Devoir de Philosophie

BONNARD

Publié le 05/09/2013

Extrait du document

bonnard

BONNARD

1867-1947

COMME une rivière à travers ses méandres montre de sa source à son embouchure une crois.. sance continue, ainsi la coulée lumineuse sortie du pinceau d'un maître ne cesse parfois de s'élargir à mesure qu'elle s'éloigne de ses débuts et s'en va vers son achèvement.

En suivant tableau par tableau le cours uni de la production du peintre Bonnard, on peut mieux qu'ailleurs noter cette progression depuis sa première manière, mince et sinueuse, lustrée, puis teintée de mousse et de glaise humide, jusqu'aux oeuvres de la fin où les formes s'absorbent dans un estuaire de clartés.

Dès les toiles de 189o, on distingue en effet ce qui s'épanouira durant cinquante-sept ans de transformations successives, tantôt changeant l'arabesque en un aplomb rectiligne, pour revenir ensuite à un découpage en feston, tantôt allant vers un approfondissement réaliste des formes pour retrouver, au delà, la seule magie des nappes multicolores. L'univers que Bonnard ouvre à notre vision et dans lequel passent la rue de Paris et les campagnes, la mer de Provence et les scènes intimes d'une société bourgeoise, est un monde irisé où transparaissent la toilette et la salle à manger, le nu devant le miroir, le cheval de fiacre, la famille au jardin, le chien, le chat, le mimosa, tout un monde proche qui, fournissant des thèmes souvent analogues, change néan¬moins d'année en année pour briller de feux plus ardents, et n'être, sur le tard, que matière en fusion.

COMME l'enfant, Bonnard n'a cessé de découvrir l'inédit dans le quotidien, car il avait reçu le don de perpétuelle enfance.

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles