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Auguste RENOIR: LES CANOTIERS

Publié le 17/01/2022

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR

• Les Canotiers (dit Le Déjeuner au bord de la rivière) • Huile sur toile 55 cm x 66 cm • Signé en bas, à gauche, «Renoir « • Peint vers 1879 • Localisation : The Art Institute of Chicago • Expositions : Chicago, 1910, 1933; Paris, Boston, 1935; New York, 1965

auguste

« Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. LE LIEULe restaurant Fournaise, situé sur l'île de Chatou, rendez-vous des impressionnistes, des fauves et des écrivains,connut son heure de gloire à une époque où les Parisiens venaient pratiquer le canotage sur la Seine.Alphonse Fournaise, charpentier de bateaux, comprend vite le parti qu'il peut tirer d'un établissement si bien situé.En 1860, il lance donc la maison, aidé par sa femme à la cuisine, sa fille à l'accueil et son fils, qui aide les dames àembarquer.

Lui-même se charge d'organiser de somptueuses fêtes nautiques.

Dès lors, le restaurant ne désemplitplus.

Renoir y peindra sa célèbre toile Le Déjeuner des canotiers.Menacée de ruine, la maison Fournaise vient, grâce à d'importants soutiens financiers français et américains, d'êtrerendue à sa destination première : un restaurant et un musée y sont aujourd'hui installés. Pierre-Auguste RENOIR• Les Canotiers (dit Le Déjeunerau bord de la rivière)• Huile sur toile 55 cm x 66 cm• Signé en bas, à gauche, «Renoir »• Peint vers 1879• Localisation : The Art Institute of Chicago• Expositions : Chicago, 1910, 1933; Paris, Boston, 1935; New York, 1965 L'OEUVREOn peut considérer ce tableau comme le jumeau du Déjeuner des canotiers, réalisé en 1881.

On reconnaît à gaucheM.

de Lauradour, un ami de Renoir, qui figure sur certaines autres de ses toiles.

La scène, qui paraît brossée dansun style relâché, est en réalité une étude minutieuse de personnages, de paysage et de natures mortes.

Sur latable, les verres étincellent, renvoyant la lumière.

Le treillis, les capucines, les reflets de l'eau au second plan sonttraités de façon à produire un effet de vive intensité. L'HISTOIREAchetée 200 francs par Boussod et Valadon en 1887 et revendue le jour même à un marchand nommé Guyotin pour350 francs, la toile fut acquise par Durand-Ruel en 1892 pour 1 300 francs.

La même année, sa succursale de NewYork la revendait pour la somme de 100 dollars à Mrs Potter Palmer, laquelle la donna, avec beaucoup d'autrestableaux, à l' Art Institute de Chicago en 1922.. »

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