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Auguste RENOIR: FEMME AU JABOT BLANC

Publié le 17/01/2022

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

 • Femme au jabot blanc  • Huile sur toile 46,5 cm x 38 cm  • Signé et daté en haut, à droite, «Renoir 80«  • Peint en 1880  • Localisation: Paris, musée d'Orsay

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« Huxley, chaque instrument chante un bonheur particulier ignorant l'harmonie plus vaste à laquelle sa voix prête unattrait vif, instinctif et prolongé, de même, dans "un Renoir", une chevelure, du feuillage, des reflets dans l'eau, lacourbe d'un corps, la splendeur du jour. Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'OEUVREOn connaît la plupart des modèles de ses portraits.

Mais l'identité de cette bourgeoise entre deux âges resteindéterminée.

Son manque de spontanéité laisse penser qu'il s'agit d'une commande.

Le peintre est en effet parfoiscontraint de se soumettre aux exigences de ses clientes.

Or, il peint rarement une femme dans une pose aussi figée.A cette époque, il rend encore le modelé des visages à l'aide de touches roses et blanches très délicates.

Avec lamême finesse, il capte l'éclat des yeux bleus rêveurs.

La chevelure rousse du modèle est traitée avec des touchesplus épaisses.

Le jabot blanc, qui souligne le cou épais de la femme, est rendu avec une facture plus souple et pluslibre.

Quant à la robe au motif incertain, elle est représentée avec des touches rouges et dorées se détachant surun col noir.

Contrairement à son habitude, Renoir ne situe pas son modèle dans un décor: il se contente de la faireposer devant un fond jaune d'or indistinct. Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Femme au jabot blanc• Huile sur toile 46,5 cm x 38 cm• Signé et daté en haut, à droite, «Renoir 80»• Peint en 1880• Localisation: Paris, musée d'Orsay LA CRITIQUELe talent de portraitiste de Renoir est reconnu par plusieurs critiques dès les années 1870.

« Dès l'abord, nous luireconnaissons la faculté de peindre la femme dans toute sa grâce et sa délicatesse, ce qui l'a conduit toutparticulièrement à exceller dans le portrait», écrit Théodore Duret. L'HISTOIRELe tableau a fait partie de la collection du docteur Eduardo Mollard, qui en a fait don au musée du Jeu de Paume en1961.

Il est aujourd'hui exposé au musée d'Orsay.. »

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