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A. VIVALDI. 1678-1741 AVANT- PROPOS Si les contradictions, les drames et les orages

Publié le 17/10/2012

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A. VIVALDI. 1678-1741 AVANT- PROPOS Si les contradictions, les drames et les orages sont monnaie courante dans les biographies des compositeurs célèbres, tel n'est pas le cas d'Antonio Vivaldi dont la vie fut, semble-t-il, calme et régulière. Ordonné en 1703, il gardera la soutane jusqu'à sa mort, et le prêtre roux (surnom que lui valut sa chevelure) sera, pendant trente-sept années, de 1703 jusqu'en 1740, professeur de violon, chef d'orchestre et compositeur de la "Pietà" de Venise. Un seul incident important marque la vie d'Antonio Vivaldi. "Un jour que Vivaldi disait sa messe, il lui vint en tête une idée de fugue. Il quitta sur le champ l'autel où il officiait, et se rendit à la sacristie pour écrire son thème... puis il revint finir sa messe... On le déféra à l'Inquisition qui, heureusement, le regarda comme un musicien, c'est-à-dire comme un fou... et se borna à lui défendre de dire la messe dorénavant. "(tiré de l'excellent ouvrage de Marc Pincherle). Cette interdiction procure à Vivaldi d'incessantes difficultés avec l'Église. C'est ainsi que lorsqu'il se rend à Ferrare afin d'y présenter un de ses opéras..., le nonce apostolique lui interdit l'entrée de la ville. Vivaldi a cherché à se justifier, et il a tenté, sans succès, d'expliquer son attitude fantaisiste en invoquant une maladie dont il semble bien qu'il fut réellement atteint. Selon ses propres termes, il éprouvait une certaine "étroitesse de poitrine ". Les hommes de science d'aujourd'hui ne manqueraient sans doute pas de diagnostiquer des crises d'asthme. En 1737, il écrit à l'un de ses protecteurs: "Il y a vingt-cinq ans que je ne dis plus la messe, et jamais plus je ne la dirai, cela à cause d'un mal qui m'oppresse depuis ma naissance. A peine ordonné prêtre, j'ai dit la messe pendant un an, puis j'ai cessé de le faire, ayant dû par trois fois quitter l'autel sans la terminer, à cause de mon mal. Pour cette raison, je vis presque toujours chez moi, et je ne sors qu'en gondole ou en carrosse, parce que je ne puis plus marcher à cause de ce mal de poitrine. Aucun seigneur ne m'invite en sa demeure, car tous sont informés de ma maladie..." Sans doute y a-t-il, dans ces mots, une explication à la carrière sédentaire de Vivaldi. L'oeuvre d'Antonio Vivaldi est d'une extraordinaire richesse: près d'un millier de pièces instrumentales et vocales, dont les célèbres "Quatre Saisons", écrites vers 1725. De cette oeuvre, il est important de retenir que si Giuseppe Torelli (1) a bien doté le "concerto de soliste" (2) de ses premières structures, Antonio Vivaldi est en vérité le créateur de cette nouvelle forme instrumentale qu'il porte à sa perfection. Son contrat avec la Pietà lui impose une production musicale considérable et il doit fournir les concertos et les symphonies à la hâte ! Les qualités exceptionnelles d'agilité et de vivacité de ce sténographe de la musique ont seules permis à son oeuvre de n'en point trop souffrir. Lorsqu'il était par trop pressé, Vivaldi utilisait certains passages de son oeuvre vocale dans ses oeuvres instrumentales et vice versa. C'est ainsi que le premier tutti (3) du concerto du Printemps, (concerto présenté dans ces pages,) est purement et simplement le thème de son oratorio (4) "Juditha ". De son vivant, l'oeuvre d'Antonio Vivaldi a connu une grande notoriété. Le grand J.-S. Bach lui a voué une véritable admiration et a transcrit une dizaine de ses concertos. Tel nous apparaît Antonio Vivaldi, qui durant deux siècles est resté dans un injuste oubli, oubli qui, par bonheur, est aujourd'hui réparé. si vous êtes si curieux, me dit-il, de voir ces petites filles... il est aisé de vous contenter. Je suis un des administrateurs de la maison ; je veux vous y donner à goûter avec elles. Je ne le laissai pas en repos qu'il ne m'eût tenu parole. En entrant dans le salon qui renfermait ces beautés si convoitées, je sentis un frémissement d'amour que je n'avais jamais éprouvé. M. Le Blond me présenta l'une après l'autre ces chanteuses célèbres dont la voix et le nom étaient tout ce qui m'était connu. Venez, Sophie... elle était horrible. Venez, Cattina... elle était borgne. Venez, Bettina... la petite vérole l'avait défigurée. Presque pas une n'était sans quelque notable défaut. Le bourreau riait de ma cruelle surprise. Deux ou trois cependant me parurent passables : elles ne chantaient que dans les choeurs. J'étais désolé. Durant le goûter, on les agaça, elles s'égayèrent. La laideur n'exclut pas les grâces; je leur en trouvai. Je me disais : on ne chante pas ainsi sans âme : elles ...
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« si vous êtes si curieux, me dit-il, de voir ces petites filles ...

il est aisé de vous contenter.

Je suis un des administrateurs de la maison; je veux vous y donner à goûter avec elles.

Je ne le laissai pas en repos qu'il ne m'eût tenu parole.

En entrant dans le salon qui renfermait ces beautés si convoitées, je sentis un frémissement d'amour que je n'avais jamais éprouvé.

M.

Le Blond me présenta l'une après l'autre ces chanteuses célèbres dont la voix et le nom étaient tout ce qui m'était connu.

Venez, Sophie ...

elle était horrible.

Venez, Cattina ...

elle était borgne.

Venez, Bettina ...

la petite vérole l'avait défigurée.

Presqu~e pas une n'était sans quelque notable défaut.

Le bourreau riait de ma cruelle surprise.

Deux ou trois cependant me parurent passables: elles ne chantaient que dans les chœurs.

J'étais désolé.

Durant le goûter, on les agaça, elles s'égayèrent.

La laideur n'exclut pas les grâces; je leur en trouvai.

Je me disais: on ne chante pas ainsi sans âme: elles en ont.

Enfin ma façon de voir changea si bien, que je sortis presque amoureux de tous ces laiderons".

Mais revenons à Vivaldi.

Ces trente-huit années de travail à la "Pietà", n'ont été que très rare­ ment interrompues par quelques déplacements, qui ont été motivés par le fait qu'en plus de sa car­ rière de violoniste, de chef d'orchestre et de compositeur ...

Vivaldi était son propre impresario (7).

Il semble que Vivaldi est absent de Venise par périodes entrecoupées de 1718 à 1722; il dirige la chapelle du prince Hesse-Darmstadt à Mantoue.

Puis en 1723 et 1724, il présente quelques­ uns de ses opéras à Rome où il joue devant le pape.

Mais c'est en fait, de 1724 à 1735, qu'il est le plus longtemps absent de la "Pietà".

Période durant laquelle nous le retrouvons à Amsterdam où il fait éditer une grande partie de ses œuvres, puis en Allemagne, et enfin dans de très nom­ breuses autres villes italiennes.

Enrichi et célèbre, Vivaldi tombe toutefois dans l'oubli quelques années avant sa mort.

En 1740.

il quitte Venise sans espoir d'y revenir un jour.

Il se rend à Vienne et un an plus tard, abandonné de tous, pauvre et solitaire (il avait distribué tous ses biens), il meurt dans cette grande cité de la Musique qui peut être fière de conserver ainsi dans ses murs les restes d'un des plus grands compositeurs du XVIII• siècle.

Si aujourd'hui, Antonio Vivaldi est de nouveau célèbre, c'est indirectement grâce à J.-S.

Bach! En effet, le grand Bach, lui aussi, était resté dans l'oubli jusqu'en 1829, lorsque Mendelssohn fît renaître son œuvre en dirigeant sa "Passion selon saint Matthieu".

Dès cette date, un grand mouvement d'intérêt en faveur du "cantor" n'a cessé de croître et c'est en effectuant des recherches sur l'œuvre de J.-S.

Bach qu'on découvrit une partie de l'œuvre du "prêtre roux", transcrite par Jean-Sébastien.

Sans cette heureuse coïncidence, l'histoire de la Musique eût été privée d'une de ses plus belles pages.

LISTE DES PRINCIPALES ŒUVRES D'ANTONIO VIVALDI ET QUELQUES NOTES SUR LES "QUATRE SAISONS" ŒUVRES INSTRUMENTALES: 23 symphonies • 46 concertos ripieni (à mi-chemin entre le concerto grosso et la symphonie préclassique) • 75 sonates • 408 concertos de solistes dont : 222 pour violon • 103 pour différentes combinaisons d'instruments • 18 pour flûte dont la "Tempesta" et "La Natte" • 1 pour deux flûtes • 3 pour piccolo • 14 pour hautbois • 37 pour basson • 7 pour viole d'amour • 3 pour mandoline.

Parmi ces concertos, les plus célèbres sont: les 12 du "Cimenta dell'armonia" opus 8 (8), les 4 premiers de ces 12 concertos sont les "Quatre Saisons" • Les 12 de la "Cetra" opus 9 • Les 12 de la "Stravaganza" opus 4 • Les 12 de 'ï'Estro armonico" opus 3.

AUTRES ŒUVRES profanes ou religieuses; 45 opéras • 2 oratorios: "Moyses Deus Pharaonis" et "Juditha" • 28 cantates (9) et sérénades (10) • 43 arie (11).

LES "QUATRE SAISONS" D'ANTONIO VIVALDI (vers t725) La Musique descriptive n'est pas d'une invention récente.

Bien avant Vivaldi, et particulièrement au XVIII• siècle, il était de mode de décrire et de "peindre" en Musique.

Ainsi, Vivaldi ne s'est pas privé de ces possibilités inventives et nous a laissé un nombre considérable de concertos du genre descriptif: un chardonneret • une chasse • la tempête en mer • la nuit, etc.

Mais il ne fait aucun doute que sa plus grande réussite dans le genre, soit les 4 premiers concertos de la série des 12 "Il Cimenta".

Vivaldi ne considérait pourtant pas cette œuvre comme définitive, puisque "Il Cimenta" signifie: épreuve ou essai.

Ce sont pourtant ces 4 concertos des "Saisons" qui ont.

le plus tôt, survécu à Vivaldi, et les "Saisons" de Joseph Haydn ainsi que la "Symphonie pastorale" de Beethoven semblent bien, en inspiration, être les descendants. »

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