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Auguste RENOIR: JEUNE FILLE PORTANT UNE CORBEILLE DE FLEURS

Publié le 17/01/2022

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

• Jeune Fille portant une corbeille de fleurs • Huile sur toile 81,6 cm x 65,7 cm • Signé en bas, à droite • Peint en 1888 • Localisation : collection particulière • Expositions : New York, 1968, 1974

auguste

« harmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons.

L'OEUVRECette toile est une des plus achevées de l'oeuvre de Renoir en cette année 1888.

Pourtant, 1887 avait été unepériode de crise pour le peintre, très préoccupé par l'exécution des Grandes Baigneuses, qui marquait l'apogée de sapériode ingresque.

Il cherchait alors à concilier l'étude directe de la nature avec son désir de respecter une traditionplus classique.

S'inspirant du Titien, de Velasquez, Rubens, Rembrandt, ainsi que des peintres français du XVIII'siècle, il s'ingéniait comme eux à modeler les formes.

Ici, il est revenu à une touche plus unifiée. LA CRITIQUE«En évoquant cette jeune fille en robe verte, écrit François Daulte en 1964, qui nous regarde de ses yeux sombresbaissés vers nous (...), Renoir nous propose une nouvelle image de la féminité.

Cette jeune fille est sans douteimprégnée de la mode et du goût d'une époque, mais elle est surtout issue de.la vision personnelle du peintre.

Parmitous les grands artistes, Renoir a créé un nouvel univers qui lui appartient en propre.

» LA COTEIl y a énormément d'huiles de l'artiste en circulation.

Une toile de 1890 intitulée Tête de jeune femme a trouvépreneur pour 3,2 millions de francs français (580000 dollars) à New York en 1994.

Une toile comme celle-cidépasserait sûrement les 10 millions de francs français (1,8 million de dollars). Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919 • Jeune Fille portant une corbeille de fleurs• Huile sur toile 81,6 cm x 65,7 cm• Signé en bas, à droite• Peint en 1888• Localisation : collection particulière• Expositions : New York, 1968, 1974 LA TECHNIQUEAvec ce portrait, Renoir revient à sa manière habituelle: filles-fleurs pulpeuses, tons nacrés, qu'il n'abandonnera plusjusqu'à sa mort.

Tout à l'euphorie de sa vision des femmes, il mérite bien les lignes que Mirbeau a tracées de lui : «Ilest vraiment le peintre de la femme, tour à tour gracieux et ému, savant et simple, toujours élégant, avec des. »

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