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Terre

Déesse primordiale (cf. Origine de l’univers), la Terre divinisée a occupé dans les religions antiques une place de toute première importance: la première en tout cas sur le soi grec jusqu’à ce que les invasions achéennes (xve siècle avant J.-C.) lui suscitent la concurrence de la divinité du Ciel. Divinité féminine chez les Grecs comme chez les Romains, elle s’est vu revêtir d’une double personnalité: d’une part, elle est la mère et la nourrice universelle; d’autre part, elle est la déesse « chthonienne », c’est-à-dire du monde souterrain, et à ce titre, l'une des divinités de la mort. On voit là l’illustration du cycle de la vie: la vie végétale, certes — le grain naît et meurt dans la terre — mais aussi la vie humaine: l’homme, racontent les genèses, est né de la glèbe et il retourne nourrir la terre une fois mort. Nous renvoyons aux articles Gaia et Tellus pour détailler les situations différenciées chez les Grecs et chez les Romains. À la longue, poussés par un besoin de simplification et sans doute d’unification, les Anciens assimilèrent le culte voué à la Terre Mère à ceux qui étaient rendus à telles de ses descendantes, à la Déméter grecque ou à la Cérès romaine, à l’Isis égyptienne, à la Cybèle phrygienne ou à Vesta, tous types qui se trouvent plus ou moins impliqués dans celui, vénéré à travers toute l’histoire des hommes, de la Déesse Mère.

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