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Auguste RENOIR: VASE DE FLEURS

Publié le 17/01/2022

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

. Vase de fleurs . Huile sur toile 64 cm x 53 cm . Peint en 1885 . Localisation : Londres, Lefevre Gallery

auguste

« de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. LE SUJETRenoir multiplie les citations.

Dans un espace étouffant à force de motifs, il place un bouquet opulent sur fond detapisserie.

Ces riches étoffes qu'aimaient tant les princes de la Renaissance, il les a découvertes en Italie.

A droite,la figure drapée tenant à la main une lyre rappelle les personnages de l'Antiquité que les maîtres anciens prenaientpour sujets.

Ainsi, dans une période de trouble et d'interrogations, le peintre trouve une réponse dans l'art du passé.En choisissant Raphaël comme modèle, il semble bien loin de l'impressionnisme qu'il pratiquait quelques années plustôt.

Mais l'oeuvre pourtant étonne, car Renoir mélange les styles : le bouquet de fleurs à dominante rouge s'inspirenettement de l'art japonais, dans lequel les impressionnistes ont puisé un sens nouveau de la composition et desarrangements de couleurs. L'OEUVREAu premier abord, la richesse des motifs peut dérouter.

Alliée à un chromatisme chatoyant, cette surabondancerétrécit un espace où n'est ménagée aucune ouverture.

Seule la cheminée ornée de mosaïque indique la profondeur.En optant pour une vue frontale et rapprochée, Renoir accentue l'impression d'étouffement. Pourtant, en dépit de son «exotisme», la composition peut être qualifiée de classique: parfaitement centrée, lanature morte posée sur une table se détache sur une toile de fond.

Une porcelaine sur la cheminée fait écho auvase dont le reflet bleuté crée une ligne sur la patine de la table: ce rappel d'une même couleur assure l'équilibre dela composition.Mais, par ailleurs, le peintre joue des superpositions et des juxtapositions, qui déstabilisent le regard.

La table aubois sombre oppose sa masse verticale au feu d'artifice du bouquet, qui, lui-même, se confond avec la tapisserie.

Ildevient difficile de discerner le premier plan de l'arrière-plan, d'autant que la femme à la lyre semble vouloir sortir ducadre pour s'attabler à la table qui lui fait face.

On pourrait multiplier les exemples de trompe-l'oeil utilisés par lepeintre.

Au moyen d'un dessin très ferme, Renoir élabore un tableau complexe pour un sujet très traditionnel. LA COTERenoir reste une valeur sûre pour les commissaires-priseurs, et un grand nombre de ses oeuvres circulent encore surle marché.

Un Vase de roses des mêmes années que Vase de fleurs a trouvé acquéreur en 1995 pour 1,507 millionde francs français (275000 dollars). Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919.

Vase de fleurs.

Huile sur toile 64 cm x 53 cm.

Peint en 1885. »

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