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Tellus

Le mot latin tellus, nom féminin, désigne la terre nourricière. Tellus est la déesse Terre des Romains comme Gaia est celle des Grecs. Un peuple paysan comme le fut le peuple romain ne pouvait qu’accorder à la terre divinisée une place de premier plan. Les poètes (notamment Virgile) lui appliqueront la biographie mythique de Gaia.
Honorée dans toute l’Italie et plus tard dans les provinces, elle est la Mère par excellence, considérée comme le principe féminin de fécondité ; à ce titre, elle est souvent associée à Jupiter, le Père, ou à Cérès, déesse de la germination et force de croissance. Elle finira par se confondre avec Cybèle. Tellus, tout comme Gaia, a en outre un caractère chthonien. On la prend à témoin dans les serments solennels et elle est alors associée à la fois à Jupiter et aux mânes souterrains. En prononçant le nom de Tellus, rapporte Macrobe, « on touche la terre de ses mains ». Il semble que Tellus se soit vu consacrer peu de sanctuaires. On cite celui qu’elle possédait à Rome et qui était en forme de rotonde, comme celui de Vesta. (On lit dans les Fastes d’Ovide: « La Terre et Vesta ne sont qu’une seule et même divinité ».) À la fête des Sementinæ, fin janvier, destinée à obtenir la croissance des semis, on lui offre l’épeautre, prémices de la future récolte, et les entrailles d’une truie pleine. Le 15 avril, la fête des Forcidia stimule par le sacrifice de victimes pleines (forda est la vache pleine) la fécondité de Tellus. La représentation de Tellus la plus conforme est celle qui figure sur l’autel de la Paix (ara Pacis) élevé par Auguste à Rome. Elle apparaît assise, environnée de fleurs et de plantes ; deux jeunes enfants qu’elle retient sur ses genoux lui offrent des fruits ; à ses pieds voisinent une brebis et un taureau. C’est l’illustration même de l’épithète de nourrice universelle, « mère féconde des moissons et du bétail » (Horace), qui est ordinairement décernée à la Terre Mère, aussi bien chez les Romains que chez les Grecs.

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