur de taxi à ses heures et autodidacte appliqué, qui mêle d’une façon imprévisible et savoureuse la naïveté et la gouaille, la sentimentalité et l’humour._ Il fait la rencontre d’un vieil homme de quatre-vingt-quatre ans qui porte beau, Salomon Rubinstein, ancien roi du pantalon et fondateur de l’association S. O. S. Bénévoles. Fascine par celui qu’il appelle respectueusement le roi Salomon, Jeannot devient son homme à tout faire et le témoin de sa lutte contre la vieillesse, la solitude et l’angoisse. Tout en continuant de chercher des réponses à la vie dans le dictionnaire aux mots « sagesse », « vieillesse », «amour», «stoïcisme», il apprend, à l’exemple de son patron, à se défendre par l’humour. «J’ai, dit-il, attrapé du roi Salomon cette angoisse; qui me fait rire tout le temps. » Le roi Salomon aide les déshérités «pour donner une leçon à Dieu et lui faire honte», tout en affectant de considérer que les timbres-poste sont la seule valeur sûre. Au nom de S. O. S. Bénévoles, Jeannot apporte une corbeille de fruits confits, à une ancienne chanteuse réaliste, Cora Lamenaire, que le roi Salomon a aimée autrefois. Il prend en charge ces deux solitaires et parvient à les réunir. Tout finit bien, provisoirement. Le récit est un prodigieux exercice de style par lequel se trouve surmontée d’une façon émouvante, et pour le temps que durent les mots, l’angoisse qui a conduit Romain Gary au suicide.

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