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Arts et Culture L'EXPRESSIONNISME

Publié le 09/02/2019

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culture

trouvent chez les fauves français l’exemple du libre épanouissement pictural dont la couleur est le véhicule essentiel, et chez le Norvégien Edvard Munch (1863-1944), la plus parfaite incarnation de l’expressionnisme dans sa version tragique. Tout dans l’univers de ce dernier - que ce soit la sexualité, la religion, la mort ou sa vision de l’humanité - concourt à établir un climat intensément hystérique et névrosé.

 

À partir de 1905, et jusqu’à la veille de la guerre de 1914, s’affirme un premier expressionnisme allemand : trois artistes, Ludwig Kirchner (1880-1938), Fritz Bleyl (né en 1880) et Erich Heckel (1883-1970) fondent à Dresde une association, Die Brücke («le pont», thème récurrent dans l’œuvre des expressionnistes), animée d’une volonté de rupture avec l’académisme, l’impressionnisme et F Art nouveau. Die Brücke se propose de jeter un pont entre tous ceux qui veulent créer, tous les «facteurs de révolutions et de fermentations», et tous les amateurs qui entendent soutenir leur action. D’autres artistes rejoignent l’association: Emil Nolde (1867-1956), Max Pechstein (1881-1955), le Suisse Cuno Amiet (1868-1961). Les couleurs sont vives, violemment contrastées, les images déformées, notamment dans la représentation des paysages: la peinture n’est pour ces artistes ni la description du monde extérieur ni la recherche de la beauté formelle, mais l’expression du moi intérieur, fût-il tourmenté. Autodidactes pour la plupart, les peintres allemands sont délivrés des préoccupations techniques des artistes français - celles d’un Matisse, d’un Dufy -, marqués par leur formation académique. C’est pourquoi la critique a pu dire de leurs tableaux qu’ils étaient techniquement mal peints : « Des règles esthétiques, il n’y en a pas. L’artiste crée l’œuvre en ne suivant que son instinct, que sa nature». Les désaccords internes aboutirent à la dissolution de l’association en 1913.

 

Le cavalier bleu

 

L’outrance, la violence des couleurs, la prédominance de l’impulsion créatrice sur la réalisation sont les réponses, pleines d’effroi mais aussi d’enthousiasme, que donnent les artistes face aux transformations du monde moderne, aux nouvelles découvertes scientifiques. Ces réponses se

 

retrouvent sous une forme encore plus impulsive, mais également plus joyeuse, dans l’expérience du Cavalier bleu Çder Blaue Reiter), groupe de peintres qui se forma à Munich en 1911 avec la volonté d’instaurer une vision et un langage artistiques nouveaux. Les fondateurs du mouvement sont Wassily Kandinsky (1866-1944), Russe naturalisé allemand puis français, et l’Allemand Franz Marc (1880-1916).

 

En 1912, ils publient un almanach, der Blaue Reiter (dont la couverture porte le fameux cavalier, œuvre sur bois gravée de Kandinsky) qui contenait différents essais sur la peinture, et la traduction du russe du texte théorique de Kandinsky Du spirituel dans l’art. Le Cavalier bleu ne professe pas une doctrine précise mais prétend représenter l’art de son époque et regrouper toutes les forces indépendantes et novatrices de la peinture moderne. Le Douanier Rousseau, Delaunay Braque, Matisse, Derain, Picasso, Vlaminck, Klee, Léger, Chagall, Arp, Ernst, Malevitch, les membres de Die Brücke sont les principaux noms associés aux deux grandes expositions munichoises (1911 et 1912) et

Légende de Marie l'Égyptienne (1912), d’Emil Nolde. Il peignit ce tableau alors qu'il était encore Hé au groupe Die Brücke. Croyant, mystique même, Nolde composa de nombreuses scènes bibliques.

▼ Les émigrants (1916-1917) d’Oskar Kokoschka. Ces visages hagards et hallucinés font preuve dans leur chromatisme coloré d’une pénétration psychologique et d'une violence visionnaires.

 

aux manifestations organisées par le groupe. La guerre de 1914 met fin au Blaue Reiter. Célébrant la force de l’instinct et les puissances libératrices de la nature, ses artistes ont exalté la naïveté de l’enfance, des aliénés et des primitifs (notamment les sculptures africaines, les bois gravés du Moyen Âge), la rébellion contre la réalité. Ils ont aussi découvert la force explosive des images. Ils expriment un art fondé sur la profondeur spirituelle, sur la «musicalité des couleurs nécessaire pour que l’art devienne abstrait», écrit Kandinsky, qui ajoute: «Plus ce monde se fait épouvantable, plus l’art se veut abstrait».

 

Le second expressionnisme

 

L’expressionnisme ne tarde pas à passer les frontières allemandes et à intéresser toute l’Europe centrale, l’Autriche en tête avec Egon Schiele (1890-1918) et Oskar Kokoschka (1886-1980). En dépit de la brièveté de sa carrière, Schiele exécuta des nus déformés à l’érotisme insistant, d’une extrême profondeur psychologique mais d’un

culture

« L'expressionnisme trouvent chez les fauves français l'exemple du libre épanouissement pictural dont la couleur est le véhicule essentiel, et chez le Norvégien Edvard Munch (1863-1944), la plus parfaite incarnation de l'expressionnisme dans sa version tragique.

Tout dans l'univers de ce dernier- que ce soit la sexualité, la religion, la mort ou sa vision de l'hu­ manité -concourt à établir un climat intensé­ m�nt hystérique et névrosé.

A partir de 1905, et jusqu'à la veille de la guerre de 1914, s'affirme un premier expressionnisme alle mand : trois artistes, Ludwig Kirchner (1880-1938), Fritz Bleyl (né en 1880) et Erich Heckel (1883-1970) fondent à Dresde une associa­ tion, Die Brücke («le pont>> , thème récurrent dans l'œuvre des expressionnistes), animée d'une volonté de rupture avec l'académisme, l'impres­ sionnisme et l'Art nouveau.

Die Brücke se propose de jeter un pont entre tous ceux qui veulent créer, tous les "facteurs de révolutions et de fermenta­ tions>> , et tous les amateurs qui entendent soutenir leur action.

D'autres artistes rejoignent l'asso­ ciation: Emil Nolde (1867-1956), Max Pechstein (1881-1955), le Suisse Cuno Amiet (1868-1961).

Les couleurs sont vives, violemment contrastées, les images déformées, notamment dans la repré­ sentation des paysages: la peinture n'est pour ces artistes ni la description du monde extérieur ni la recherche de la beauté formelle, mais l'expression du moi intérie ur, fût-il tourmenté.

Autodidactes pour la plupart, les peintres allemands sont déli­ vrés des préoccupations techniques des artistes français -celles d'un Matisse, d'un Dufy -, mar­ qués par leur formation académique.

C'est pour­ quoi la critique a pu dire de leurs tableaux qu'ils étaient techniquement mal peints: "Des règles esthétiques, il n'y en a pas.

Lartiste crée l'œuvre en ne suivant que son instinct, que sa nature >>.

Les désaccords internes aboutirent à la dissolution de l'association en 1913.

Le cavalier bleu Loutrance, la violence des couleurs, la prédomi­ nance de l'impulsion créatrice sur la réalisation sont les réponses, pleines d'effroi mais aussi d'en­ thousiasme, que donnent les artistes face aux transformations du monde moderne, aux nou­ velles découvertes scientifiques.

Ces réponses se retrouvent sous une forme encore plus impulsive, mais également plus joyeuse, dans l'expérience du Cavalier bleu (der Blaue Reiter), groupe de peintres qui se forma à Munich en 1911 avec la volonté d'instaurer une vision et un langage artis­ tiques nouveaux.

Les fondateurs du mouvement sont Wassily Kandinsky (1866-1944), Russe natu­ ralisé allemand puis français, et l'Allemand Franz Marc (1880-1916).

En 1912, ils publient un almanach, der Blaue Reiter (dont la couverture porte le fameux cavalier, œuvre sur bois gravée de Kandinsky) qui conte­ nait différents essais sur la peinture, et la traduc­ tion du russe du texte théorique de Kandinsky, Du spirituel dans l'art.

Le Cavalier bleu ne professe pas une doctrine précise mais prétend représenter l'art de son époque et regrouper toutes les forces indé­ pendantes et novatrices de la peinture moderne.

Le Douanier Rousseau, Delaunay; Braque, Matisse, Derain, Picasso, Vlaminck, Klee, Léger, Chagall, Arp, Ernst, Malevitch, les membres de Die Brücke sont les principaux noms associés aux deux grandes expositions munichoises (1911 et 1912) et Légend� de Marie ......

l'Egyptienne (1912), d'Emil Nolde.

Il peignit ce tableau alors qu'il était encore lié au groupe Die Brücke.

Croyant, mystique même, Nolde composa de nombreuses scènes bibliques.

' Les émigrants (1916-1917) d'Oskar Kokoschka.

Ces visages hagards et hallucinés font preuve dans leur chromatisme coloré d'une pénétration psychologique et d'une violence visionnaires.

aux manifestations organisées par le groupe.

La guerre de 1914 met fin au Blaue Reiter.

Célébrant la force de l'instinct et les puissances libératrices de la nature, ses artistes ont exalté la naïveté de l'enfance, des aliénés et des primitifs (notamment Les sculptures africaines, les bois gravés du Moyen Age), la rébellion contre la réalité.

Ils ont aussi découvert la force explosive des images.

Ils expri­ ment un art fondé sur la profondeur spirituelle, sur la "musicalité des couleurs nécessaire pour que l'art devienne abstrait», écrit Kandinsky , qui ajoute: «Plus ce monde se fait épouvantable, plus l'art se veut abstrait >>.

Le second expressionnisme Lexpressionnisme ne tarde pas à passer les fron­ tières allemandes et à intéresser toute l'Europe centrale, l'Autriche en tête avec Egon Schiele (1890-1918) et Oskar Kokoschka (1886-1980).

En dépit de la brièveté de sa carrière, Schiele exécuta des nus déformés à l'érotisme insistant, d'une extrême profondeur psychologique mais d'un caractère franchement morbide.

Les portraits et les compositions de Kokoschka manifestent un style nerveux et linéaire qui entend exprimer les pen­ sées intimes et les névroses de ses sujets.

Chez Kokoschka, la libre expression de son tempéra­ ment a toujours précédé ses recherches formelles.

Après la guerre, l'expressionnisme resurgit, plus violent que jamais.

En Allemagne, l'art est hanté par les problèmes immédiats de son époque: l'angoisse, la misère, la faim, la colère.

Dépassant le subjectivisme expressionniste, une nouvelle génération de peintres entend rendre compte de la dramatique réalité d'après-guerre.

Elle est représentée par les peintres de la Nouvelle Objectivité, Max Beckmann (1884-1950), Otto Dix (1891-1969) ou Georg Grosz (1893-1959), dont les œuvres engagées revêtent un aspect de dénonciation sociale.

Le courant expressionniste constitue le point d'aboutissement ultime de l'art figuratif occiden­ tal de ce premier quart de siècle.

Mais dans le même temps, ses expériences se dissolvent dans une nouvelle tendance qui submerge peu à peu la scène artistique : l'art abstrait, dont l'expres­ sionnisme a préparé la révolution.. »

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