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BRAQUE

Publié le 05/09/2013

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braque

 

1882

SA vie commencée à Argenteuil le 13 mai 1882, et continuée presque aussitôt au Havre, où le père du petit Georges dirigeait une entreprise de peinture, avant de se poursuivre à Paris, où le peintre arriva en 1904, et qu'il ne quitta plus guère, sauf; en 1914, pour le front (où il fut grave¬ment blessé en 1915) et pour des villégiatures dans le Midi et, plus souvent, en Normandie, sa vie, on le voit, toute simple et tout unie, retirée, silencieuse, modeste, comme celle de tant de peintres, français principalement, n'a d'autre histoire que celle de sa peinture.

Et cette peinture, comme cette vie, s'est développée selon une ligne droite et pure. Dès la jeunesse, le goût pour les formes neuves et héroïques, et l'adhésion au Fauvisme, vers qui l'amitié de Friesz attirait Braque, mais dont Braque donna, en 1906 et 1907, une version plus discrète de chromatisme, plus réfléchie de facture, plus recueillie d'émotion, une version presque anti-fauve (l'Embarcadère du port de l'Estaque, 1906, Musée national d'art moderne, Paris) ; puis, de 1908 à 1909, dans les paysages de la Roche-Guyon surtout, l'influence de Cézanne, qui inspire à notre peintre des constructions de plus en plus rigoureuses, de plus en plus épurées, et la convic¬tion qu'à chaque modulation de la couleur d'une forme (ton local et ton lumière) correspond un plan distinct ; l'élaboration, ainsi, du Cubisme, où il arrive en 1910 dans des natures mortes faites à l'Estaque, dans le même temps que Picasso et que Léger y parvenaient par d'autres voies ; l'application de cette invention à l'analyse de la figure puis à celle des objets (Compo¬sition à l'as de trèfle, 1911, Musée national d'art moderne, Paris) ; et une première manière cubiste, analytique, comme celle aussi, alors, de Picasso, avec qui Braque travaille en contact étroit, tant à Céret (1911) et à Sorgues (1912) qu'à Paris ; une tendance légère vers une peinture plus synthétique, à laquelle coupe court la mobilisation ; et, en 1917, quand Braque peut se remettre à peindre, le sentiment que, dans les mains des étrangers, le Cubisme a tant évolué vers des a-priori qu'il n'est plus d'accord avec lui, et le détachement corollaire — tout relatif; du reste —à l'égard de cette peinture ; de 1919 à 193o environ, une manière de « flirt « avec le réel, sensible dans la nature morte, genre préféré du peintre (Nature morte à la table de marbre vert, 1925, Musée national d'art moderne, Paris), mais surtout dans ses nus, ses paysages, ses marines ; un retour à l'abstraction de 1930 à la guerre (le Duo, 1937, Musée national d'art moderne, Paris) ; enfin, depuis la guerre, un tel épanouissement que les épithètes de « figuratif « et de « non figuratif« n'ont plus guère de sens à son sujet (le Salon, 1944, le Billard, 1945, Musée national d'art moderne, Paris) ; rien dans cette carrière ne rappelle les volte-face, les reniements, les assassinats dont Picasso se rend coupable envers lui-même, ni même les investigations diverses de Matisse, ou l'évolution considérable de Roger de la Fresnaye. Peu d'art qui soit plus un que, dans sa diversité, l'art de Braque.

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