Auguste RENOIR: NATURE MORTE
Publié le 17/01/2022
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Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919
• Nature morte • Huile sur toile 46,5 cm x 55,5 cm • Signé en bas, à droite, « Renoir « • Peint sans doute vers 1900 • Localisation : Paris, musée d'Orsay
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harmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.
Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.
L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.
Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.
Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.
De son seul regard, il "charme" les apparences.
Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.
Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.
Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.
Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.
Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.
En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes.
Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.
Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".
Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.
Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".
C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit.
Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.
Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.
Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.
Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons.
L'HOMMEJean Renoir, qui fut un grand cinéaste, avait consacré un ouvrage à son célèbre père, qui avait eu l'idée de lemettre dans un collège chic de Neuilly, Sainte-Croix: «Quand mon père venait me chercher, sa présence semblaitdéplacée au milieu des autres parents.
Sa vareuse à col fermé, ses cheveux un peu trop longs sous son chapeau defeutre mou contrastaient étrangement avec les cols empesés, les cravates de soie sombre, les moustaches ciréeset les pantalons au pli impeccable des pères normaux.
Instinctivement les groupes s'éloignaient de cet habitantd'une autre planète.
Tandis que je l'embrassais, je me sentais gêné par les regards étonnés de mes camarades.»
L'OEUVREMaurice Denis écrivait en 1892: «Idéaliste? Naturaliste? Comme il vous plaira.
Il a su se borner à traduire sesémotions à lui, toute la nature et tout le rêve avec des procédés à lui : il a composé avec les joies de ses yeux demerveilleux bouquets de femmes et de fleurs.
» Cette toile contraste avec les dernières natures mortes de Renoir,qui seront presque réduites à l'état d'ébauches.
On sent ici une œuvre travaillée, composée, où chaque objetoccupe une place bien définie: le bouquet, les couleurs employées, la disposition des fruits, le motif du tapis, lepiano à gauche.
LA COTEVilla à Cagnes, une huile sur toile réalisée en 1910-1912 a atteint, lors d'une vente publique à Londres en 1993, lasomme de 180000 livres (1,5 million de francs français, soit 270000 dollars).
Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Nature morte• Huile sur toile 46,5 cm x 55,5 cm• Signé en bas, à droite, « Renoir »• Peint sans doute vers 1900• Localisation : Paris, musée d'Orsay
L'HISTOIREL'un des propriétaires de cette toile a sans doute été le marchand Ambroise Vollard.
En 1973, elle a été interceptéepar la direction générale des Douanes, sans doute parce qu'on tentait de la faire sortir de France sous un faux nomou une fausse valeur déclarée.
Cédé au Jeu d,e Paume à titre gratuit par le ministère de l'Economie et des Finances,le tableau se trouve à Orsay depuis 1986..
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