Arts et Culture SAMUEL BECKET
Publié le 04/02/2019
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On a cherché dans les livres et les pièces de Beckett une «métaphysique de la condition humaine». Bien qu’il y ait chez lui une réflexion profonde et très personnelle sur la valeur de l’existence humaine, c’est surtout par l’originalité et la qualité de son langage que Becket s’est imposé. Rarement écriture a été si proche de la voix humaine et du corps et, en même temps, si abstraite. Tout comme James Joyce, Beckett essaye «d’échapper à l’Histoire». Tout ce qui se passe dans ses textes est réduit aux dimensions d’un être isolé, sans passé ni avenir dont le seul
Les dialogues dans les pièces de Beckett ne parviennent pas à rompre le silence, et l’échange avec l’autre ne renvoie jamais qu’à sa propre solitude.
Samuel Beckett (au centre) dirige, en 1964, les répétitions d’Én attendant
Godot au Royal Court Theater de Londres.
présent est dans les quelques heures à venir, dans un lieu dénué de tout repère; il est au-delà et en deçà de l’Histoire. Beckett mise volontairement sur la nudité de l’écriture, sur la pauvreté des thèmes pour atteindre ou toucher, de manière toujours poétique et avec un incomparable humour, une sorte d’universel humain qui affirme espoir et plaisir de vivre.
Solitude et vaine attente
Dans un champ, deux clochards attendent un certain Godot. Ils ne l’ont jamais vu, ils ne savent même pas pourquoi ils l’attendent. Arrive un couple composé de Pozzo et de Lucky qui détourne pour un temps Estragon et Vladimir de leur attente. De même que l’esclave subit le maître, Lucky se résigne à supporter Pozzo, sans que ce dernier n’en tire aucune satisfaction. L’attente désabusée et pitoyable reprend à l’annonce de la venue de Godot seulement le lendemain. Les personnages vieillissent, quant à Godot, il viendra, certes, mais... demain. Dans
La dernière bande (1958), un vieillard écoute l’histoire de sa propre vie comme si c’était celle d’une étranger. Dans Oh! les beaux jours (1961), une femme, à demi ensevelie dans le sol, trouve encore des ressources suffisantes pour exprimer sa joie de vivre et son espérance. Toutes ces pièces ont été représentées dès leur création.
La réputation croissante dont jouit alors Beckett culmine avec l’attribution, en 1969, du prix Nobel de littérature. Fidèle à son souci permanent de se préserver des honneurs, l’écrivain ne se rendit pas à Stockholm pour la cérémonie.
Samuel Beckett, l’homme banal qui se voulait et se considérait anonyme parmi les hommes de ce monde, est mort à Paris le 22 décembre 1989.

«
Samuel
Beckett
son nouveau roman qu'il écrit en anglais à cette
époque et qui n'a été publié qu'en 1953,
témoigne d'une vision littéraire nouvelle qui
consacre l'originalité de son œuvre.
Watt est
employé de maison chez M.
Knott, où règnent des
lois étranges, car le maître change non seulement
de costume au mépris des convenances et des
saisons, mais aussi, et comme par magie, d'appa
rence.
Watt est capable de tout endurer sans se
rebiffer.
Mais il souhaite comprendre Knott.
Ce
désir ne lui vaut que des déboires car rien -ni la
raison ni le travail honnête et acharné- ne peu
vent empêcher que l'insuffisance, l'absurdité et
l'arbitraire s'imposent de manière implacable par
la voix d'un maître dont on ne connaît même pas
le visage.
Beckett place ses personnages dans des lieux
de passage et des cadres dépouillés (une gare,
une maison, un champ) et les propos qu'ils
échangent sont des plus anodins.
L'inquiétude et
l' absu rdité viennent de la répétition des dia
logues, des longs silences entre les répliques et
des subterfuges et des accessoires dérisoires aux
quels s'arriment les personnages pour pallier leur
angoisse.
Qu'il s'agisse de pièces, de romans
ou de nouvelles, la thématique est la même: l'at
tente, le temps qui passe, la solitude, l'ennui, la
déchéance qui vient avec l'âge...
.
Une inspiration à son apogée
Pl usieurs critiques littéraires ont vu dans les
romans de Beckett à cette époque une allégorie
de la vie et la recherche d'une hypothétique
image de Dieu.
Mais cette quête silencieuse, pré
sente dans presque tous ses écrits à partir des
années 1950, demeure en suspens, impuissante à
atteindre une vérité.
À cette époque, la plus pro
lifique de l'écrivain, il achève sa trilogie Molloy
(1951), Ma/one meurt (1952) et L'innomm able
(1953) et publie, également, ses Nouvelles et
textes pour rien (1955) et son roman Têtes
mortes (1967).
Il rédige des pièces de théâtre,
moins nombreuses mais mondialement connues
pour les succès qu'elles remportent dès leurs
créations: En attendant Godot (1953), Fin de par
tie (1957), La dernière bande (1960) et, surtout,
Oh! les beaux jours (1963).
Pour la plupart, ses
œuvres sont directement écrites en français.
D'autres sont traduites de l'anglais ou en anglais
par l'auteur lui-même.
Aussi bien en français
qu'en anglais, l'inventivité, l'expression et la vir
tuosité dont Beckett fait preuve révèlent un
maître du langage.
On a cherché dans les livres et les pièces de
Beckett une «métaphysique de la condition
humaine».
Bien qu'il y ait chez lui une réflexion
profonde et très personnelle sur la valeur de
l'existence humaine, c'est surtout par l'originali
té et la qualité de son langage que Becket s'est
imposé.
Rarement écriture a été si proche de la
voix humaine et du corps et, en même temps, si
abstraite.
Tout comme James Joyce, Beckett
essaye «d'échapper à l'Histoire>> .
Tout ce qui se
passe dans ses textes est réduit aux dimensions
d'un être isolé, sans passé ni avenir dont le seul
......
Les dialogues dans les pièces de Beckett
ne parviennent pas à rompre le silence,
et l'échange avec l'autre ne renvoie jamais
qu'à sa propre solitude.
......
Samuel Beckett (au centre) dirige,
en 1964, les répétitions d'En attendant
Godot au Royal Court Theater de Londres.
présent est dans les quelques heures à venir ,
dans un lieu dénué de tout repère; il est au-delà
et en deçà de l'Histoire.
Beckett mise volontaire
ment sur la nudité de l'écriture, sur la pauvreté
des thèmes pour atteindre ou toucher, de maniè
re toujours poétique et avec un incomparable
humour, une sorte d'universel humain qui affir
me espoir et plaisir de vivre.
Solitude et vaine attente
Dans un champ, deux clochards attendent un
certain Godot.
Ils ne l'ont jamais vu, ils ne savent
même pas pourquoi ils l'attendent.
Arrive un
couple composé de Pozzo et de Lucky qui
détourne pour un temps Estragon et Vladimir de
leur attente.
De même que l'esclave subit le
maître, Lucky se résigne à supporter Pozzo, sans
que ce dernier n'en tire aucune satisfaction.
L'at
tente désabusée et pitoyable reprend à l'annon
ce de la venue de Godot seulement le lende
main.
Les personnages vieillissent, quant à
Godot, il viendra, certes, mais ...
demain.
Dans i Alfred Lynch et Nicol Williamson A dans les rôles de Vladimir et Estragon
lors de la représentation d'En attendant Godot,
en 1964, au Royal Court Theater de Londres.
La dernière bande (1958), un vieillard écoute
l'histoire de sa propre vie comme si c'était celle
d'une étranger.
Dans Oh! les beaux jours (1961),
une femme, à demi ensevelie dans le sol, trouve
encore des ressources suffisantes pour exprimer
sa joie de vivre et son espérance.
Toutes ces
pièces ont été représentées dès leur création.
La réputation croissante dont jouit alors Bec
kett culmine avec l'attribution, en 1969, du prix
Nobel de littérature.
Fidèle à son souci perma
nent de se préserver des honneurs, l'écrivain ne
se rendit pas à Stockholm pour la cérémonie.
Samuel Beckett, l'homme banal qui se voulait
et se considérait anonyme parmi les hommes de
ce monde, est mort à Paris le 22 décembre 1989..
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