Devoir de Philosophie

André Breton: LE PAPE , DU SURREALISME

Publié le 18/11/2018

Extrait du document

breton

ANDRÉ BRETON ET LES PEINTRES
Dès sa jeunesse, André Breton développe son goût pour les arts plastiques (il tient ici une affiche de Picabia). Il reconnaît très vite l'apport du cubisme pour l'ouverture créatrice qu'il offre, mais en déplore très tôt la sagesse excessive, à l'exception de
Pablo Picasso (1881-1973). Fidèle à sa doctrine, il considère que l'œuvre doit explorer les domaines de l'onirique et de l'inconscienL et non se référer au principe de l'imitation. Marchand d'art et collectionneur lui-même, Breton saura reconnaître l'extraordinaire foisonnement des peintres se réclamant de la mouvance surréaliste. Giorgio De Chirico (1888-1978) l’attire par son inquiétante étrangeté, Francis Picabia (1879-1953) le retient par ses figures mécanomorphes, Salvador Dali (1904-1989) par sa méthode paranoïaque-critique. Il défend aussi Yves Tanguy (19001955), Joan Mirô (1893-1983), ainsi que René Magritte (1898-1967) pour sa figuration capable de réveiller les objets du quotidien, et enfin Marcel Duchamp (1887-1968), l'homme de la négation-limite, traitée par l'humour. André Masson (18961987) tient une place particulière par sa capacité à étendre le champ du visible par ses métamorphoses. Breton consacre d'ailleurs la plupart de ses derniers écrits aux arts, qui ont su entretenir sa capacité d'émerveillement jusqu'à sa mort.

LE PAPE , DU SURREALISME
André Breton (1896-1966) se consacre dès l'adolescence à la poésie, qui devient le moteur même de sa vie. Il fonde sa première revue littéraire en 1919 avec Louis Aragon et Philippe Soupault, avant de rejoindre le mouvement Dada de Tristan Tzara. L'intransigeance de ses idées l'amène à rompre avec nombre d'intellectuels au cours de sa carrière, notamment avec Tristan Tzara, dont il se sépare pour fonder le mouvement surréaliste en 1924. Il ne s'agit plus de se contenter d'une critique radicale de la vie, mais bien d'en inventer une nouvelle. C'est ce que propose le mouvement surréaliste au travers de l'écriture automatique qui, par les rêves et le sommeil hypnotique, ouvre de nouvelles voies à la connaissance et à la communication. Breton devient membre du Parti communiste, puis s’en éloigne. C’est lors de sa période d'exil aux États-Unis, pendant la Seconde Guerre mondiale, que le mouvement obtient une audience internationale. Jusqu'à sa mort, André Breton côtoie tous les grands intellectuels et artistes de son époque. Bien qu'il n'ait guère eu d'influence sur la vie sociale, le mouvement surréaliste a révolutionné de fond en comble le domaine des arts, lui offrant des perspectives illimitées en termes de création.
LES ANNÉES DE FORMATION
L'enfance
• André Breton naît le 18 février 1896 à Tinchebray, dans l'Orne. Ses parents, de condition modeste, sont d'origines lorraine et bretonne. Il passe sa petite enfance à Saint-Brieuc, auprès de son grand-père maternel, qui lui inculque le goût des insectes et des plantes, un intérêt dont il ne se départira jamais.
• En 1900, il rejoint ses parents, qui viennent de s'installer à Pantin. Il y fréquente l'école communale, puis entre au lycée Chaptal en 1906.
L'adolescence
Son adolescence est ennuyeuse, marquée par l'autoritarisme de sa mère, qu'il dépeindra plus tard dans L'Amour fou. La découverte de la poésie, à l'âge de quinze ans, le sort de cette grisaille. Il y est initié par l'un de ses professeurs, Albert Keim, qui l'incite à lire Mallarmé.
• Dès lors, il se plonge corps et âme dans la lecture de Baudelaire, de Huysmans, des symbolistes; il assiste aux séances poétiques du théâtre du Vieux-Colombier et s'essaie à ses premiers poèmes. Il s'en dégage un goût très vif pour la peinture et une prédilection pour Gustave Moreau, qui ne le quittera jamais.
Médecine ou poésie?
• À dix-sept, André Breton s'inscrit sans enthousiasme à la faculté de médecine, suivant le désir de ses parents.
• Mais la poésie l'accapare de plus en plus. Il rencontre Jean Royère, qui, en mars 1914, accepte trois de ses poèmes dans sa revue
La Phalange. L'un d'eux est dédié à Paul Valéry, dont Breton vient juste de faire la connaissance.
PENDANT LA GRANDE GUERRE
• André Breton est mobilisé dans l'artillerie en 1915. Il essaie d'échapper à l'abrutissement que représente pour lui l'instruction militaire par la lecture de Rimbaud et d'Alfred Jarry. Après ses classes à Pontivy, il est versé en 1916 dans le service de santé des Armées : il est interne dans un centre neuropsychiatrique à Nantes.
• Il y débute une correspondance avec Guillaume Apollinaire (18801918) et rencontre surtout Jacques Vaché (1896-1919).
Rencontre de Jacques Vaché
• Ce jeune écrivain, guère plus âgé que Breton, oriente définitivement le cours de la vie de celui-ci. Sans lui, le surréalisme n'aurait peut-être jamais existé. Breton évoquera cette rencontre en 1924 dans Les Pas perdus.
• Émule d'Alfred Jarry, Vaché publie Lettres de guerre en 1919. Il est pour Breton l'archétype de la résistance absolue aux valeurs d’une civilisation qui conduit à un massacre. Ses deux armes sont l'«Umour» et ce refus toujours distingué d'accepter tout compromis dans sa vie, qu'il façonne comme une œuvre d'art. Il meurt (se suicide?) d'une overdose d'opium à l'âge de vingt-quatre ans.
Auties influences
• À l'influence de Jacques Vaché, vient se greffer celle des lectures de Rimbaud, à qui il reste fidèle, et de Lautréamont, qu’il découvre à cette époque.
• Autre point important de sa formation intellectuelle, la découverte de Freud et de ses théories




breton

« champs illimités où se manifestent les désirs, est le fil qui conduit à une réalité supérieure.

C'est par l'automatisme que l'homme révèle sa vraie nature.

Le surréalisme doit concilier le rêve et la réalité, afin d'amener l'être humain à une liberté totale.

• Durant cette période, André Breton vit de la vente de tableaux, et son travail littéraire est intense.

• En 1924, en marge du Manifeste, le groupe fonde une revue, La Révolution surréaliste, et un «Bureau de recherches surréalistes», où Breton tombe sous le charme de Lise Deharme.

• En 1925, il rédige dans un hôtel de Thorenc La Lettre aux voyantes.

La même année, au cours d'une soirée où il s'ennuie avec ses amis, ils jouent à un jeu enfantin : sur des petits papiers pliés, on inscrit des bouts de phrases (sujet+ verbe+ complément).

Jacques Prévert commence.

Cela donne : «Le cadavre exquis/boira/le vin nouveau.» Le jeu sera désormais connu sous le nom de «cadavre exquis» et se fera aussi en dessin ou avec des collages (Cadavre exquis de Breton et Desnos, 1929).

• L'année suivante, Breton exclut Soupault et Artaud du mouvement, prétextant qu'ils attachent une trop grande importance à la littérature.

C'est le début d'une longue série de brouilles, qui interviendront tout au cours de sa vie et qui le feront surnommer «le pape du surréalisme» par ses détracteurs, tant son intransigeance est implacable en matière d'orthodoxie de la doctrine.

Ce surnom lui restera ensuite, avec un sens positif.

LA PÉRIODE COMMUNISTE NADJA En 1926, il rédige Légitime Défense et rencontre Nadja Delcourt.

L'influence de cette jeune femme est si déterminante qu'elle lui inspire un roman, Nadja, qu'il rédige au manoir d'Ango, près de Dieppe, alors que Prévert, Desnos, Tanguy, Péret et Georges Duhamel (1884-1966} lui rendent régulièrement visite.

Selon lui, cette femme possède un pouvoir de médium qui lui permet de prédire la venue de certains événements.

Elle incarne le pouvoir d'émerveillement.

Nadja, qui parait en 1928, traite du hasard, de l'amour et de ce rapport intime entre la poésie et la vie.

Il publie également Introduction au discours sur le peu de réalité.

Aux cOrts DE LA RÉVOLUTION • Depuis la guerre du Maroc, qui éclate en 1925, il devient nécessaire d'ancrer le mouvement dans une action politique, de faire fusionner le «Changer la vie» de Rimbaud et le «Transformer le monde» de Marx.

Breton décrète que le surréalisme doit se ranger aux côtés de la Révolution et entame une deuxième campagne d'exclusion envers les déviationnistes que sont à ses yeux Roger Vitrac (1899- 1952} et Desnos («excommunié» en 1930}.

• Il adhère au Parti communiste en 1927, mais s'en éloigne assez vite, jusqu'à la rupture définitive en 1935, lors du Congrès des écrivains pour la défense de la culture.

LE SECOND MANIFESTE TIRER AU HASARD • Après la parution du Surréalisme et la Peinture, Breton s'attelle à la rédaction du Second Manifeste du surréalisme, à la suite des attaques de plusieurs de ses amis qui n'admettent pas certains de ses engagements politiques et esthétiques.

L'essai parait en 1929.

Breton y rappelle les grands principes du surréalisme et son absence de morale, qu'il illustre de cette phrase célèbre : "L'ade surréaliste le plus simple consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tout ce qu'on peut dans la foule.» • Il y précise également que le surréalisme doit avoir une dimension sociale, tout en refusant de voir la littérature se mettre au service d'un quelconque engagement politique.

RUPTURES n ADHÉSIONS • Cette nouvelle mouture, plus surnommant «A vida Dollars», anagramme sarcastique de son nom-, Luis Bunuel (1900-1983} et René Char polémique et didactique, entraîne de nouveaux départs du mouvement.

tandis que d'autres, comme S11IV11dor D11fi (1907-1988} le rejoignent.

• Le mouvement s'étend désormais à toute l'Europe et concerne tous les domaines de l'art.

André Breton travaille inlassablement.

En 1930, il fonde la revue Le Surréalisme au service de la révolution.

De 1930 à 1932, il publie trois œuvres en prose : L'Immaculée Conception, L'Union libre et les célèbres Vases communicants, qu'il commence à l'hôtel du Levant, à Castellane.

li y analyse l'un de ses rêves et démontre comment ce rêve peut apporter une réponse à une énigme, que la vie consciente est incapable d'identifier.

Il rédige également deux recueils de poèmes (Ralentir Travaux et Le Revolver à cheveux blancs), ainsi que deux essais politiques, dont l'un relate sa rupture avec Aragon, qui intervient en 1932.

L'AMOUR FOU ·En 1934, Breton rencontre Jacqueline Lam ba, qui lui inspirera L'Amour fou et avec qui il a une fille, Aube, qui naît à la fin de 1935 (André Masson, Double Portrait de Breton et Jacqueline, 1941}.

Entre-temps, il publie L'Air de """' ......

l'eau, Point du 's��Rn�L�M�? jour, Qu'est-c e quete su"éalisme?, qu'illustrera Magritte, et Position politique du surréalisme.

• L'audience internationale du mouvement se développe, Breton se rend aux iles Canaries et à Prague.

• Lors de la sortie de L'Amour fou, en 1937, il dirige une galerie d'art, rue de Seine, avant de partir pour le Mexique, où il donne plusieurs conférences sur la littérature et l'art.

Il y fa� la connaissance de Trotski, avec qui, après plusieurs entrevues, il rédige le Manifeste pour un art révolutionnaire indépendant.

Au retour, c'est la rupture avec Paul Eluard.

L'EXIL EN AMÉRIQUE MOBILISÉ • À la déclaration de la Seconde guerre mondiale, André Breton est mobilisé à Poitiers.

À l'issue de la débâcle, il se retrouve à Marseille, pris en charge par le Comité de secours américain aux intellectuels, tout comme les peintres surréalistes Vidor Brauner (1903-1966}, Max Ernst (1891·1976} et André Masson (1896-1987}, ainsi que le poète Benjamin Péret.

·En cette triste année 1939, André Breton ne sombre pas dans le désespoir, comme en témoigne la parution en forme de clin d'œil de L'Anthologie de l'humour noir.

DÉPART POUR LA MARTINIQUE ••• ·Tandis que Paul Eluard et René Char rejoignent la Résistance, lui préfère s'embarquer en 1941 sur le Capitaine­ Lemerle en direction de la Martinique.

Il fait la connaissance de Claude Lévi­ Strauss sur le navire.

• Il déchante vite, car le régime de Vichy qui est aux commandes de 111e, le fait interner un moment.

...

PUIS POUR LES ÉTATS·UNIS • Il a juste le temps de faire la connaissance de l'écrivain Aimé Césaire (né en 1913}, avant de s'embarquer pour les États-Unis en 1941.

• Il s'installe à New York, où il organise une exposition surréaliste en 1942 et crée la revue VW.

• Sa production littéraire se ralentit considérablement.

Il ne publie qu'un recueil de poèmes en 1941, Fata Morgano, et, l'année suivante, Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non.

Il y écrit :. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles