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Auguste RENOIR: COCO A L'ÉVENTAIL JAPONAIS

Publié le 17/01/2022

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919 • Coco à l'éventail japonais • Huile sur toile, 50,2 cm x 40 cm • Signé en haut, à droite, «Renoir « • Peint vers 1906 • Localisation : collection particulière • Expositions : Paris, 1956; Saint John (Canada) 1957; Davenport, New York, 1965; Londres, 1972; Chicago, 1976

auguste

« peinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. LE SUJETClaude en clown devant un chevalet, Claude écrivant, en Pierrot, avec un éventail...

Renoir débordait d'imaginationpour représenter son turbulent petit garçon.

Le peintre n'était en effet pas un père très autoritaire.

Dans sapropriété des Colettes, les enfants pouvaient grimper aux arbres, marcher sur la pelouse et même jouer dans sonatelier.

Claude posait pour son père chaque fois que Renoir ne pouvait sortir en raison du mauvais temps ou quand lemodèle sur lequel il travaillait n'était pas disponible.

Ces séances étaient une véritable aubaine pour l'enfant.

Renoirne lui demandait guère d'efforts, il lui faisait revêtir des déguisements et, surtout, lui faisait manquer une journéed'école! LE TABLEAUClaude avait déjà cinq ans quand Renoir le peignit sous ces traits vaguement « japonisants ».

Peut-être l'artistevoulait-il évoquer ainsi les débuts de l'impressionnisme, quand le « japonisme » battait son plein.

Monet n'avait-il paspeint sa propre épouse entourée d'éventails? Mais Renoir s'intéresse surtout à l'expression de son petit garçon et àla construction de son tableau.

Le visage, la main gauche de l'enfant et l'éventail forment trois volumes quis'équilibrent parfaitement sur cette toile où dominent les coloris rouges. LA COTEMise en vente à Londres en 1987, cette toile a trouvé preneur pour 3 millions de francs français (545 000 dollars).En 1990, Léontine et Coco a atteint 25,9 millions de francs français (4,7 millions de dollars). Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Coco à l'éventail japonais• Huile sur toile, 50,2 cm x 40 cm• Signé en haut, à droite, «Renoir »• Peint vers 1906• Localisation : collection particulière• Expositions : Paris, 1956; Saint John (Canada) 1957; Davenport, New York, 1965; Londres, 1972; Chicago, 1976. »

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